Rommel, cet inconnu
Posté: 14 Aoû 2009, 09:27
Bonjour,
Je sors de la lecture de la biographie d'Erwin Rommel par Benoît Lemay parue cette année chez Perrin, assez surprenante.
L'ouvrage est révolutionnaire et tranche radicalement avec l'historiographie (hormis certains anglo-saxons comme Max Hastings ou David Irving, ou chez nous, Lormier).
En résumé :
- L'auteur canadien brosse la personnalité de Rommel en citant ses qualités déjà connues (intelligence de terrain, dynamisme, énergie, expérience tactique issue de la 1ere GM) mais aussi des défauts assez drastiques : vanité, orgueil, super confiance en lui, aveuglement, sensible à la flaterie, ce qui est moins connu.
- L'autre point majeur, c'est l'affirmation d'une fidélité jusqu'auboutiste à Hitler, jusqu'aux derniers jours de la vie de Rommel. L'auteur démontre que Rommel n'a absolument pas participé à l'attentat contre Hitler, ni de près ni de loin. Rommel paraît avoir été complètement ébloui par le Führer. Il aurait donc été un hitlérien ultra fidèle (d'ailleurs protégé par Goebels jusqu'au dernier moment) et non pas un résistant au nazisme, comme on l'a fait croire longtemps (y compris les historiens britanniques comme Liddle Hart).
- Enfin, troisième point et non le moindre, Lemay remet en cause les capacités de stratège du Feld Maréschal en montrant que d'une part, il a complètement loupé le dispositif défensif face au débarquement (système de pièges inopérants, pari sur un débarquement à marée haute, etc.) mais aussi, que Rommel s'est entêté à croire à une opération de diversion en Normandie et à affirmer contre l'évidence jusqu'à fin juillet 44, qu'un débarquement aurait lieu dans le Pas de Calais.
C'est cette dernière affirmation qui m'a fait sursauter, car évidemment c'est très nouveau.
Jusqu'à présent, on nous présentait Rommel comme un visionnaire qui avait presque tout prévu, et qui n'a cessé de se battre contre sa hiérarchie pour faire valoir ses plans de dispositifs blindés rapprochés en Normandie.
En se basant sur des archives probablement peu exploitées jusqu'à maintenant, comme sa riche correspondance avec son épouse Lucie, mais aussi des témoignages ou des journaux de marche, l'historien montre que Rommel n'avait que les yeux tournés vers le Pas de Calais, dont il allait encore inspecter les défenses fin juin 44 alors que les combats faisaient rage en Normandie.
Je suis assez surpris qu'il n'y ait eu aucune réaction à propos de ce livre que je considère très intéressant, ayant le mérite d'ouvrir le débat.
Donc quelles sont vos réactions en face de ces révélations ?
On peut lire une quarantaine de pages du livre sur le site de l'éditeur :
http://www.editions-perrin.fr/fiche.php ... 2262024529
Je sors de la lecture de la biographie d'Erwin Rommel par Benoît Lemay parue cette année chez Perrin, assez surprenante.
L'ouvrage est révolutionnaire et tranche radicalement avec l'historiographie (hormis certains anglo-saxons comme Max Hastings ou David Irving, ou chez nous, Lormier).
En résumé :
- L'auteur canadien brosse la personnalité de Rommel en citant ses qualités déjà connues (intelligence de terrain, dynamisme, énergie, expérience tactique issue de la 1ere GM) mais aussi des défauts assez drastiques : vanité, orgueil, super confiance en lui, aveuglement, sensible à la flaterie, ce qui est moins connu.
- L'autre point majeur, c'est l'affirmation d'une fidélité jusqu'auboutiste à Hitler, jusqu'aux derniers jours de la vie de Rommel. L'auteur démontre que Rommel n'a absolument pas participé à l'attentat contre Hitler, ni de près ni de loin. Rommel paraît avoir été complètement ébloui par le Führer. Il aurait donc été un hitlérien ultra fidèle (d'ailleurs protégé par Goebels jusqu'au dernier moment) et non pas un résistant au nazisme, comme on l'a fait croire longtemps (y compris les historiens britanniques comme Liddle Hart).
- Enfin, troisième point et non le moindre, Lemay remet en cause les capacités de stratège du Feld Maréschal en montrant que d'une part, il a complètement loupé le dispositif défensif face au débarquement (système de pièges inopérants, pari sur un débarquement à marée haute, etc.) mais aussi, que Rommel s'est entêté à croire à une opération de diversion en Normandie et à affirmer contre l'évidence jusqu'à fin juillet 44, qu'un débarquement aurait lieu dans le Pas de Calais.
C'est cette dernière affirmation qui m'a fait sursauter, car évidemment c'est très nouveau.
Jusqu'à présent, on nous présentait Rommel comme un visionnaire qui avait presque tout prévu, et qui n'a cessé de se battre contre sa hiérarchie pour faire valoir ses plans de dispositifs blindés rapprochés en Normandie.
En se basant sur des archives probablement peu exploitées jusqu'à maintenant, comme sa riche correspondance avec son épouse Lucie, mais aussi des témoignages ou des journaux de marche, l'historien montre que Rommel n'avait que les yeux tournés vers le Pas de Calais, dont il allait encore inspecter les défenses fin juin 44 alors que les combats faisaient rage en Normandie.
Je suis assez surpris qu'il n'y ait eu aucune réaction à propos de ce livre que je considère très intéressant, ayant le mérite d'ouvrir le débat.
Donc quelles sont vos réactions en face de ces révélations ?
On peut lire une quarantaine de pages du livre sur le site de l'éditeur :
http://www.editions-perrin.fr/fiche.php ... 2262024529