Post Numéro: 32 de romualdtaillon 29 Déc 2005, 23:20
[
]L'empereur Hiro Hito criminel de guerre ? C'est un homme relativement isolé dont les conseillers contrôlent l'accès ; le gouvernement japonais est en butte à des luttes internes, les militaires disposent de la réalité du pouvoir ;
En lien avec cette affirmation devenue malheureusement une "vérité reçue", je rapporte ici le commentaire de Kumao Imoto, membre du quartier-général japonais en 1941, qui fut étonné du flot continu d'informations transmises constamment à Hiro Hito sur le déroulement de la guerre et qui va jusqu'à considérer le temps énorme que consacraient les généraux et hauts-dirigeants millitaires à répondre aux questions de l'empereur comme un élément déterminant dans la défaite de l'armée japonaise au cours de certaines batailles. Selon Imoto, les dirigeants devaient, par manque de temps, déléguer une grande part des activités de terrain à des subordonnés et des chefs de section qui devinrent bientôt impliqués directement dans la conduite de la guerre. Il affirme qu'une telle procédure entraîna la mise en place "d'un
trou noir dans le commandement du quartier général impérial." (Imoto Kumao,
Sakusen nisshi de tsuzuru Dai To'A senso Fuyo Shobo 1979)
Rappelons qu'à partir de 1937 et de façon plus régulière de 1941 à 1945, Hiro Hito bénéficiait de compte-rendus
quotidiens sous forme de questions-réponses, de plan d'attaques préparatoires accompagnés de cartes, de rapports de combat sur les pertes en hommes et en armement
24 heures sur 24 et même, régulièrement, de télégrammes provenant de la ligne de front. Toute cette documentation lui était apportée par ses 8 aide-de-camp (3 terre, 5 marine) qui travaillaient en rotation.
En sus l'empereur déléguait souvent ces 8 hommes dans des tours d'inspection impromptus afin de contre-vérifier l'information qui lui était transmise. Kenichi Ogata, aide-de-camp de l'empereur de 1942 à 1945 affirme ainsi que ce dernier les envoyait "aussi près de la ligne de front que possible et choisissait les saisons au cours desquelles les troupes souffraient le plus. A leur retour, l'empereur les recevait personnellement et attribuait à leur rapport une plus grande valeur qu'à tout autre chose", puis se servait de ces rapports pour confronter les généraux.
A ces modes d'informations, s'ajoutaient bien sûr les journaux internationaux et ceux censurés par le gouvernement impérial, les films d'actualité et les rapports des ambassadeurs.