C’était avant-guerre une petite station de sports d’hiver à l’usage des Strasbourgeois. Après l’annexion de l’Alsace, l’hôtel est réquisitionné et des blocks sont installés sur la pente de ski aménagée en terrasses.
De tous les camps du Reich, c’est le plus occidental. Evacué dès septembre 1944, il est libéré en novembre. Pourtant, en janvier 1945, il y a soixante-dix ans, il fonctionne toujours… Les détenus qui en ont été évacués en sont encore. Et beaucoup d’autres sont venus les rejoindre. C’est que le camp-souche a dissimulé tout un système fait de dizaines de kommandos de travail qui poursuivent leur travail en réseau. L’économie de guerre totale des nazis continue d’être nourrie par une immense remue d’hommes – des hommes qui ne sont plus chacun qu’un rouage, un morceau, ein stuck.
C’est seulement à partir de février que le système se désorganise. En France reconstituée, le camp-souche du Struthof a été reconverti en lieu de détention pour les personnes soupçonnées de collaboration tandis que les détenus du système survivant de Natzweiler sont conduits dans le désordre grandissant des marches de la mort vers le Sud de l’Allemagne. Dachau qui est en lien étroit avec Natzweiler continuera à tenir ses fichiers presque jusqu’au bout.
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