Petit_Pas a écrit:Salut,
Si c’est un homme (Se questo è un uomo) de Primo Levi. [ISBN 978-2-266-02250-7]Primo Levi a écrit:« […] lorsque j’ai écrit ce livre, j’ai délibérément recouru au langage sobre et posé du témoin plutôt qu’au pathétique de la victime ou à la véhémence du vengeur : je pensais que mes paroles seraient d’autant plus crédibles qu’elles apparaîtraient plus objectives et dépassionnées ; c’est dans ces conditions seulement qu’un témoin appelé à déposer en justice remplit sa mission, qui est de préparer le terrain aux juges. Et les juges, c’est vous. […] »
C’est une partie de la réponse que fit Primo Levi lorsqu’on lui demanda : « Dans votre livre, on ne trouve pas de trace de haine à l’égard des Allemands ni même de rancœur ou de désir de vengeance. Leur avez-vous pardonné ? » C’est aussi la meilleure présentation que l’on puisse faire de ce livre écrit peu après sa libération d’Auschwitz et son retour en Italie et publié en 1947. C’est cette force du témoignage, rapporté avec une grande lucidité et une grande humanité, qui fait toute la qualité de ce livre souvent cité en référence par d’autres témoins et par nombre d’historiens. Un livre utile pour celui ou celle qui découvre l’univers concentrationnaire nazi comme pour celui ou celle qui pense en savoir déjà beaucoup. Là où les historiens peuvent parfois échouer à nous faire entrevoir ce que fut le calvaire des déportés, Primo Levi nous plonge avec des mots simples dans l’enfer des camps et témoigne de ce que fut la persistance de l’humanité chez ces hommes déshumanisés. Il rapporte, sans jugement aucun, les travers de la survie et les combines mises en œuvre par chacun, y compris lui-même, pour ne pas se laisser engloutir par la machine à tuer nazie. Une lecture, et même une relecture, indispensable pour lutter contre l’oubli.
Merci Petitpas pour ces informations. J'allais justement poster pour dire que le style descriptif et neutre adopté par l'auteur (Et qui semble avoir déplu à Carpe Diem) renforçait encore à mon sens la profondeur de ce témoignage qui m'a secoué lors de sa lecture (Ce n'était pourtant pas le premier et je n'ai rien appris, mais...).
Je m'aperçois alors que cet effet est voulu par Primo Levi, ce qui le renforce encore, il me semble.
Jojo IV