Daniel Mendelsohn, un écrivain et professeur américain d'origine juive ukrainienne (enfin Bolechow, dans cette zone de l'Ukraine qui a connu l'empire austro-hongrois et la Pologne) raconte l'histoire de son grand-oncle Shmiel, mort pendant l'occupation nazie avec sa femme et ses quatre filles. Il a droit à une longue interview dans "Lire", dont j'extrais ce passage qui me paraît intéressant:
"Ce qui me frappe dans l'Holocauste ce n'est pas, comme dans "les Bienveillantes", de Jonathan Littell, que des gens qui sont déjà des assassins incestueux-homosexuels refoulés, affublés de tous les clichés de la décadence morale, se mettent à trucider de vieilles mamies juives. Mais que des voisins gentils et honnêtes qui vont à l'église et adorent les enfants décident, un jour, de le faire..."
Il y a également un extrait de l'ouvrage, qui donne vraiment envie de le lire.
(les Disparus, Flammarion, 650 pages, € 26,00)