Roguetlupin63 a écrit:Pour avoir vu ce matin un documentaire intéressant sur Hiroshima. Je ne comprends pas la raison pour laquelle les trois avions dont un avec la bombe Little boy n'ont pas été intercepté et abattu par l'aviation nippone. Ils ont mis cinq heures pour arriver à destination et la hiérarchie avait été avisée.
A) Au-dessus d'Hiroshima, les 3 B-29, dont 2 équipés d'appareils de mesure (!), volaient, tous, à (très) haute altitude, entre 9000 et 10 000 m - il conviendrait, cependant, de vérifier les données que j'indique-.
1) Les appareils américains, de par leur altitude de vol, étaient, à peu de choses près, hors de portée de de DCA japonaise
2) Le temps de montée de la chasse nippone, "conjuguée" à la vitesse de vol des B-29 à haute altitude, ne laissait aucune chance sérieuse d'effectuer l'interception
3) Le très faible nombre d'appareils américains "repérés" (3) correspondait, au mieux, à une mission de reconnaissance ennemie
... d'où, au sol, le déclenchement des sirènes de la fin d'alerte de la défense passive.
B) Au-dessus de Nagasaki, trois jours plus tard...
1) Nagasaki, n'était pas la cible "prioritaire", mais la "secondaire" en fonction de la situation et des conditions météo!
2) Il n'y avait que 2 B-29, dont un seul, armé de la bombe "au plutonium" - de puissance (supposée) équivalente à celle d'Hiroshima, mais de conception légèrement différente! -. Le 3
ème appareil ou second B-29 "de mesure" ne rejoindra jamais la formation!
3) L'attente du "copain" avait fini par alerter la DCA et les intercepteurs au-dessus de la première cible, dont le décollage avait été repéré par la veille-radar US
4) Les conditions météo n'étant pas (du tout) satisfaisantes, au-dessus de la cible initiale, et les menaces de la chasse japonaise s'étant avérées sérieuses, les deux B-29 avaient fait route, selon leur plan de vol, sur la cible N° 2, Nagasaki.
5) "Au-dessus" de Nagasaki, le contexte était strictement le même que celui qui avait régné au-dessus d'Hiroshima, trois jours plutôt - voir, plus haut, points A 1-2-3! - sachant que, dans ces deux villes, jusque là épargnées par les bombardements, étaient installées d'importantes structures industrielles militaires - Exemple : à Nagasaki, la principale usine de production de torpilles navales japonaises!
Tout les faits que je viens d'évoquer figurent sur le document officiel américain, dont j'ai indiqué le lien de récupération en PDF, dans le post N°50, du 8 août dernier.
Dans les deux cas, Hiroshima & Nagasaki, la veille aérienne nipponne, après avoir identifier trois, dans un cas, deux appareils, dans l'autre, faute "d'expérience" avait fait sonner la fin de l'alerte; ce qui, de toute manière n'avait pas changé grand -chose, à +/- 350 m du point d'explosion, sauf à Nagasaki ! Il n'y avait pas eu d'impact, les 2 bombes ayant, volontairement, été déclenchées entre 400 et 500 m d'altitude, les scientifiques "américains" ne sachant pas trop où poser leur c.. à propos des conséquences "directement nucléaires", faute de références (!). Néanmoins, ils se méfiaient -probablement à la suite, au sol, de cas d'irradiations "imprévues", mais constatées, parmi le personnel de l'équipe Manhattan - et, l'US Army avait du, très rapidement, signaler qu'elle n'avait aucunement l'intention d'endosser le possible bilan de centaines, de milliers, voire de dizaines de milliers de morts américains "irradiés", dans l'éventualité d'un débarquement à vocation offensif sur le sol japonais (après largage nucléaire!)... uniquement, parce que les scientifiques étaient infoutus - c'était le cas! - de lui communiquer des éléments fiables!
D'où l'impérative "nécessité" des deux tirs nucléaires de Bikini, à l'été 1946, les deux premiers essais à réelle vocation "militaro-scientifique", mais, ça, c'est une autre histoire!