Post Numéro: 5 de François Delpla 20 Jan 2019, 11:36
François Delpla a écrit:Weygand a transigé une fois !
Par son défaitisme devant une victoire allemande considérée comme incontestable, dès la fin de mai 1940 et jusque vers la mi-juillet. C'est son fils Jacques, officier lui-même, qui le dit sans détours dans son livre sur lui. Le revoyant à Vichy à la fin du mois, il écrit qu'il s'était ressaisi.
En d'autres termes, on ne trouve au cours de cette période strictement aucun texte ou propos de lui qui présente l'armistice comme une "simple suspension d'armes" et souhaite bonne chance à l'Angleterre abandonnée seule dans la lutte.
Schiavion pose-t-il cette question et apporte-t-il à cette analyse quelque démenti documenté ?
Hélas non. A peine concède-t-il que Mers el-Kébir met Weygand en colère, mais il ne cite aucun des documents très clairs qui le montrent disposé à en découdre militairement avec Albion, jusque vers le milieu de juillet.
Mais une idée m'est venue à cette lecture : il est possible que le 15 juillet justement, la revendication par Hitler de bases en AFN (purement provocatrice et sans lendemain) l'aide à corriger sa trajectoire.
Quoi ? pour Hitler Rethondes n'était qu'un début, maintenant il veut plus ? Diantre, il faudrait peut-être faire la paix avec Londres, à titre de contrepoids, pour tenter de cantonner Berlin dans les limites de l'armistice.
Dans ce cas, ce serait Hitler lui-même, par sa provocation, qui aurait construit (consciemment ou non ?) une petite aile vichyssoise anti-collaborationniste et crispée sur l'armistice.
Que pensez-vous de cette piste ?