Désolé, mais, sur coup-là, je suis un peu comme Saint Thomas!
Durant la Der des Ders, la Royal Navy était parvenue à déchiffrer le code en usage dans la
Kaiserliche Marine, grâce à une très chanceuse capture d'un livre de codes, à bord d'un bâtiment en train de couler, en Baltique, par la Marine Impériale Russe, dès le second semestre 1914, plus une nécessaire période de vérifications, ce qui avait fait que la marine britannique était en mesure de casser les codes navals allemands, dès janvier 1915, par exemple, lors de l'échauffourée de Dogger Bank!
Les brits avaient considéré qu'ils maitrisaient le problème jusqu'au 30 mai 1916 ! ... Car, ce jour-là, ils ignoraient la sortie de la
Hochseeflotte! Depuis l’opération sur Lowestoft et Yarmouth au mois d’avril précédent, l’amiral allemand avait modifié son identification codée. Les décrypteurs de la
Room 40 ne l’ignoraient pas, mais le Rear-Admiral Thomas Jackson, directeur de la division « Opérations » qui, à l’Amirauté, assurait la liaison avec le service du Chiffre, avait une opinion très médiocre des compétences de ses opérateurs civils, et il n’avait pas jugé utile de s’enquérir d’un éventuel changement du code utilisé par Scheer sur son bâtiment-amiral, le
Friedrich der Große. En l’absence de cette donnée essentielle, le gisement des signaux émis sous le code « DK » était interprété par l’Amirauté comme celui de la
Hochseeflotte au mouillage, sauf qu’il correspondait, désormais, aux coordonnées d’une station-radio côtière ! .... Véridique!
Durant la WW2, sans chercher à amoindrir l’intérêt des travaux (préalables) français et polonais, le cassage du Code Enigma avait été, avant tout, la récupération des livres d'encodage et décodage à bord de U-Boote capturés. Sans ce butin essentiel, les codes Enigma seraient restés
incassables, ce qui explique, aussi, pourquoi, ces opérations de capture (une ou deux ? ) avaient été soigneusement camouflées par les Alliés, la
Kriegsmarine considérant, de son côté, que ses
U-Boote avaient été coulés corps et biens; je me suis, toujours, un peu posé la question sur les conditions exactes d'emprisonnement des équipages allemands capturés, pour éviter que l'info ne remonte aux oreilles allemandes.
Cela dit, du côté du "Chiffrage" allemand, il y avait, également, des "coups de pieds aux fesses" qui s'étaient perdus, car, à peu de choses près, le code Enigma - qui n'était pas sensé être cassé! - était resté le même!