Ton propos était clair mais j'en étais resté à l'opposition entre les 2 films.
Jumbo a écrit:Je pense qu'un néophyte qui verra ce film aura une très bonne vision globale du jour J.
Le même néophyte qui regarde le soldat Ryan pourra conclure qu'il n'y avait que des GI's à Omaha le 6 juin. Je me place bien entendu sur le plan de vue purement historique. Je pense qu'il aura,comme tout le monde passé un grand moment cinématographique, mais qu'il n'aura pas appris grand chose sur le débarquement.
Qu'en pensez-vous ?
Pour l'humour, il n'y avait effectivement que des GI's sur Omaha le 6 juin En effet, le film donnera peut être à penser qu'il n'y avait que des Américains en Normandie (SARDOU l'avait déjà chanté) ; ce que les Américains d'aujourd'hui imaginent sans doute par ailleurs, et que nous Européens, savons erroné. A voir...
Mais "Ryan" n'a pas vocation à présenter le Jour J et les opérations qui s'en suivent les premiers jours. Une fois les hommes de MILLER passés la plage, il n'y a plus aucun référent temps/lieu historique. On se croirait même dans l'exploitation de la tête de pont de l'autre plage US : "Utah Beach". Car ! Que font planeurs et paras US sur les arrières d'Omaha, d'où partent MILLER et ses Rangers ?? Immanquablement, la mission de récupération (totalement irréaliste ! SPIELBERG le sait !!) aurait du échoir à des hommes du VII Corps (probablement de la 4th ID), dans le Cotentin, et pas des Rangers du V Corps à l'est de la Vire.
Pour son film, SPIELBERG est parti de cette lettre de LINCOLN à une mère que MARSHALL lit au début du film. Le réalisateur veut la transposer dans le contexte 2GM, une période qui lui est chère depuis l'enfance et les évocations, sans doute, d'un père vétéran. Bloody Omaha, les paras US... sont des points forts de l'imaginaire collectif américain et le réalisateur mixe le tout de manière paradoxale.
Il se le permet car il réalise avant tout un film sur les soldats et la question du "Pourquoi risquer plusieurs vies (une escouade) pour en sauver une seule ?". L'opération foireuse planifiée par PATTON pour récupérer son beau-fils prisonnier au fond d'un Stalag est la seule "mission" de ce type dont j'ai connaissance. Qu'un état-major risque plusieurs soldats pour en sauver un seul sans autre intérêt que romantique n'est pas réaliste.
Mais on s'en fiche un peu C'est un film haletant qui, pour la première fois (excepté "Cross of Iron"), nous fait entre-apercevoir le "bain mortel" dans lequel le biffin est plongé.
Jumbo a écrit:J'ai bien précisé qu'en aucune façon je ne comparais les 2 films qui effectivement ne le sont pas. Mais du point de vue historique concernant le déroulement des opérations le 6 juin.
Le "Jour le plus long" donne une idée à la manière de l'Oncle Pol de ce qu'a été le 6 juin 1944. Relativement complet. Plein de bons sentiments. Avec humour (l'Offizier qui chausse ses bottes à l'envers), émotion (la fin de Richard BURTON) et grandiloquence (John WAYNE qui sonne faux loin de son office de Sheriff).
Mes enfants l'ont vu (comme "A bridge too far" et autres classiques tels "Tora ! Tora ! Tora !" ou "Midway") ! Obligés ! Et ont adoré.
Je le passe toujours quand je dois accompagner des ados en Normandie. Il reste un prérequis historique suffisant pour aborder la période.
Plus largement, je reste sidéré par la littérature autour de ce jour unique du 6 juin 1944. Certains s'arrêtent même à une connaissance pointue du Débarquement mais sont infoutus de vous dire combien de temps a duré la bataille de Normandie.
Je me demande si ce n'est pas une conséquence de "Le jour le plus long"...