Pour avril ou mai au Seuil publication d'une thèse soutenue à la Sorbonne
400 pages
Au moins 500 000 combattants, autant de morts, civils dans leur écrasante majorité, plus de 5 000 villages biélorusses incendiés, dont plus de 600 entièrement détruits avec toute leur population : derrière ces chiffres s'esquisse la tragédie du plus puissant mouvement de résistance armée à l'occupation nazie en Europe. Ce livre rend leur voix aux partisans soviétiques, combattants aguerris menant une guerre impitoyable, qui se levèrent dans les forêts et marécages de Biélorussie, d'Ukraine et de Russie pour défendre la liberté et la patrie de Staline.
Grâce à un patient croisement des sources allemandes et soviétiques, l'auteur propose une plongée au cœur de cette apocalypse européenne méconnue. Dans leurs gestes, leurs mots, dans leurs violences, leurs souffrances, mais aussi leurs rêves, leurs fêtes, les partisans prennent corps. Ainsi s'esquisse le drame de Soviétiques ordinaires pris dans l'affrontement cataclysmique de deux totalitarismes. De l'utopie violente qu'ils portaient, il ne reste aujourd'hui que des deuils inachevés, cicatrices toujours ouvertes de guerres civiles dont on ne peut parler.
Au-delà des mythes, le livre offre une réflexion sur les modalités de la radicalisation, de la brutalisation et de la spirale de violence qui ont déchiré ces « terres de sang » au milieu du XXe siècle.
Masha Cerovic est maîtresse de conférences à l'École des hautes études en sciences sociales. Elle travaille sur les violences de guerre et la guerre irrégulière en Russie et en URSS.
Les enfants de Staline. Les partisans soviétiques (1941-1944) : révolution, guerre civile et résistance armée à l’occupation allemande en URSS. Thèse de doctorat en histoire, soutenue à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne sous la direction de Marie-Pierre Rey, le 27 octobre 2012, 1 volume : TH 118.
de cette auteure on trouve
http://journals.openedition.org/monderusse/9128
nous examinerons comment la radicalisation de cette violence a pu mener à des formes de guerre civile opposant des camps organisés sur de véritables fronts intérieurs et n’épargnant plus même les non combattants.
en Biélorussie, le territoire le plus durement touché (...)
environ 350 000 victimes, civiles dans leur écrasante majorité, qui s’ajoutent aux 700 000 prisonniers de guerre et 500 000 juifs exterminés dans cette zone, et aux quelque 100 000 civils morts de faim, de froid ou tués à divers titres ; au cours des opérations antipartisans, 627 villages biélorusses furent entièrement détruits (contre 250 en Ukraine), 100 000 personnes déportées en Allemagne, soit plus du quart des Biélorusses déportés pour le travail.
L’important décret signé par Staline le 5 septembre 1942 « Sur les tâches du mouvement partisan » ne faisait aucune mention de la lutte contre les collaborateurs. Dans la réalité, celle-ci constituait peut-être l’essentiel de l’activité des partisans, bien loin devant les confrontations directes avec des Allemands.