Nouveau livre sur Guy MOQUET

OK Dans un sens vous confortez mon avis. Je me sentais un peu seul sur ce coup là ! Ce qui peut être intéressant, ce sont les analyses et les (quelques) éléments apportés concernant le comportement du PCF avant 1941 et surtout avant juin 1940.
On passe au bouquin suivant ?
Mr le Modérateur, merci de fermer le fil en passant...

[Prosper Vandenbroucke]

Jardin David a écrit,

Mr le Modérateur, merci de fermer le fil en passant...

Voilà qui est fait selon tes désirs mon cher Jardin David
Prosper

Juste un mot en passant pour dire que je partage l'avid de Daniel et des autres sur le sujet. Je ne l'ai toujours pas lu, pour la simple raison qu'il n'est pas en priorité de ma liste, et que j'aimerais jeter un oeil général à la chose avant de l'acheter. Comme dit, l'optique ne me semble pas si historique que ça, et les livres précédents des auteurs ne me semblent pas non plus très engageants : c'est beaucoup à charge (type livre noir du communisme), je ne vois pas beaucoup de gris dans tout ça...

Bonne journée,

Seb.

Bonjour,
Je me permets de deverrouiller car, apres tout, ce livre pourrait nous permettre d'elaborer sur les ouvrages de "commande politique", concept qui avec le moralisme sont des peches capitaux en histoire (il y en a d'autres...)

Je vous propose une critique de ce livre, critique au canon lourd, que dis-je, a l'humour vitriol qui, certes, a bien l'air de venir "d'en face" mais merite le detour :

C’est une règle connue des braqueurs, ils savent que c’est idiot de se pointer à la caisse tout seul. Alors ils y vont à deux.

C’est ce que font Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre, deux profs qui s’attaquent à la mémoire d’un mort ; dans un bouquin dégoutant : « L’Affaire Guy Môquet, Enquête sur une mystification officielle ». Surtout ne l’achetez pas. Le métier de ces Stone et Charden de l’industrie du livre, c’est de dire des saloperies sur les communistes. Ils vivent sur ce thème comme la tique sur le labrador. Et on attend bientôt leur somme nobelisable : « Les communistes sentaient mauvais ».

Le postulat du bouquin c’est que ses auteurs sont des gens sérieux. La preuve, ce sont eux qui le disent. Leur premier principe est d’accepter, comme témoignage sûr, tout ce qui provient de la parole des flics, normal puisque la carrière du professeur Berlière suit l’histoire de la police comme le tender la loco.

Pendant la moitié du bouquin les Roux-Combaluzier de l’usinage de l’histoire nous montrent qu’être coco est vraiment ce qu’il y a de pire. Et la conclusion tombe : Môquet étant communiste, ce gamin n’est vraiment pas un bon héros. Moi j’en conclus : heureusement que les nazis l’ont flingué avant qu’il ne devienne secrétaire général du Parti !

Quand, en 1940, Daladier décide d’emprisonner les députés et un paquet de militants du PCF, dont ceux qui seront fusillés plus tard, avec Môquet, à Châteaubriant, quelle est la réaction de nos amis historiens : c’est bien normal puisque ces arrestations sont conformes à la loi. Loi scélérate ? Non, il fallait bien enchrister les mauvais Français, membres du parti de l’étranger.

Revenons au petit Guy dont ce livre est la troisième mort après la deuxième, infligée par Sarkozy. Nos deux greffiers nous disent que Môquet n’est pas « résistant » puisqu’il n’a jamais attaqué les Allemands. Pas besoin d’être docteur, comme Elizabeth Teissier, et de gaspiller l’argent du CNRS pour écrire ça.

En 1940, et il était bien seul, Môquet s’est contenté d’appeler à la mobilisation contre Pétain et son État français. À la mobilisation contre ceux qui ont volontairement perdu la guerre, au motif que mieux leur convenait Hitler que le Front populaire. À ce propos lisez absolument l’extraordinaire livre de Lacroix-Riz, « Le Choix de la Défaite » (Armand Colin 2006). De l’histoire lourde.

Donc Môquet, fusillé à 17 ans le 27 octobre 1941, résistant à Vichy, c’est-à-dire au statut des juifs, à la chasse aux francs-maçons, à la politique de collaboration, n’est pas un « résistant ». Ce sont nos Ginger et Fred qui nous l’écrivent. Môquet, lors de son passage à la Préfecture de Police de Paris aurait été torturé. Ça va pas !? Des flics qui torturent ! La maman de Guy, qui a vu son fils en prison, affirme qu’il l’a été, et en a vu les résultats.

