Dog Red a écrit:NIALA a écrit:Il ne perd pas de temps Amazon...:
S'il vous plaît ! Pas Amazon !
Ils désertifient le monde des libraires.
Si vous ne faites pas vivre un libraire,
alors commandez au moins directement chez l'éditeur !
Pensez y...
Certes, Daniel, mais il convient, également, de prendre en compte la réalité actuelle du contexte dans lequel essayent de se dépatouiller les boites d'édition. En France, elles n'ont, quasiment plus, que deux créneaux possibles, la vente en directe ou, en France, par le biais, des deux grands diffuseurs "ouebiens", la FNAC & Amazon.
En ce qui concerne la distribution & revente, les librairies indépendantes ou, même, celles qui se sont "regroupées", se mouillent de moins en moins dans les achats de stocks de nouvelles publications, même, si, la reprise des invendus est, toujours d'actualité. Sauf que ladite reprise des invendus, elle-même, pose problème, car elle implique de devoir renvoyer les exemplaires à ses frais, le passage des commerciaux, salariés des grosses boites d'édition - une profession en voie de disparition quasi-totale - se faisant de plus en rare, le libraire ne peut plus lui coller dans le coffre de sa bagnole, ses invendus et, de toute manière, leur remboursement , quand ce n'est pas un simple avoir (!), avec les grosses boites d'édition, prend, aussi, du temps pour son recouvrement.
Cà fait un bail que les boites de vente en ligne n'investissent plus dans un stock de départ ou tampon, à l'exception de rares ouvrages primés - un prix Goncourt, par exemple, se vend, sans trop forcé, à 80 000-100 000 exemplaires -., par contre, elles ont l'avantage d'offrir une réactivité très rapide à la demande d'achat du client, alors que la librairie "traditionnelle", elle, va bien souvent, d'abord, regrouper ses commandes, avant de les transmettre aux éditeurs, ne serait-ce que pour économiser sur ses frais de fonctionnement et de structure.
De surcroit, les linéaires de mise en avant et les rayons des librairies, y compris dans les magasins de la FNAC, ne sont pas extensibles, alors que le rayon "numérique", lui, n'a pas de limite, sauf les capacités de stockage informatique et la "fatigue" de ceux qui le consulte!
A ce (petit) jeu, la librairie traditionnelle me semble, à terme, hélas, condamnée - le Covis-machin et l'absurdie de certaines décisions gouvernementales, ne vont pas, non plus, lui arranger les bidons -.
Reste le problème de la vente en direct par les éditeurs, qui constitue, l'air de rien, la plus importante source de revenus, car, dès lors, il n'est plus nécessaire de devoir garantir 30% de marge HT aux revendeurs. A peu de choses près, sauf, peut-être, chez les gros éditeurs, la force "traitante" des commandes en ligne se résume, bien souvent, à la secrétaire de service, qui, en arrivant le matin, clique sur les commandes par mail. L'habitude se résumait, jusque là, à constituer, au siège, un stock "tampon" de bouquins pour satisfaire aux demandes, une fois les quantités livrées aux libraires (y compris les éventuels retours d'invendus!) étaient épuisées; sauf critères très sérieux, il était rarement prévu de lancer une nouvelle tranche de réédition, car le rapport entre le CA généré par les ventes et le coût de la réédition, qui, elle, impose des quantités minimales, peut amener à ce que l'éditeur, un peu trop optimiste, se retrouve, dès lors, lui-même, avec, sur les bras, un superbe stock d'invendus - Bonjour, dès lors, le pognon investi, immobilisé et perdu pour que dalle!
Dans ce contexte, il vaut mieux tabler sur l'épuisement matériel de l'ouvrage! Depuis une dizaine d'années, le client "insatisfait" peut, en désespoir de cause, se rabattre sur une version PDF ou E-pub, à faible coût, proposé par l'éditeur - la même technique existe pour les magazines épuisés -. De surcroit, l'augmentation de la vente directe et la fourniture "à l'unité" implique d'acheter & stocker, les emballages "carton" individuels, alors que, précédemment, on raisonnait par carton de dix ou plus, suivant le format de l'ouvrage,, pour les mises en places et réassorts.
Il existe, depuis peu, dans le domaine de l'édition, notamment dans celui que j'ai surnommé celui des "petits Mickeys" (ouvrages technico-historiques, intégrant des plans, des profils, des photos), un réel problème de commercialisation, car les librairies spécialisées, déjà rares et surtout présentes sur Paris, n'ont plus un débit économique suffisant. Donc, il ne reste plus que deux canaux, la vente "en direct" par l'éditeur et le créneau des rayons numérisés des "ventes par correspondance" de gros faiseurs comme la FNAC (en France & Belgique, mais jusqu'à quand ? ) et Amazon.
Il y a quarante ans, en France, certains (dont des politiques!) hurlaient sur la "main-mise" de la Grande Distribution, çà n'avait pas changé-chose, d'autant que, personnellement, je travaillais, alors, pour l'un de ses gros fournisseurs. Sans être, pour autant, un grand expert économique, je pressentais que la politique des horaires et salaires de m... (sauf pour les hauts cadres!) , pratiquée par la Grande Distribution (aussi bien "alimentaire" que "spécialisée") aurait, à terme, des conséquences très douloureuses sur le salaire moyen national. Depuis lors, il est avéré que mes "analyses" pessimistes se sont réalisées.
Il est bien joli de hurler au loup, à propos d'Amazon, mais, un, dès à présent, il s'agit d'une employeur incontournable, qui a, déjà, embauché, plusieurs milliers d'employés, deux, l'Etat lui a versé et continue de le faire bénéficier de larges "indemnités" & exonérations de charges fiscales et immobilières sur un délai convenu, pour s'implanter? En plus, contrairement à certaines légendes populistes, Amazon paye ses impôts "rubis sur ongle", sauf que, comme beaucoup d'autres entreprises travaillant à l'internationale, elle exploite, au mieux, les textes officiels existants sur la circulation des bénéfices "brut" - la France et sa représentation parlementaire, entre autres, les ayant acceptés et votés, au sein du Parlement Européen! -.
Le gros coup de bol - tout est relatif! - est qu'il existe, en France, pour le moment, un salaire mensuel "brut" de base, dont les effets vont ralentir, durant un certain temps, nécessairement, les effets des bas salaires, qui tentent à devenir la règle, y compris pour ceux ( très nombreux), qui, de mon temps, constituaient la tranche des assimilés et petits cadres! Il convient désormais, de sortir d'une école supérieure pour espérer toucher un salaire décent , mais, surtout, bénéficier d'une progression "correcte"! Les pubs diffusées, à grand coup de pépètes, sur le "recrutement" d'Amazon, personnellement, me minent!