J'ouvre ce fil consacré à tous les mouvements de résistance dans les pays occupés par les japonais.
Pour commencer, voilà ce que j'ai trouvé sur la résistance française en Indochine:
Source : http://www.france-libre.net/repression- ... indochine/
Après la signature de l’armistice franco-allemand de juin 1940, le Japon profite de la défaite de la France en Europe pour attaquer l’Indochine française le 22 septembre. Au terme de quatre jours de combats, Langson tombe et l’armée japonaise occupe le Tonkin. Puis, suite à la signature des « accords de défense commune franco-japonaise de l’Indochine » entre Vichy et le Japon, c’est l’ensemble de l’Indochine qui passe sous occupation nipponne, à partir de juillet 1941, en échange de la reconnaissance de la souveraineté française sur ce territoire.
Nommé gouverneur général par le gouvernement de Vichy par décret du 25 juin 1940, en remplacement du général Catroux, rallié peu après à la France libre, l’amiral Decoux applique la législation vichyste en Indochine (1), développe le culte du maréchal Pétain et organise la chasse contre les « dissidents » suspects de sympathies gaullistes, par la circulaire n° 57 CAB du 31 octobre 1940, durcie par la circulaire n° 49/S CAB du 17 avril 1943.
Cette « dissidence » peut prendre des formes diverses. Ainsi, Henri Clerge, caporal au 11e RIC, est chassé de son régiment pour avoir refusé de signer un acte d’allégeance à la personne du Maréchal – il sera finalement « récupéré par la Sûreté à Saigon, où il y avait un noyau de gaullistes ».
Toutefois, dès 1940 se développe une résistance clandestine – huit réseaux ont été homologués après la guerre – au sein des bureaux du Service de Renseignement Inter-colonial (réseaux « Giraud-Lan », « Graille », « Maupin-Levain » et « Mingant ») ou parmi les civils (« Nicolau-Bocquet », « Plasson » – du nom d’un commerçant de Phnom Penh – et « Tricoire »). Multiforme, elle fait essentiellement du renseignement au service des Alliés et de la France libre, « Bjerring » étant le seul réseau action. Un neuvième réseau, créé par Camille Huchet à Saïgon et qui travaillait pour l’Intelligence Service ; son chef étant décédé lors de son retour en France avant d’avoir déposé son dossier au Service d’homologation du général Dejussieu Pontcarral – ses membres ont, pour l’essentiel, été pris en charge par des réseaux avec lesquels ils avaient travaillé après l’arrestation de Huchet par les autorités vichystes (2).
La répression vichyste
Les autorités d’Indochine s’opposent à cette « dissidence » jusqu’à la fin 1944, quand elles se rallient au Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) et constituent une « Résistance officielle ». Alors, à leur tour, les états-majors et les services de l’armée et de la Marine se mettent à transmettre des informations sur les Japonais.
En Corée (source: http://www.clio.fr/CHRONOLOGIE/chronolo ... onaise.asp):
1938 : Le durcissement de la domination japonaise fait que la Corée compte alors près de quarante mille détenus politiques. De nombreux opposants se recrutent parmi les deux cent mille chrétiens que compte alors le pays.
1938 : Les divers groupes de partisans coréens qui ont lutté depuis une vingtaine d’années contre le Japon se rassemblent en une « armée de la restauration » qui se met au service du gouvernement provisoire coréen établi en Chine. Cette force se battra aux côtés des Chinois et certaines unités seront engagées aux côtés des Britanniques en Birmanie.
1939 : Les autorités japonaises imposent aux Coréens un Service du travail obligatoire qui concernera plus de quatre millions de personnes en 1945, dont 1 260 000 employées au Japon comme main-d’œuvre non qualifiée.
1941 : L’occupation japonaise s’appuie à cette date sur 60 000 policiers appuyés par 180 000 auxiliaires qui assurent l’encadrement et le contrôle de la population. La situation des Coréens empire, notamment celle des paysans (70 % de la population) qui voient désormais les deux tiers de leurs récoltes de riz exportés vers le Japon. Des emprunts forcés et la collecte des métaux précieux sont opérés sous le couvert de campagnes patriotiques de contributions volontaires à l’effort de guerre en faveur de la Grande Asie orientale.
