Post Numéro: 58 de Colombe 13 Mai 2007, 01:56
laverdure a écrit:Pugdy a écrit:
Aussi, cette série à marché parce qu'elle proposait un renouvellement de l'action de façon régulier. Si on avait choisit de raconter l'histoire d'un régiment moins héroïque parce que moins exposé, et bien au bout du compte les spéctateurs se seraient lassés de la série par manque de "rebondissements". A mon avis.
voilà typiquement l'un des effets néfastes de BoB !
Oserait-on dire, les yeux dans les yeux, à l'un de ces vétérans, survivant de toutes ces opérations qu'il appartenait à "
un régiment moins héroïque" ?
Chacun de ces milliers d'hommes qui ont "sauté sur la Normandie" ou ailleurs sur le continent européen, la trouille au ventre mais en sachant ce qu'il avait à faire, peut être considéré comme un héros. Pour aucun d'eux ce ne fut "une promenade de santé". Et chacun de ces hommes considère, à juste titre, que son régiment était le meilleur.
Parmi eux, je ne vous donnerai qu'un lien, celui du commandant de l'une des plus petites unités par la taille, mais non par le courage.
Celle de Philippe KIEFFER
http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/520.htmlet puis je vous inviterais à visiter en Normandie et partout ailleurs tous les cimetières militaires américains, britanniques, canadiens, australiens, néo-zélandais et vous laisserais dire, face à ces milliers de croix, que ceux-là appartinrent à des "
régiments moins héroïques".
Allez dire à ceux qui sont tombés dans un traquenard à Dieppe qu'ils vécurent "
moins de rebondissements".
Si nous pouvons aujourd'hui voir des films comme Bob, c'est parce que tous ceux-là ont conjugué leurs efforts pour que l'Europe soit libre.
Bonjour
Je comprends tout à fait ce qu'a voulu dire Pudgy et là encore, il me semble que le problème est plutôt sémantique qu'autre chose. Je ne peux pas croire que Laverdure n'ait pas compris son point de vue qui, à mon avis, ne méritait pas de telles foudres.
Il n'est évidemment pas question de classer les "héroïsmes" individuels ou collectifs mais certaines histoires sont évidemment plus racontables et télégéniques que d'autres.
Maintenant, je pense que je vais m'attirer des foudres avec ce qui va suivre mais tant pis. J'avoue que personnellement, le fait de taxer des combattants de héros me gêne un peu et ce pour plein de raisons.
Pour moi un héros c'est un personnage de BD ou de roman, c'est Superman ou Asterix, bref un personnage de fiction, pas un soldat. Pour moi la guerre ne produit pas des héros, elle produit des malheurs, des injustices, des morts, des horreurs de toutes sortes.
La guerre est une saloperie, une tueuse, et c'est lui faire trop d'honneurs que de lui accorder le privilège de produire des héros. C'est pourtant ce que disaient les courriers qui annonçaient aux parents qu'ils ne reverraient jamais leur fils : "mort en héros". C'est aussi ce qui est écrit sur les monuments aux morts sur les places de tous les villages de France et je ressens toujours une profonde émotion et beaucoup de tristesse devant ceux-ci et je ne peux m'empêcher de penser que ça leur fait une belle jambe aux pauvres types qui ont leurs noms gravés la-dessus et qui auraient préféré cultiver leurs champs, voir grandir leurs enfants, etc.
Oui, il y avait partout des gens formidables et admirables, plein de courage qui sont morts ou ont survécu la trouille au ventre et, évidemment, personne (enfin presque) n'a vécu ces années de guerre et de souffrances comme une promenade de santé, la question n'est pas là. On ne peut que leur dire merci.
J'ai une profonde admiration et un profond respect pour les anciens combattants (j'ai presque envie de dire de tous les bords, Dieu s'il existe (ce dont je doute mais c'est une autre histoire) reconnaîtra les siens) et les résistants qui se sont battus pendant cette guerre mais je trouve un peu gênant de dégainer le mot "héros" à tous bouts de champ, j'y vois là plus une forme d'idéalisation du conflit qu'un hommage rendu aux hommes et aux femmes qui en furent les acteurs et victimes.
@ +
Cécile