pierma a écrit:J'en ai vu un extrait sur Arte, ils signalaient que le DC-3 était contemporain (et autrement plus avancé) du Junker 52.
Entre la "Tante Ju" et le "Dakota", il y avait, en gros, cinq ans d'écart, et, à l'époque, sur le plan technique, çà faisait beaucoup. En plus, il conviendrait de comparer le Ju 52 avec les DC-1 & DC-2, même si ces derniers étaient, déjà, techniquement plus évolués que le transport allemand.
La "Tante Ju" avait, par exemple, un train d’atterrissage fixe et une variation de pas de l'hélice commandée manuellement, le DC-3, un train d'atterrissage rétractable et une variation électrique de pas d'hélice "automatique" (en vol), etc. Le point faible du Ju 52 était son autonomie, mais, à l'origine, elle était adaptée aux trajets européens. Sinon, en tant qu'appareils de servitude, les deux aéronefs se "valaient", même si l'allemand était, effectivement, plus rustique que l'américain. Dans l'Aéronavale, nous avions eu les deux et, à ma souvenance, mes collègues plus anciens qui avaient bossé sur la "Tante Ju", retirée du service en 1962, donc 2 ans avant que je ne rejoigne l'Aéronavale, ne s'en plaignaient pas. Mais c'était, aussi, une époque, où avec un coup de pied au c.. et un chiffon, çà volait!
On pouvait, par exemple, démarrer un appareil (au moins, un de ses moteurs, quand il s'agissait d'un multimoteur), avec des cartouches de poudre, la mise à feu de la charge provoquait la rotation du moteur, entrainant le fonctionnement de la magnéto, qui alimentait, alors, le circuit d'allumage du moteur, etc.
C'était, aussi, une époque, où si, sur certains appareils, comme les TBM, le moteur ne pissait pas l'huile, au point fixe, on le rentrait, prudemment, au hangar, pour diagnostiquer ce qui clochait!
J'ai, ainsi, effectué, dans ma jeunesse ( il y a plus de 60 ans de çà!), pas mal de "sauts de puces" (genre Beyrouth-Damas-Bagdad), à bord de DC-3 civils (Air Liban ou Iraki Airways), évidemment non pressurisés, bruyants à souhait, et où il ne fallait pas être du genre "inquiet", quand, depuis le hublot, en vol, on voyait ruisseler l'huile sur les capots moteurs, mais, généralement, c'était, plutôt, un signe de bonne santé!
Dans ma jeunesse, je me suis, en gros, cogné tout ce qui volait sur les vols commerciaux "internationaux", Constellation, DC-3, DC-4, DC-6 et les très confortables (acoustiquement !) "premiers" Vickers Viscount de la BEA, équipés de turbo-props et dotés de surprenants hublots ovales "panoramiques"! C'était, aussi, la grand époque du voyage aérien, où le client était soigné comme un roi, avec des escales nocturnes, dans les meilleurs palaces locaux (l'hébergement étant inclus dans le prix des billets !) entre deux "sauts de puce" - exemple : Paris, Marseille, Rome, Athènes, Beyrouth, Damas, Bagdad.. en 2 jours ou 2 jours et demi de vol, compte-tenu, à la fois, des nécessaires changement d'appareils et le peu d'engouement des équipages à effectuer des vols de nuit, suivis d'atterrissages sur des terrains non équipés VSV -.