Manu a écrit:Dog Red a écrit:Essayez de relire le fil sous l'angle d'approche suivant (il fait consensus entre toutes les sources sérieuses) :
1. en 1940, HITLER n'a pas de raisons de se saisir des pétroles irakiens, il engage une guerre courte menée avec les ressources dont il dispose ;
2. HITLER ne souhaite pas s'engager dans une guerre (fratricide?) avec la Grande-Bretagne, dès lors il ne l'envahit pas tout comme il ne s'en prend pas à son empire.
1) Qu'on ne me dise donc pas que le pétrole était pour lui une "préoccupation stratégique majeure" alors. Il ne voulait apparemment que le strict nécessaire pour une guerre qui devait être courte. C'est la providence qui lui a soufflé.
Le
III Reich sait qu'il devra faire face à un blocus comme lors de la guerre précédente. Toutes les ressources stratégiques sont donc une préoccupation dont les besoins ont été anticipés jusqu'à un certain point.
Pour le carburant, les ressources allemandes (et les progrès majeurs en matière d'essence synthétique) permettent de mener une guerre d'expansion sur plusieurs fronts jusque fin 1942 soit 3 années durant. Et la
Wehrmacht ne s'effondre pas pour autant d'un bloc avant 1945 faute de carburant. J'ai par ailleurs rappelé qu'en décembre 1944, le
Reich a encore assez de carburant pour passer à l'offensive à l'Ouest.
Tout ceci sans les pétroles du Caucase ni d'Irak.
Dès lors, dans l'esprit d'HITLER vaincre l'URSS au prix d'une campagne brève et décisive ne doit pas nécessiter de disperser ses forces vers la Méditerranée et le Moyen-Orient.
Elgor l'a déjà écrit mais je l'écris aussi à tel point c'est vrai et parfois oublié : la possession des pétroles du Caucase à l'été 1942 a pour objectif premier d'en priver l'URSS et ainsi assécher l'Armée rouge bien plus que d'alimenter la
Wehrmacht (les Allemands n'ont pas les moyens logistiques d'acheminer le pétrole du Caucase). C'est dans ce contexte qu'HITLER déclare que "
s'il ne peut pas s'emparer des pétroles du Caucase, il devra liquider la guerre" car il ne voit pas d'autre moyen de terrasser l'Armée rouge à cette époque.
Alors oui, dans la perspective d'une guerre courte à 1 ou 2 ans, en 1940/41, on peut imaginer que les ressources pétrolières du Reich doivent suffire.
Quant à la providence, elle a toute son importance dans la logique hitlérienne... mais il faut éviter de l'agiter en permanence tel un hochet.
Manu a écrit:2) Bombarder les villes anglaises, n'est-ce pas une guerre fratricide ? Je pense au contraire qu'Hitler a dû être tiraillé entre ses théories raciales et le choix des moyens pour parvenir à ses fins. Je ne pense pas que cela soit aussi aussi simple que vous le dites.
Je n'ai jamais écrit que c'était simple.
N'y a-t-il pas une gradation dans les tentatives hitlériennes d'obtenir la paix avec la Grande-Bretagne à l'été 1940 :
1. épargner la BEF (le préliminaire) ;
2. proposer une paix (généreuse?) ;
3. mettre la pression (
Seelöwe/bataille d'Angleterre) ;
4. les bombardements de terreur... qui avaient plutôt bien réussis avec Varsovie et Rotterdam.
Econduit pas ce têtu de CHURCHILL, HITLER se voit obligé de terrasser l'URSS pour priver la Grande-Bretagne de son dernier allié continental potentiel...
...et revenir aux négociations.
Mais on s'éloigne du sujet de ce fil consacré au pétrole.