Heureusement nos deux démystificateurs sont là pour nous dire que « non, Môquet n’a pas été malmené » puisque sa mère n’a pas assisté à la scène. « Une gifle, peut être », ont-ils le culot d’écrire sans savoir ! D’ailleurs nos auteurs récusent tout témoignage qui sorte de la bouche d’un coco. Pis, d’un fils ou petit-fils de coco. On ignore ce que faisaient les parents de Berlière et Liaigre, mais ils sûrement ont un passé vachement bien.

Jacques-Marie Bourget
http://www.bakchich.info/Guy-Moquet-massacre,09598.html

une critique de ce livre, critique au canon lourd, que dis-je, a l'humour vitriol qui, certes, a bien l'air de venir "d'en face"

Pas de doute à mon sens, et une réclame pour Tante Lacroix !

Je m'interroge sur l'idée de Daniel: "un ouvrage de commande politique". Est-ce vraiment le cas, ou avons nous plus simplement un tandem qui roule en solo sur des voies étroites choisies par lui seul ?
Ce n'est pas parce qu'un bouquin attaque untel qu'il est automatiquement téléguidé par les ennemi d'untel. Nous arrivons (trop) facilement à la théorie du complot.... Quels éléments de preuve pouvons nous apporter ici, dans un sens ou dans un autre ?

L'ouvrage en question est peut-être mauvais (je ne l'ai pas lu), mais la critique de Jacques-Marie Bourget est haineuse à forces d'attaques personnelles contre les deux auteurs.

Je préfère largement cet autre compte-rendu, qui au moins a le mérite de ne pas confondre débat historique et ring de boxe:

http://www.clio-cr.clionautes.org/spip.php?article2647

Ce qui est gênant dans cette affaire c'est l'aspect "rêglement de comptes à Ok-Clio"... Que des universitaires se permettent de dire ouvertement que leurs collègues sont de parfaits crétins incapables de la moindre capacité critique, alors qu'eux sont les seuls vrais dépositaires de la "vérité", contre l'"Histoire officielle", ça me dépasse. Je connais les débats historiques et le panier de crabes que constitue la profession. Je sais qu'on a tendance à s'étriper à la baïonnette crantée pour des histoires de chiffres. J'ai connu un débat comme ça, ça a duré longtemps et ça a très mal fini, croyez moi. Mais ça n'empêche que l'écrire dans un livre, pour en faire profiter l'ensemble de l'opinion publique, c'est un manque de délicatesse et de politesse élémentaire flagrant.

D'autre part, nos auteurs manquent en fait une excellente occasion de faire une étude critique de l'utilisation d'une image symbolique par le politique. Au lieu de ça, ils s'amusent à démolir (à tort ou à raison, ça c'est une autre histoire) le symbole en question. C'est intéressant, mais ça n'éclaire absolument rien sur notre monde actuel, et ça ne fait pas avancer grand chose. Au contraire, ça rend encore plus violents les débats entre historiens, étant donné la façon très fine dont le sujet est abordé.

Dommage.

Bonne journée,

Seb.

Présentation officielle de l'éditeur :

http://www.hachette-livre.fr/livre/jean-marc-berliere-franck-liaigre-l-affaire-guy-moquet-320972.html

Article paru au sujet du livre dans Le Monde :
http://www.lemonde.fr/livres/article/2009/11/03/l-affaire-guy-moquet-enquete-sur-une-mystification-officielle-de-jean-marc-berliere-et-franck-liaigre_1262145_3260.html

Voila un livre qui va donner à parler par ici je pense... Attention cependant à éviter de trop déborder sur la politique contemporaine !

Bonne soirée,

Seb.

bonjour,

j'au vu [lu], j'ai pas lu et il n'y auras pas de débordement de ma part

je n'achète pas.

j'au vu [lu], j'ai pas lu et il n'y auras pas de débordement de ma part
je n'achète pas.

Ce qui serait interessant c'est de nous dire pourquoi (il existe des livres tout a fait bien faits que je n'achete pas parceque c'est trop loin de mes domaines de predilection et que l'on ne peut pas tout lire, par exemple).

bonjour,

le pourquoi, il est là.

http://www.lemonde.fr/livres/article/20 ... _3260.html

je ne veux pas qu'ils gagnent un centime de ma part et pour parler vulgairement
" à gerber ".