Prosper Vandenbroucke a écrit:Je suis occupé à relire le livre "Le jour le plus fou" (la première lecture date d'y il a un bon nombre d'années et bien que je connaisse la plupart des faits relatés) je dois dire que je restes très stupéfait devant les faits relatés du côté civil.
Contrairement aux milliers de soldats qui tombent du ciel dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 ou déferlent sur la côte normande à l'aube du jour J, les civils qui vivent à l'ombre du Mur de l'Atlantique ne sont pas armés pour affronter l'extraordinaire et sanglante épopée d'Overlord. Mêlés aux combattants coincés dans l'étau de la bataille, ils se trouvent brutalement plongés au cœur d'un hallucinant capharnaüm guerrier. C'est leur aventure, méconnue, éclipsée par les récits des opérations militaires, que livrent à travers ce document, Elizabeth Coquart et Philippe Huet.
De Ouistreham à Sainte-Marie-du-Mont, de Bénouville à Sainte-Mère-Église, des bords de la Dives aux marais de la Douve et du Merderet, tous ceux qui témoignent ici firent partie de ces milliers de "paumés" du petit matin qui se réveillèrent en état de danger mortel.
Le débarquement côté terroir. Des récits stupéfiants, imprévus, sur les heures démentes qui annonçaient la liberté. La saga des sans-grade qui se retrouvèrent nez à nez avec la grande Histoire gorgée de gloire et bardée de médailles. Eux la racontent autrement.
, Prosper!
C'est, hélas, le lot, depuis la nuit des temps, des populations civiles demeurant sur ou à proximité immédiate de la zone de combats!
Dans un lointain passé, par exemple, lors de la Guerre de Cent Ans, mais pas que, les populations rurales soient faisaient leur baluchons et s'éloignaient vite fait du possible champ de bataille, dès qu'elles l'avaient plus ou moins localisé, pour aller, le plus souvent, se réfugier dans - les places disponibles y étant limitées ! - ou à proximité immédiate d'une enceinte fortifiée.
Les lois de la guerre avaient évolué avec le temps et, en théorie, la population civile n'était, désormais, plus sensée être inquiétée par les opérations militaires, hormis le dérangement nécessaire, comme l'évacuation ordonnée de la zone ou la migration prudente et "incontrôlée" des locaux (cf. Exode de 1940).
Avec l'accroissement de portée de l'artillerie lourde, l'apparition de l'aviation de bombardement et la disparition, depuis un bail, des cités fortifiées, le refuge "urbain" était devenu un piège et le flux des réfugiés civils s'était, dès lors, inversé, avec un mouvement des populations des cités menacées, pour trouver refuge dans la campagne, où, de part la forte existence de la ruralité française, il y avait, presque, toujours, un frère, un sœur ou un cousin, sensé, provisoirement, les héberger. Sauf que j'ai bien l'impression que, en 1944, la Heer avait, avant tout, réservé l'usage des routes principales à la montée de ses troupes! Les civils n'étaient pas, pour autant, "interdits" de circulation, mais devaient, dans ce cas, emprunter des voies secondaires, or, dans la presqu'ile du Cotentin, en 1944, il n'y avait, en gros, que des voies secondaires !
On rajoute, là-dessus, le résultat de l'Exode 1940, où, au retour, la plupart des familles, qui étaient parties, dans la panique, sur les routes, avaient fini par réintégrer leurs domiciles, souvent en constatant - çà dépend des zones de combat! - qu'ils étaient indemnes, mais, pour les locataires, qu'il fallait, aussi, régler le solde de loyers impayés à leurs propriétaires! - Il y a bien l'espérance qu'ils se soient pris un coup de 10,5 ou 15 cm, direct dans les dents, mais il y a, toujours, les héritiers qui rôdent! - ? Alors qu'ils (propriétaires et locataires) avaient, tous, dépensé des petites fortunes pour tenter de fuir les zones de combat !