Des GI's appuyés par un M4 Sherman font mouvement pour attaquer une hauteur au nord de l'aérodrome de Mokmer, sur l'île de Biak, vers le 16 juin 1944.
La prise, couronnée de succès, par les Alliés des aérodromes japonais clés de l'île
d'Hollandia, à la fin du mois d'avril 1944, est rapidement exploitée plus loin en direction de l'ouest par de nombreux assauts sur la
côte nord de la Nouvelle-Guinée. Le
163rd RCT (de la
41st US I.D. "Jungleer") établit une tête de pont à
Maffin Bay (150 km à l'ouest d'Hollandia) le 17 mai 1944, en vue de l'attaque sur l'île voisine de
Wakde et des aérodromes près du village de
Sarmi (sur la côte, à environ 29 km de la tête de pont). Une partie du 163rd RCT assaille
Wakde le 18 mai, sécurisant la place après plusieurs jours de combats acharnés. Le 22, le
158th RCT (unité non endivisionnée) pousse à l'est de la tête de pont en direction de Sarmi et également dans le but de mettre sous contrôle allié les hauteurs environnant Maffin Bay. Ce régiment rencontre une forte résistance : surclassé numériquement, il est contraint de se replier sur la zone de débarquement, et de se retrancher en attendant des renforts, en l'occurence la
6th US I.D. dans sa totalité -qui relève le 158th le 14 juin. Après la sécurisation de Maffin Bay, celle-ci devient une zone de rassemblement et d'approvisionnement en vue d'opérations ultérieures plus à l'ouest en Nouvelle-Guinée, et même contre les Philippines. Dans le premier cas est inclu l'assaut contre
Biak.
L'île de
Biak est longue de 72 km et large de presque 37 km, et comprend le centre stratégique de
Geelvink Bay, près de l'extrême ouest de la Nouvelle-Guinée. Les Japonais ont établi trois pistes d'atterrissages sur Biak, qui peuvent d'ailleurs supporter les bombardiers lourds alliés. La prise de Biak revêt donc une importance cruciale, non seulement pour parachever la mainmise alliée sur la Nouvelle-Guinée, mais aussi en prévision d'opérations à venir contre
Bornéo ou les
Philippines.
Carte du secteur des opérations. L'île de Biak est ici au nord-est, et on repère immédiatement au sud l'importante baie de Geelvink. Notez aussi Wakde, sur la côte, plus à l'est
L'unité chargée de la prise de Biak reçoit le nom de
Hurricane Task Force. La majeure partie en est formée avec la
41st I.D. "Jungleer", mais une unité de la
32nd I.D. joue un rôle-clé durant l'opération. Le
121st Field Artillery Battalion, commandé par le lieutenant-colonel
Arthur E. Solem, est attaché à la 41st I.D. le 10 mai 1944, durant les premières étapes de l'opération de la 32nd I.D. contre
Aitape (400 km plus à l'est). Ce bataillon, normalement équipé avec des
155mm Howitzer, est pourvu de
M1 Howitzer de 75 mm tractés par camions. Il reçoit pour mission d'appuyer le
186th Infantry Regiment de la 41st I.D. .
Le 25 mai, la
Hurricane Task Force quitte
Hollandia. A 7h15, le 27 mai 1944, les premiers éléments du 186th touchent terre sans rencontrer beaucoup de résistance, les Japonais étant pris au dépourvu.
Les planificateurs du haut état-major allié ont prévu environ une semaine pour s'emparer de Biak, et les combats du premier jour semblent confirmer cette estimation. Pourtant, il devient vite évident que les responsables alliés ont sous-estimé l'adversaire, aussi bien sur le plan des forces en présence que sur celui de la ténacité. Après la bataille, on découvrira en fait qu'il y avait quelques
11 400 Japonais retranchés sur Biak. Le débarquement avait été facilité parce que le commandant nippon, estimant ses forces insuffisantes pour tenir tout le littoral, avait replié ses hommes à l'intérieur des terres, près des pistes.
Le 28 mai, lorsque les Américains commencent à progresser à l'intérieur des terres en direction des aérodromes, la résistance est beaucoup plus coriace. Des patrouilles du
162nd RCT (41st I.D.) parviennent à moins de 200 m des pistes avant d'être refoulées par une furieuse contre-attaque japonaise. Les soldats de la
Hurricane Task Force se heurtent également à une bataille fastidieuse dans les innombrables
grottes du relief montagneux à l'intérieur des terres, que les Japonais ont fortifiées. Vue la rareté de l'eau potable, les soldats n'ont droit qu'à un repas par jour tout en supportant la chaleur équatoriale (Biak est à moins de 100 km de
l'équateur).
Le 29 mai, les Japonais lancent une vaste contre-offensive, appuyée par
6 chars légers. Les
M4 Sherman viennent rapidement à bout de leurs adversaires tandis que le 162nd RCT bloque la progression de l'infanterie nippone.
Le 1er juin, le
163rd RCT, composante de la 41st I.D., arrive en renfort, tout juste déchargé de ses tâches sur l'île de
Wakde. Les aérodromes tombent bientôt entre les mains des Américains, mais les appareils alliés ne peuvent pas encore les employer car les Japonais sont toujours retranchés sur certaines hauteurs surplombant l'aérodrome, qu'ils tiennent sous leur feu.
C'est seulement le
27 juin que les Américains nettoient enfin complètement ces hauteurs et leurs grottes, mais il faudra encore trois semaines de combat pour sécuriser toute l'île de Biak. Le
28 juillet, le 121st FA tire ses derniers obus en soutien de l'infanterie ; l'île est déclarée sûre le
20 août.
Source :
http://www.32nd-division.org/history/ww2/32ww2-8.html