La fiche wikipédia sur Loret
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Marie_Loret consacre une large place à mes propres déclarations, tout en notant au passage que je n'ai point encore abordé la question dans des livres :
En 2012, l'historien François Delpla, même s'il juge la filiation peu probable, a affirmé que ce test ne prouvait pas que Loret n'était pas le fils d'Hitler2. Il précise que seul un test ADN sur les enfants de Jean-Marie Loret permettrait de trancher la question mais ces derniers l'ont refusé2.
François Delpla, qui n'avait abordé la question ni dans sa biographie de Hitler22, ni dans son ouvrage sur les relations d'Hitler avec les femmes23 a une position plus nuancée. Il affirme d'abord en 2005 dans un interview au magazine Famille chrétienne, « qu'il faut prendre au sérieux le témoignage d’un certain Jean Loret, enfant naturel né en 1918 dans une zone occupée par les Allemands dans le nord de la France et à qui sa mère, au moment de mourir, va "révéler" à la fin des années 1940 que son père était un certain Adolf Hitler24 », puis invité sur la chaine d'information LCI en février 2012 suite à l'article du magazine Le Point semble ne plus croire à cette thèse avant de se déclarer peu après moins catégorique dans ses conclusions lors d'une interview accordée en février 2012 au magazine Les Inrocks2, jugeant cette filiation pas impossible mais très improbable. Mais il signale dans cette interwiew que même Werner Maser avait des doutes à la fin2.
En février 2012, Jérome Béglé publie un article « Le fils français caché d'Adolf Hitler » dans le magazine Le Point qui va agiter les médias français et certains médias étrangers.
Ainsi François Delpla constate que « à part cela Jean-Marie Loret, le fils français, caché et putatif qu’aurait conçu Hitler pendant la Première Guerre mondiale, a curieusement agité les rédactions vendredi à la suite d’un simple article du Point en ligne au sujet de ce marronnier, sans actualité particulière : encore un dérangement climatique ? Il m’a en tout cas valu une invitation au Grand Journal de LCI, propice pour montrer la couverture de mon ouvrage, qui sans cela avait peu de chances d’attirer l’attention d’une chaîne d’information continue le lendemain de sa sortie ! »,
L'article du Point a été mis en cause par d'autres médias pour son sensationnalisme, annonçant un soi-disant scoop alors que cette histoire était déjà connue depuis longtemps. L'historien François Delpla conteste aussi l'affirmation dans l'article que cette filiation était considérée comme probablement vraie au Japon ou en Allemagne. L'article avance aussi des faits non étayés comme « il est établi que, pendant l'Occupation, des officiers de la Wehrmacht apportaient des enveloppes d'argent liquide à Charlotte. »
Je suis plus nuancé que les négateurs sarcastiques, certes, et l'ai toujours été. Cependant, j'ai toujours trouvé insuffisantes les preuves produites, et demandé, pour pouvoir me prononcer, un test ADN fiable.
Au sujet de l'accueil germanique et japonais de Loret,il est bon de rappeler le passage du
Point que je conteste :
Cette thèse a toujours fait l'objet d'une grande dispute entre historiens. En Allemagne et au Japon elle semble désormais acquise, tandis qu'en France, elle n'a jamais été sérieusement discutée.
(souligné par moi)
Je ne crois pas que beaucoup d'historiens aient emboîté le pas à Werner Maser (1932-2007), qu'ils soient allemands ou japonais, et qu'à un moment quelconque sa thèse ait été considérée comme "acquise" dans ces pays. Il n'en va pas de même du public et des journalistes qui ont effectivement accueilli Loret comme une star, à une certaine époque.
Loret ne ressemble pas à un bonimenteur. Je n'en dirai pas autant de Maser, qui s'est comporté à la fois comme un batteur d'estrade et comme un patriote allemand indulgent au nazisme : il aurait été soucieux de démontrer à toute force que Hitler "en avait", contre ceux dont j'ai parlé plus haut et qui lui déniaient toute virilité. Halte aux débats binaires, décidément, que ce soit au-dessus de la ceinture ou au-dessous !
Le récit que Loret a fait de ses conversations avec sa mère est vraisemblable. Beaucoup moins, en revanche, deux choses :
1) le prétendu portrait de Charlotte par Hitler, trouvé et expertisé en Allemagne. Hitler ne peignait pas de portraits et cette découverte, postérieure à la rencontre Loret-Maser, tombait un peu trop à pic.
2) la convocation de Loret à la Gestapo et le long interrogatoire sur sa famille, suivi d'une prise de photos. Cela aussi tombe un peu trop à pic, dépend du seul témoignage de Loret et ne comporte aucune précision matérielle sonnant vrai, et permettant des recoupements : tout a pu être lu ailleurs. Si Maser a fait faire le portrait, il a pu aussi persuader Loret que pour être crédible l'histoire devait être un peu étayée, après quoi Loret serait resté prisonnier de cette invention.
Toutefois Loret a acquis sa conviction avant de rencontrer Maser, sur la seule base du récit de sa mère. Celle-ci n'était plus très en forme et pouvait se tromper, mythifier, broder, le tout sur fond de culpabilité et d'un besoin d'expliquer et d'excuser l'abandon de son fils à des mains étrangères.
Vraiment, seul l'ADN...