Le Chagrin et la Pitié. Chronique d'une ville française sous l'occupation.

Bonjour,
Il n'y avait presque plus de collaborateurs après la guerre. Une partie de ceux-ci a été exécutée par d'autres anciens collaborateurs qui se sont fait passés pour des résistants. Ceux qui ne sont pas morts, nous ont, par la suite gouverné.

[fbonnus]

Cher Albert, tu soulèves là quelque chose souvent tabou ... effectivement, quand cela a commencé à tourner mal pour les Allemands, bon nombre de "collabos" se sont déguisés soudain en résistants ... en formidables opportunistes vicieux, certains ont même réussi à "passer entre les mailles du filet" et n'ont jamais été "découverts" ... certains ont même fini à des postes de responsabilités importants ... un film relate cela, c'est 93 rue Lauriston avec Michel Blanc ...c'est dégoûtant mais c'est ainsi

Bonjour Madame. Ce film est disponible (j'aime à savoir que mon Pays est démocrate,meme s'il a mis du temps à le faire). Je suis un peu comme vous : Je me demande comment les "Français de France' (par rapport à ceux qui ne vivaient hors de l'hexagone) ont pu vivre ce moment là. Il ne faut pas oublier,Madame , que cette doc raconte ce qui s'est passé à Clermont-Ferrand . Que certains n'aiment pas parler de moments qui choquent: ceci, Madame est normal. En votre Pays,Madame,vous connaissez les memes déchirures que nous. Cependant,Madame,si vous le souhaitez:je suis pret à ouvrir une double discussion en ce domaine. Ne parlant que ma propre langue ,j'aimerais,si vous me le permettez,vous embrasser :votre retenue me réconforte MADAME

@ duplan

Bonsoir,

Par mon dernier zapping de la soirée, je découvre votre texte et sans doute, mes neurones étant déjà sous l'emprise du sommeil, en pensant aux paroles d'un grand homme dont il a été question ce soir, je me vois forcé de déclamer le contraire par un << je ne vous ai pas compris ! >>

Je suppose cependant que votre "Bonjour Madame" s'adresse à "Shiro" ?

Je relève aussi que vous limitez la portée de ce film assez exceptionnel à "une doc qui raconte ce qui s'est passé à Clermont-Ferrand"...

Je crains que vous n'ayez pas totalement saisi la portée de ce film...
C'est un point de vue que vous contesterez peut être, aussi me serait-il agréable que vous acceptiez de développer votre analyse. Soyez-en remercié.

Cordialement... Bonne nuit !
Roger

Oui, il conviendrait de mettre un lien, éventuellement...

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Bonjour à toutes et à tous. Bonjour à "norodom". Effectivement je m'adressais à "Shiro" en disant Madame. Je lui disais que ce documentaire existait (je l'ai d'ailleurs dans ma dvdthèque) et si j'ai sciemment limité la doc à Clermont-Ferrand c'est que tout simplement que cette doc parle de cette ville et rien d'autre. Comprendre le sens? :Je dis à "Shiro" que je me pose la question de savoir comment les français de France ont pu vivre ce moment là (je ne parle pas uniquement des Clermontois...et je pense avoir tout à fait saisi la portée de cette doc,meme si l'auteur et réalisateur n'y avait,au début,pas pensé). "Mlq" dit à "Shiro" que pendant longtemps la collaboration est un sujet important que l'on aborde pas facilement. "Shiro" ,avec sa noblesse toute japonaise s'excuse d'avoir posé cette question et ne souhaite pas mélanger tout lorsque "Mlq" parle de ce qui a pu se dérouler au Japon. Tout comme notre passé n'est pas facile à vivre,je comprends que dans son Pays "Shiro"puisse connaitre la meme chose. Et c'est en ceci que je lui proposai de pouvoir discuter et de "son" passé et de "mon" passé. Suis-je suffisamment net cher "norodom" ?

@ duplan
<< Suis-je suffisamment net cher "norodom" ? >>

Non! car j'en attendais davantage

<<je me pose la question de savoir comment les français de France ont pu vivre ce moment là>>

Si vous vous posez cette question en vous basant sur le film... alors vous resterez bien loin du compte!