1943 : Dissolution de la Société pour l’étude de la langue coréenne. L’usage de la langue coréenne est interdit dans la rue et les Coréens sont invités à japoniser leurs noms de famille. Dès 1941, les programmes d’enseignement japonais ont été imposés en Corée. Une Société d’amitié coréo-japonaise apparaît cependant favorable à l’intégration à l’Empire japonais et compte de nombreux adhérents, sincèrement convaincus de la communauté de destin entre les deux pays ou simples opportunistes. De manière générale, la politique d’assimilation forcée mise en œuvre par le Japon se heurte à la résistance passive de la majeure partie de la population.
1943 : Mobilisation des Coréens dans l’armée japonaise. Dans le même temps, des dizaines de milliers de jeunes Coréennes sont arrachées à leurs familles pour servir de « filles de réconfort » dans les maisons de plaisir réservées, dans toute l’Asie occupée, aux militaires japonais.
et sur la résistance dans les Philippines (source: https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9si ... _japonaise) :
La résistance à l’occupation japonaise a existé aux Philippines de 1942 à 1945 durant la Seconde Guerre mondiale. Cette résistance composée de réseaux clandestins et de mouvements de guérilla a agi contre l’armée et la police militaire (Kempeitai) japonaises, ainsi que les collaborateurs philippins (Makapili). Les historiens estiment qu’environ 260 000 personnes ont rejoint la guérilla, et que les autres organisations de résistance clandestines comptaient probablement encore plus de membres. Leur efficacité a été reconnue depuis, car l’armée japonaise n’avait le contrôle effectif que de douze des quarante-huit provinces de l’archipel vers la fin de la guerre.
Après les défaites de Bataan et Corregidor à Luzon, la plus grande île du pays située au nord, de nombreux éléments toujours fidèles à l’USAFFE qui ont pu s’échapper s’organisent en mouvements de guérillas dans les montagnes. Parmi les principaux groupes figure l’unité de Ramon Magsaysay à Zambales, à l’origine chargée du ravitaillement et du renseignement dans l’USAFFE. Après la reddition, Magsaysay forme un groupe clandestin qui compte jusqu’à dix milles guérilleros7. Un autre exemple réside dans le groupe Hunters ROTC qui sévit dans le sud de Luzon et autour de Manille. Ce groupe est créé après la dissolution de l’académie militaire des Philippines au début de la guerre, le cadet Terry Adivoso décidant alors de recruter des combattants pour mener des actions de guérilla contre l’occupant8,9. Cette unité a pu, lors de la reconquête en 1944, fournir des renseignements aux forces de libérations alliées et prendre part à de nombreuses batailles, comme le raid à Los Baños. Le groupe est aussi connu pour l’attaque menée par Miguel Ver contre l’Union College de Manille afin de se saisir d’armes (des fusils Lee–Enfield). Au début, les Hunters œuvrent aussi à éliminer les espions japonais avec l’aide d’un autre groupe de résistants, Marking’s Guerrillas.
D’autres groupes s’illustrent durant la guerre. Parmi eux figurent les Wa Chi, un groupe composé spécifiquement de Philippino-Chinois et d’immigrés chinois. Ce groupe qui compte dans les 700 membres vise à contrer les exactions japonaises commises contre la communauté chinoise sur l’Archipel. Les Wa Chi sont aidés par les Américains ainsi que les populations locales11. À Nueva Ecija, les guérilleros menés par Juan Pajota et Eduardo Joson participent au raid de Cabanatuan aux côtés de soldats des U.S. Rangers et des Alamo Scouts12. Pajota et ses hommes ont reçu la Bronze Star pour leur aide13. Les Blue Eagles se sont spécialisés dans le contrespionnage, le déminage et le repérage de snipers ennemis.
En juillet 1942, le commandement militaire suprême Alliés pour la zone du Pacifique Sud-OuestNote 1 apprend l’existence de ces mouvements de résistance via des contacts radio. Avant fin 1942, des messages sont envoyés jusqu’en Australie, confirmant l’existence de la résistance15. En décembre 1942, le commandement de la zone Pacifique Sud-Ouest envoie le capitaine Jesús A. Villamor aux Philippines pour entrer en contact avec les guérilleros15,16. Villamor développe un réseau de renseignement clandestin qui possède de nombreux contacts, jusque parmi le gouvernement collaborateur. En parallèle, l'Allied Intelligence Bureau est chargée de l’envoi de personnels et de moyens aux Philippines pour soutenir la résistance.
