Post Numéro: 5 de Nicolas Bernard 16 Aoû 2007, 19:12
Excellents documentaires, en effet, avec explications contextuelles et biographiques intéressantes s'agissant du premier (consacré au 2 septembre 1945), et exposé intéressant s'agissant du second (le Japon de l'immédiat après-guerre).
A noter, ce qui n'a pas été mentionné dans le documentaire, que deux autres membres des délégations japonaise et alliées se connaissaient également. Le colonel Sugita avait déjà eu l'occasion de rencontrer le général britannique Percival, lorsque ce dernier avait signé l'acte de capitulation de la garnison de Singapour le 15 février 1942 (72.000 prisonniers) devant le général Yamashita, surnommé le "Tigre de Malaisie" et qui, à la même heure, crapahutait avec ses forces dans la jungle philippine...
Cette fois, les rôles étaient inversés. MacArthur avait eu la délicatesse d'inviter avec lui les deux généraux vaincus de la campagne de 1942, Percival et son homologue américain Wainwright, qui avaient passé plus de trois ans en captivité. Il leur remit deux des stylos avec lesquels il signa l'acte de la reddition inconditionnelle nippone.
Vis-à-vis de Wainwright, c'était là la moindre des choses. MacArthur avait formulé à son encontre des critiques pour le moins injustes, après qu'il lui avait laissé le commandement des armées alliées aux Philippines en mars 1942 pour rallier l'Australie sur l'ordre de Roosevelt. C'était oublier ses propres erreurs, et ne pas tenir compte de la situation désespérée de la garnison américano-philippine.
Wainwright dut toutefois à MacArthur de retrouver un poste de commandement, celui de la 4e armée au Texas - bref, une voie de garage. Ils demeurèrent amis, et le premier soutint même les ambitions politiques du second.
Au moins Wainwright avait-il été fêté comme un héros à sa libération. De son côté, le général Percival n'eut pas cette chance. Il est vrai que ses responsabilités dans le désastre de Singapour ne sont pas négligeables, même s'il paya également les erreurs stratégiques des autorités supérieures britanniques. Il fut mis à la retraite l'année suivante, sa pension fut réduite, et il n'eut pas droit au rang de Chevalier, ordinairement attribué aux officiers supérieurs. Il n'en milita pas moins en faveur des droits des anciens prisonniers de guerre et travailla dans l'humanitaire et l'action sociale.
« Choisir la victime, préparer soigneusement le coup, assouvir une vengeance implacable, puis aller dormir… Il n'y a rien de plus doux au monde » (Staline).