Deux nouveaux livres sur Stalingrad

Sont parus ce mois-ci ces deux livres consacrés à la bataille de Stalingrad:

Stalingrad. La bataille au bord du gouffre, de Jean Lopez, éditions Economica

Cet ouvrage couvre les opérations militaires menées en Russie du sud entre mai et mars 1943, dont la destruction de la 6e Armée à Stalingrad est le point d’orgue. Tous les éléments permettant de comprendre cet événement inouï sont analysés : les graves défaites soviétiques du printemps (Kharkov, Crimée), les tentatives d’intoxication des deux camps (dont la mystérieuse opération Kreml), les problèmes logistiques écrasants, l’échec pitoyable des T-34 dans la boucle du Don… Les raisons de la combativité des Soviétiques dans la ville en ruine font l’objet d’un examen systématique, loin des caricatures jusqu’ici proposées. L’effort d’adaptation des deux adversaires à la guerre urbaine – nouveauté radicale de l’histoire militaire – est décortiqué, de même que l’échec du pont aérien de la Luftwaffe.

Au passage, l’auteur fait tomber nombre de mythes et de légendes : non, Paulus n’avait aucune chance de réussir une percée ; oui, Hitler a eu raison de lui refuser l’ordre de sortie ; non, la bataille n’était pas perdue d’avance pour la Wehrmacht ; oui, l’Union soviétique est bien dans la situation économique catastrophique qu’a prédite Hitler.

Des aspects méconnus de la bataille sont également développés : le contre-offensive soviétique n’a pas 1 chance sur 100 de réussir au moment où elle est conçue ; Eremenko a magnifiquement bloqué la tentative de dégagement de Manstein ; le renseignement allemand a subi son pire échec de la guerre… à cause d’un fiasco tenu longtemps secret par les Soviets !

Hitler a laissé filer une chance réelle de priver l’URSS de pétrole et Staline, par excès de nervosité, a manqué un « super Stalingrad », qui aurait raccourci la guerre de 18 mois. Trente-huit cartes permettent de suivre en détail l’ensemble des opérations et de regarder d’un œil neuf la plus célèbre bataille de la Seconde Guerre mondiale.




et Paroles de combattants. La bataille de Stalingrad, de Jonathan Bastable, éditions Luc Pire

La Bataille de Stalingrad marque le début de la retraite ininterrompue de l'armée allemande en Europe de l’Est. Il s'agit d'une des confrontations les plus sanglantes de l'histoire : on dénombre énormément de victimes, dont un grand nombre de civils. En effet, cette bataille est également connue pour l'intensité de ses combats urbains.

Basé sur des extraits de lettres écrites sur le front, cet ouvrage s'interroge sur le vécu des Allemands et des Russes qui se trouvaient au cœur de la bataille, les bourreaux comme les victimes, qui trop souvent sont une seule et même personne.

Le livre "Paroles de combattants" a l'air pas mal !
Je me souviens avoir gardé un excellent souvenir de "Paroles du Jour J". Espérons que ce livre dédié à Stalingrad se montrera à la hauteur de l'immense devoir de mémoire que chaque livre consacré à la Seconde Guerre Mondiale se doit de remplir !

Bonjour
Je viens de terminer le Stalingrad, de Jean Lopez, chez Economica. Tout simplement remarquable, encore meilleur que le Koursk paru l'an dernier. Il n'est pas mieux que le Beevor, il est<différent. L'analyse des chances allemandes, de la situation de l'URSS, sont très poussées. La partie psychologie du<combattant est vraiment novatrice. De même tout ce qui< regarde le renseignement et l'intoxication. Enfin, j'ai apprécié que les fautes, voire la duplicité de Manstein, soient bien expliquées. Sur ce point, je recommende aussi le Lemay.
A tous
Andrea

Je viens de terminer la lecture du livre « Paroles de combattants » Stalingrad. C’est très bien fait, ça donne une bonne idée de ce que fut cette bataille. Un point noir seulement, la médiocrité de la traduction. Le traducteur à fait de-ci de-là des contresens et il semble totalement méconnaitre le jargon et le matériel militaire. Il n’a pas hésité à parler de missiles ! de « canon maxim » alimenter toutefois par des « chargeurs » en lieu et place de la fameuse mitrailleuse maxime qu’il traduit miraculeusement en ce terme dans un passage ! Il a traduit également canons, voire mitrailleuses antichars quand il s’agissait en réalité de fusils antichars ! Autre point noirs, il a translitéré tous les noms soviétiques à l’anglaise et non à la française.

L’ouvrage est très généralisateur, mais il a le mérite d’être clair et vivant.

J’ai relevé une seule erreur d’appréciation dans les propos de l’auteur, c’est quand il décrit la 10e SD du NKVD comme l’unité de police de Stalingrad. Elle était en réalité une unité de fusiliers de gendarmerie chargée de l‘ordre et de la défense de la garnison de Stalingrad. Ce qui n’est pas dut tout la même chose.