Résistance communiste
Constitué en mars 1942, le Hukbalahap regroupe les partisans communistes des Philippines18 qui rejoignent le mouvement de résistance19. Hukbalahap est la contraction de Hukbo ng Bayan Laban sa mga Hapon, soit, en tagalog, Armée populaire contre les Japonais. Leur slogan est alors « Antijaponais avant tout »20. Le groupe est dirigé par un comité militaire dont la fonction est de planifier les opérations de guérilla, mais aussi la révolution communiste après la guerre20. Luis Taruc, paysan de Pampanga et meneur communiste, est élu à la tête du comité, ce qui lui a valu son surnom d’« El Supremo »20. Au début, le Hukbalahap, constitué de cinq cent hommes répartis en cinq unités, échange des armes avec les militaires philippins en fuite contre des vêtements civils. Le recrutement de partisans est initialement plus lent qu’escompté, en raison de l’attractivité avec les groupes affiliés à l’USAFFE qui bénéficient de meilleures armes, de chefs formés à la guerre et d’une plus large reconnaissance20. Malgré le manque de soutien et d’armement, le Hukbalahap participe avec efficacité à la guérilla et recrute progressivement jusqu’à 15 000 hommes bien entraînés20. Outre les Japonais, les partisans attaquent aussi d’autres groupes non-communistes.
Représailles
Les représailles japonaises contre la guérilla à Luzon sont intensives et brutales. L’armée, le Kempeitai et la collaboration chassent sans relâche les guérilleros et leurs soutiens civils20. À titre d’exemple, Wenceslao Vinzons, qui commande une unité de guérilla du côté de Bicol, est torturé après avoir été trahi. Il ne cède cependant pas sous la torture, refusant de livrer des informations sur son groupe, si bien que les Japonais assassinent son père, sa sœur, sa femme et ses deux enfants22,23.
Résistance dans les Visayas
Nieves Fernandez (à droite), ancienne institutrice et seule femme à la tête d’un groupe un groupe de guérilla, opérant à Tacloban24.
Divers groupes de guérillas opèrent dans les Visayas, les îles centrales des Philippines. Tout comme à Luzon, nombre de ces groupes sont entraînés au tout début de la guerre par les Américains pour résister à l’invasion japonaise. Après la reddition de l’USAFFE, ces groupes continuent à résister25.
Le principal commandant à Leyte est Ruperto Kangleon, un ancien soldat. Il parvient à s’échapper lors de la défaite de 1942 pour créer un front de guérilla uni à Leyte. Ses hommes, appelés l’Armée noire, repoussent avec succès les forces japonaises du centre de Leyte, puis des côtes sud. Kangleon récolte aussi du renseignement pour les groupes de résistance américains comme celui de Wendell Fertig, et aide lors du débarquement et de la bataille de Leyte26. La guérilla à Leyte aide aussi beaucoup les populations civiles. Remedios Felias rapporte dans son périodique que les guérilleros ont sauvé de nombreuses jeunes filles destinées à être violées par les soldats japonais. Felias raconte aussi la victoire de la résistance lors de la bataille de Burauen qui permet de sauver de nombreuses vies27.
Ancienne institutrice, Nieves Fernandez constitue un groupe de guérilleros Waray qui combat les Japonais vers Tacloban sur l’île de Leyte24. Réputée pour son talent au tir, elle forme intensivement ses hommes au combat. Son groupe de seulement 110 hommes parvient à abattre quelque 200 Japonais, si bien que sa tête fut mise à prix par l’armée japonaise à 1 000 000 pesos.
