Dog Red a écrit:Je venais de lire que le San-shiki utilisait une fusée à retardement qui permettait une explosion du projectile à une altitude déterminée. Procédé on ne peut plus classique.
Comme son nom l'indique, la Proximity Fuse était une fusée de proximité déclenchée (si ma mémoire est bonne) par effet Doppler. C'était tout à fait novateur quand elle est utilisée pour la première fois au combat à la fin de décembre 44 par l'artillerie de campagne US.
En tous les cas, la PF n'est pas une munition mais un système de détonation.
Les munitions AA de 2 cm, 3,7 cm et 4 cm étaient équipées d'une fusée à impact + un dispositif de "sécurité" qui faisait détoner le projectile, au-delà de sa portée pratique, pour éviter qu'il ne provoque des dégâts en retombant sur le sol; ce dispositif était généralement à fonctionnement chronométrique et l'auto-destruction, préréglée en usine, se déclenchait après un durée de vol de x secondes.
Les obus AA de gros calibres, exemples, chez les Allemands, de 8,8 cm, 10,5 cm, 12,8 cm, étaient équipés d'une fusée chronométrique. Les altitudes, distances et axes de progression des appareils ennemis étaient fournis par les différents moyens optiques (théodolites, télémètres) ainsi que les radars, l'ensemble des données acquises étaient transmises à la centrale de calculs, pour les Allemands, le
Kommandogeräte, qui "malaxait" le tout, puis pondait les coordonnées de tir pour chaque pièce de la batterie, avec les corrections nécessaires en fonction de sa position, qui étaient transmises par télé-affichage sur les récepteurs associés à la pièce, le régleur, à l'aide d'un dispositif mécanique, se contentait de régler le déclenchement de l'obus selon les coordonnées fournies. Ces munitions n'étaient pas munies d'un dispositif d'auto-destruction, car elles étaient sensées détoner à une altitude "préréglée".
Contrairement à ce qu'il se raconte sur Wiki, à propos de la "fusée de proximité", la fusée chronométrique était très largement efficace, d'autant qu'il s'agissait, face à une formation de bombardiers - qui, dans sa phase finale d'approche devait adopter un cap, une altitude et une vitesse les plus stables possibles - de créer un véritable "mur de feu"! Les vieux reportages existants montrent bien la densité des pélots que devaient se cogner les escadrilles de bombardiers. Cà pétait au-dessous, à hauteur et au-dessus de la cible, l'intention première étant d'arroser d'éclats d'obus la formation aérienne.
Ce n'est pas pour rien, non plus, qu'à l'été 1944, les Américains, notamment, s'étaient posés de très sérieuses questions sur l'efficacité et la "rentabilité" de leurs missions de bombardements; la perte d'appareils durant les raids était une chose, mais les dégâts occasionnés par la Flak avaient contraint de nombreuses escadres à devoir se mettre "aux abonnés absents", suite au nécessaire délai de réparation de leurs appareils, plus les pertes en personnels tués ou blessés. A la fin de l'été 1944, le taux d'immobilisation des escadres variait entre 30 et 40%!
L'article Wiki ...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fus%C3%A9 ... imit%C3%A9, "s'emballe" quelque peu en précisant...
Alors que les quantités fabriquées augmentaient, le prix de revient des fusées diminua pour des raisons d'efficacité : il passa de 732 USD en 1942 à 18 USD en 1945. Cette année-là, il se vendit plus de 22 millions de fusées pour une somme approximative de 1 010 millions USD.
Car, même, à 18 US $, il conviendrait de rapprocher ce montant du coût du pélot "simple" à fusée chronométrique. De surcroit, ces dispositifs de détonation de proximité impliquaient l'intégration d'une électronique à base de "tube à gaz", dont la fragilité était proverbiale et la fabrication coûteuse! De fait, c'est la mise en service, dans les années 1960, des semi-conducteurs solides (transistors) qui avait permis de développer sérieusement les fusées de proximités.