<<.....pendant longtemps la collaboration est un sujet important que l'on aborde pas facilement>>

Ce qui est épineux dans ce sujet, c'est de bien définir en quoi consiste la collaboration.

Pour ce qui est de la perception des évènements de cette période sombre de notre Histoire, je ne pense pas qu'elle soit pour Shiro qui m'apparaît ouverte, plus compliquée que pour tout individu qui a débarqué sur notre sol sans l'avoir vécue.

Enfin, sur le parallèle que vous voulez évoquer entre la vie au Japon et celle en France en partant d'un contexte en période de guerre et d'après guerre, qui n'a pas de point commun... là encore, j'ai du mal à vous suivre...

Cordialement,
Roger

A "Norodom". Si je me pose la question de savoir comment les Français de France ont pu vivre ce moment-là, c'est que tout simplement que je ne puis savoir ceci qu'à travers les livres, les films ou les documentaires. Parler de la guerre en AFN, en Italie, en France: oui. Là les miens, plus ou moins proches, y étaient et donc j'ai un vécu ou un manque environnemental. Je n'ai pas, ni de prés, ni de loin, vécu la fouille des maisons, je n'ai pas souffert de rationnement autant que vous avez pu en avoir, je n'ai pas connu la sirène (oh,sauf une fois par mois), je n'ai pas entendu ou vu de bombardements, de maisons détruites, de réfugiés errants: Je ne puis que poser des questions ou imaginer.
La collaboration : vous avez connu la Gestapo, la Milice et ses séides... En AFN ils étaient beaucoup plus cool et il m'est là encore bien difficile d'expliquer le mot collaboration telle que vous l'avez vécu. "MLQ" dit à Shiro que la collaboration est un sujet important que l'on aborde pas facilement, auquel "Shiro" ne souhaite pas parler de ce qui a pu se dérouler en son Pays à la même époque: pourquoi ne pas en parler?
En parler: ceci,autant que je le sache, ne crée en rien un parallèle, bien au contraire (Parler de la MÊME époque et non pas de l’après ceci est HS).
Ici des crématoires, ailleurs des expériences médicales; ici Oradour, ailleurs Nankin (excusez du peu).
Dois-je poursuivre?

[Prosper Vandenbroucke]

Juste une simple information.
Shiro (Chantal) est de nationalité belge, pas japonaise. Elle n'a donc pas connu la vie au Japon durant la Seconde guerre mondiale. (ni en Belgique d'ailleurs) Ce qui ne l'empêche pas de connaitre la mentalité japonaise car elle y habite depuis assez longtemps.
Amicalement
Prosper

@ duplan

Là je vous comprends mieux et j'apprécie votre sincérité...
Vous êtes, si je ne me trompe, sexagénaire bien révolu et vous êtes encore avide de connaître ce que fut la vie des Français sous l'occupation.
Vous écrivez que tout ce que vous en savez, nait de vos lectures et de ce que vous ont appris les médias
A ce stade, vous avez cependant eu largement le temps de vous documenter tous azimuts.

Bien évidemment, vous n'êtes pas des mieux placés pour faire une analyse approfondie du film "Le Chagrin et la Pitié" d'autant qu'il semble que vous vous posez des tas de questions sur ce que fut la collaboration.
Pour ce qu'il en est de la Résistance, les réponses paraissent plus simples surtout si l'on s'en tient aux récits qui en présentent souvent un côté magnifiant.

Je reviens sur la collaboration car il est important de faire la distinction entre la collaboration avec le régime en place et la collaboration avec l'ennemi occupant, ce qui est plus grave.
Et c'est là que se situe le piège, car nombreux sont ceux qui font l'amalgame.

Maintenant, généralement, on sait quelle était la bonne voie... immédiatement après le désastre de 1940, les choix ne se présentaient pas simplement et nombre de ceux qui ne croyaient pas à une solution rapide pour se débarrasser de ceux qui nous occupaient et que nous n'avions pas invités, peut-être par affolement, se sont trompés de voie.

Voilà, je ne puis que vous encourager à conforter votre savoir, d'autant que l'on en sait jamais assez et qu'on ne saura probablement jamais tout.
Pour terminer, une remarque sur le choix des docs... c'est encore de nos jours assez difficile de faire un tri.

Cordialement,
Roger