Une des réussites les plus remarquées de la guérilla dans les Visayas est l’interception des plans japonais de l’opération Z par des guérilléros de Cebu menés par le lieutenant-colonel James M. Cushing en mars 194428,29. Ces plans contenaient des informations vitales sur les plans et les forces de la Marine impériale. Ils sont interceptés à la suite du crash de l’avion de l’amiral Mineichi Koga à San Fernando. Koga est tué dans le crash, mais douze militaires japonais de haut rang survivent et sont capturés par les guérilleros, dont le vice-amiral Shigeru Fukudome28,29. Les Japonais recherchent impitoyablement ces plans et les prisonniers, brulants villages et brutalisant la population civile. Les guérilleros sont forcés de relâcher leurs captifs pour faire cesser les exactions, mais Cushing parvient à livrer les plans secrets à un sous-marin allié. Ces plans permirent à MacArthur d’adapter ses projets pour la campagne des Philippines et la bataille de la mer des Philippines.
Outre les activités de guérillas, la résistance participe activement à la libération des îles en 1944. En particulier, les hommes de Cushing et de Basilio J. Valdes participent à la bataille de Cebu, puis capturent le major-général Takeo Manjome et ses 2 000 soldats30. Macario Peralta et ses hommes aident à la reprise de la piste de décollage de Tiring et de l’aérodrome du district de Mandurriao à Iloilo durant la bataille des Visayas31. Le major Ismael Ingeniero, qui commande la guérilla à Bohol, est crédité de la libération de l’île au prix de seulement sept de ses hommes.
Résistance Moro à Mindanao
Guérilleros accueillant les Américains à Mindanao en 1945.
Pour les Moros établis principalement à Mindanao au sud du pays, qui luttaient contre la domination américaine d’avant-guerre, le Japon constitue une nouvelle menace pour leur religion et leur culture33. Plusieurs chefs locaux se rebellent donc contre l’occupation, sans pour autant renoncer au nationalisme Moro, dont le sultan Jainal Abirin de Sulu, le sultan du peuple Tausūg, ou encore Salipada Pendatun qui dirige la confédération des sultanats de Lanao. En outre, le chef Gumbay Piang mène un bataillon de rebelles nommés Moro-Bolo, composé d’environ 20 000 hommes, tant musulmans que chrétiens. Comme le nom du bataillon le suggère, ces hommes sont reconnaissables par leur long couteau appelé bolo ainsi que leur kriss.
Le chef Busran Kalaw est approché par le major Hiramatsu qui l’incite à collaborer. Son refus pique tant Hiramatsu qu’il dépêche un détachement militaire sur place. Peine perdue, Kalaw et ses troupes massacrent les Japonais jusqu’au dernier.
Il faut aussi compter avec les Juramentado, des rebelles qui ont lutté contre toutes les forces étrangères à Mindanao, qu’elles soient espagnoles, américaines ou philippines. Ils mettent leur expérience en matière de guérilla au service de la résistance, tant par des escarmouches que par des attaques-suicides37. Les Japonais répliquent en assassinant des civiles et en détruisant leurs biens.
Les Moros n’étaient affiliés ni aux Américains, ni aux Philippins, et refusent largement leur aide. Souvent, ils attaquent même sans discernement tout étranger, d’où qu’ils viennent. Le chef Kalaw clamait d’ailleurs haut et fort combattre tant Japonais qu’Américains et Philippins39. Les Moros ont été tenus responsables de divers crimes durant la guerre, comme des exactions commises contre des immigrants civils japonais établis de longue date dans le pays40. Les Américains saluaient cependant l’efficacité des Moros. Un prisonnier de guerre américain, Herbert Zincke, rapporte notamment dans son périodique que les soldats japonais étaient effrayés par les Moros et évitaient tout contact avec eux41. Lors de la reconquête, le capitaine Edward Kraus s’appuie sur les Moros en leur suggérant un plan pour capturer une base aérienne à Lanao. Le chef Pino coupe les oreilles de tous les Japonais, car le colonel Fertig lui avait promis une balle et 20 centavos pour chaque paire d’oreilles.
Les historiens estiment que résistance philippine a été particulièrement efficace. En effet, les Japonais ne contrôlent effectivement que douze des quarante-huit provinces du pays vers la fin de la guerre45. La plupart des provinces de Mindanao avaient déjà été libérées bien avant la reconquête américaine, ainsi que plusieurs îles majeures des Visayas comme Cebu, Panay et Negros. Ailleurs, les guérilleros conservent l’espoir que les Américains reviendraient les aider, et se battent tant pour résister aux Japonais que pour préparer leur retour. Ils furent ainsi d’une grande aide lors de la reconquête du pays.