Fronto, dans la discussion relative à la prochaine parution du TNT N°80, à adresser à Alain (Adam), cette demande...
Tiens, si tu voulais bien nous faire part de ton expérience d'auteur chez Caraktere ou ailleurs? Il existe un fil dédié au parcours du combattant pour se faire éditer.
Juste un truc, pour bien installer le contexte et, surtout, le garder en tête en permanence... Dans le domaine de l'édition technico-historique française, il y a, au départ, l'incontournable "coup de bol", qui amène l'auteur à être repéré par une boite d'édition. Au départ, le plus souvent, il lui sera confié la rédaction d'articles - quand la "Boite" publie des périodiques (généralement, bi- ou trimestriels) - , un 30 000 signes (avec espaces inclus) n'étant pas sensé engager le devenir de la boite, ni sa ligne d'édition. De toute manière, avant leur publication, ses tous premiers articles seront auscultés à la loupe, ne serait-ce que pour vérifier la qualité de leurs infos ou sources, la "qualité" rédactionnelle, la teneur et l'intérêt (possiblement) suscités par sa lecture, chez un lecteur lambda, sans compter les nécessaires travaux annexes (légendage, etc.).
NOTA: Certains éditeurs - là, je pense, plus particulièrement, à H&C, du temps de sa "splendeur" - souhaitaient que l'auteur apporte - ce qui, désormais, est très loin d'être le cas! - sa propre collection de photos sur la publication desquelles, il était, évidemment, rémunéré - peut-être, un habitude, chez H&C, issue de sa ligne d'édition maquettiste (
Steelmasters) -.
A l'inverse, d'autre éditeurs proposent un stock interne de clichés, plus ou moins important, et, si nécessaire, partent à la pêche auprès de nombreuses collections privées ou officielles (Archives, Musée), sauf que l'investissement, qu'il ait été longuement préparé, depuis des années, ou complémentaire et occasionnel, implique des dépenses non négligeables, comme l'achat des reproductions en HD, leur traitement (recadrage, nettoyage, renforcement, etc.), qui, lui-même, implique des "
Iconoclastes" - les techniciens chargés de la mise en page finale - compétents, qui ne travaillent pas gratuitement! Il en est de même pour les plans, cartes, profils, certaines spécialités, telle que le profil 3D exigent, très souvent, de devoir faire appel à des spécialistes "de l'Est", largement aussi compétents que leurs homologues français, mais très chers, même avec un tarif horaire beaucoup plus abordable!
Si nous nous aventurons dans le domaine des "tâches" exportées, une célèbre boite d'édition internationale, Osprey, fait réaliser, depuis un bail, l'impression de ses publications en... Inde! ... Et, çà, c'est juste la face émergée de "l'iceberg"!
Mais revenons à nos moutons français et à la publication d'articles dans des magazines spécialisés. Il y a un cheminement, souvent méconnu, des retours d'infos, même si FB, notamment, depuis 2012 (à la louche), permet à n'importe quel anonyme, sous pseudo, de pourrir (sans risque) une publication... celui du "Courrier des Lecteurs", adressé à l'éditeur! On y trouve, certes, de tout, mais, généralement, ceux qui, de nos jours, se fendent d'un courrier ou un mail circonstancié, quelqu'en soit la teneur, sont pris au sérieux .
Par le passé, les questions techniques qu'ils pouvaient formuler "par écrit" étaient immédiatement transmises à l'auteur, qui avait la charge d'y répondre, plus ou moins bien, en fonction de ses compétences. Comme, ces dernières années, la qualité des retours du lectorat se résume le plus souvent à des avis péremptoires - souvent, eux-aussi, sans identification possible de leurs auteurs ! - , l'exercice se résume à comptabiliser les avis positifs ou négatifs! Quand la comptabilité de ces derniers tend à être majoritaire (après nécessaire pondération des râleurs invétérés), il convient , à l'éditeur, de se poser de légitimes questions... est-ce le sujet abordé, la manière de le traiter, ou l'ensemble des deux qui pouvait "poser" problème ?
Au passage, j'ai, ainsi connu - je ne suis pas le seul! - de vraies pointures, réputées dans leur domaine d'expertise, mais capables, aussi, d'endormir leur lecteurs, au tiers de leur narration!
Bref, c'est très compliqué et, au moindre article - même si l'auteur ne s'en rend pas compte! - on se remet, nécessairement en jeu et sa boite d'édition, même, par le biais de ses pilotes, se gardera bien de signaler à l'intéressé qu'il n'est plus en cours! S'il y a silence, au bout d'un certain temps, c'est qu'il y a problème!
Là, je viens juste d'évoquer le "contexte" des articles ponctuels. C'est, encore, différent pour un éditeur qui publie des Hors-Série ou N° Spéciaux, dont les périodes de publications sont "administrativement" différentes, mais pour lesquels, à la base, le boulot est, strictement, identique! En gros, il convient de tabler sur une vente minimale de 3000-3500 exemplaires, distribués en points de vente "populaires" ( buralistes, etc.), pour parvenir à couvrir les frais de publication!
Pour mémoire, par le biais de la distribution NMPP/Prestaliss, il devait être tirés à, minimum 12 000 exemplaires de magazines bimestriels, avec une rentabilité minimale de l'ordre de 4500 exemplaires vendus, sur deux mois, avant retrait du rayon!
J'ai eu assisté à des réunions "très tendues" de "comité de rédaction", chez Caraktère, en 2009-2010, après annonce des "résultats" de vente, et je peux vous dire que les tirs du Patron volaient très bas! ...
Si vous voulez faire crever la boite et pointer à l'ANPE, continuez comme çà! C'est pour le même motif, que je me marre doucement, quand je lis certains avis, supposés péremptoires, sur l'excès des articles traitant des "gros canons" - le 8,8 cm des Tiger - et des unités de la Waffen-SS, car, de fait, ils répondent aux "attentes" du lectorat! Je sais, c'est ballot, quand on s'adresse à une (très) rare population d'initiés, comme ceux qui campent sur ce forum et constitue, bien souvent, l'exception d'un lectorat "âgé", qui, lui, aura, déjà, eu l'occasion de se frotter à des ouvrages supposés plus pointus!
Il n'existe, hélas, pas de "recette" pour parvenir à se faire publier! C'est, le plus souvent, une loterie, à laquelle on a, déjà, participé plusieurs fois et où, on aurait fini par décrocher le gros lot -reste à savoir lequel! - ! Les "paillassons" des boites d'édition sont encombrées de postulants, surtout en ce moment, où elles deviennent rares. Par le passé, bon nombre d'entre elles s'étaient faites remarquées par le quasi-systématique non-payement des piges - j'ai des noms, y compris d'éditeurs ayant, soit-disant, pignon sur rue!
-... leurs auteurs ayant préféré louer leur service à des "boites" plus sérieuses!