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Le coup de force japonais du 9 mars 1945

Nouveau messagePosté: 21 Fév 2018, 21:40
de alfa1965
Nous allons poursuivre ici les conversations commencée dans le bombardement d'Hanoï

Re: Le coup de force japonais du 9 mars 1945

Nouveau messagePosté: 21 Fév 2018, 22:04
de alfa1965
Quelques dates pour mettre un cadre au contexte.
20 juin 1940 : ultimatum japonais. Le général Tsushihasi, plénipotentiaire extraordinaire du Japon en Indochine, profitant de la situation en Europe, exige que le général Catroux ferme la frontière sino-tonkinoise et l'installation d'une commission de contrôle nippone de 6000 hommes. Catroux ne peut qu'accepter. Albert Rivière le désavoue et le limoge. L'amiral Decoux, chef des forces navales françaises est désigné pour succéder à Catroux.

20 juillet 1940 : prise de fonction de Decoux.

2 septembre 1940 : après être parvenu à un accord signé à Tokyo le 30 août par l'ambassadeur de France Arsène Henry, le général Nishihara présente une nouvelle exigence : le passage de l'armée du Quang Si (ou de Canton) du général Ando par le nord Tonkin pour rejoindre Haïphong et embarquer.

19 septembre 1940 : face aux atermoiements du général Martin, génésuper en Indochine, Nishiara lance un ultimatum expirant le 22 septembre à minuit.

22 septembre 1940 : bien qu'un accord a été conclu entre Nishihara et le général Martin, la 5e division du général Nakamura franchit la frontière tonkinoise en trois points.

25 septembre 1940 : reddition de la garnison de Langson

Octobre 1940, les unités japonaises se retirent du nord-Tonkin. Les Français reprennent les positions perdues. Les prisonniers français sont relâchés. Le général Ando est démis de son poste à la tête de l'armée de Canton. Premiers maquis indépendantistes.

Re: Le coup de force japonais du 9 mars 1945

Nouveau messagePosté: 21 Fév 2018, 22:13
de alfa1965
Janvier 1941 : conflit avec le Siam. Victoire navale de Koh Chang le 17 janvier. Cessez-le-feu le 28 janvier. Armistice signé le 9 mai sous "l'arbitrage" nippon qui laisse au Siam les territoires à l'ouest du Mékong.

13 avril 1941 : signature du pacte de neutralité nippo-soviétique signé entre Staline et Matsuoka, représentant le Gaïmusho, le ùinistère des Affaires Etrangères.

27 septembre 1941 : signature du pacte tripatite ente Allemagne, Italie (Ciano) et Japon (Kurusu, ambassadeur du Japon en Allemagne)

7 décembre 1941 : Pearl Harbour. De Gaulle déclare la guerre au Japon.

Le 9 mars 1945, à 18h15 heures
, l'ambassadeur du Japon en Indochine Matsumoto arrive à Saïgon au palais du Gouvernement général pour remettre un ultimatum à l'amiral Decoux lui enjoignant de placer les troupes françaises sous le commandement unique de l'armée japonaise, réponse exigée avant 21h00. les troupes du Soleil Levant ont déclenché l'opération Mei. A partir de 19 heures, les unités nippones stationnant en Indochine attaquent simultanément par surprise les garnisons françaises.

Re: Le coup de force japonais du 9 mars 1945

Nouveau messagePosté: 21 Fév 2018, 22:13
de Prosper Vandenbroucke
Désolé mauvaise manip de ma part ceci est une contribution émanant de Tarpan
Sinon voir aussi :

https://www.herodote.net/9_mars_1945-ev ... 450309.php

J'ai commencé fort tard à être informé de ces événement dont mes cours d'histoire jusqu'à l'université avaient été honteusement mutilés à quelques lignes s'arrétant sur Diên Biên Phu, un paragraphe relatant la fin de la présence française dans cette partie du monde en 1954 soit 8 années de guerre coloniale passées sous silence par le début de celle d'algérie 54-62

Ce n'est qu'en m'engageant dans l'infanterie de marine dans les années 80 que j'appris par les traditions de celle ci le calvaires des troupes françaises de 1945 en indochine et surtout l'atroce activité japonaise de l'époque dont Wiki donne un exemple :

Dans les premiers jours de mars 1945, les troupes japonaises sont déployées autour des garnisons françaises. Le 9 mars 1945 au soir, l'amiral Decoux, gouverneur général de l'Indochine, reçoit l'ambassadeur japonais Matsumoto pour une réunion de routine. À 19 heures, l'ambassadeur présente un ultimatum exigeant que les troupes françaises passent immédiatement sous commandement japonais. Decoux essaie de gagner du temps, mais les premiers coups de feu éclatent dans Saïgon. L'opération Mei est déclenchée11. À 21 heures, Decoux et ses adjoints sont mis aux arrêts. Entre 20 heures et 21 heures, les garnisons françaises sont attaquées par surprise par l'Armée impériale japonaise. Plusieurs officiers administrateurs et officiers français sont exécutés : à Lạng Sơn, le colonel Robert et le résident Auphelle, invités à dîner ce soir-là par leurs homologues japonais, sont arrêtés par surprise, et décapités à coup de sabre, de même que le général Lemonnier qui refusait de donner l'ordre de capituler. À Thakhek, l'administrateur Colin et l'inspecteur Grethen sont également tués. À Đồng Đăng, le commandant Soulié est tué après avoir repoussé trois assauts ; le capitaine Anosse, qui a pris le commandement de la contre-attaque, tient trois jours et trois nuits mais doit cesser le feu également à court de munitions et sa garnison décimée. Les Japonais l'honorent de cet exploit puis le massacrent aussitôt ainsi que 400 prisonniers. À Hanoï marsouins et tirailleurs de la citadelle tiennent vingt heures à un contre dix, menés par le capitaine Omessa, et repoussent trois assauts dont le dernier est qualifié de fait d'armes, mais qui finit par lâcher à court de munitions. Toujours à Hanoï, le capitaine Regnier est torturé et massacré pour avoir refusé la reddition. Son adjoint, le lieutenant Damez, repousse pendant quatre-vingt-dix heures les Japonais en leur occasionnant de lourdes pertes et finit par s'enfuir en forçant les lignes japonaises, après avoir incendié le poste. Au quartier Balny, le lieutenant Roudier tient jusqu'à l'aube. On relève particulièrement le fait d'armes de la vingtaine d'hommes, artilleurs, et leurs trois sous-officiers, retranchés dans « La Légation » à Hué, commandés par « deux officiers remarquables » (selon Le Figaro des 8 et 9 mars 1980), le capitaine Bernard et le lieutenant Hamel, qui résistent toute la nuit contre trois compagnies de Japonais équipés de blindés et d'artillerie. Le capitaine Bernard, blessé, est fait prisonnier et sera miraculeusement épargné. Il passera, comme des milliers de soldats et de civils français, le reste de la guerre en camp de concentration, sous le commandement japonais, puis viet minh.

Re: Le coup de force japonais du 9 mars 1945

Nouveau messagePosté: 21 Fév 2018, 22:14
de alfa1965
Mes sources :
L'Odyssée de la colonne Alessandri. La retraite de Chine. Mars 1945-mai 1945. Yves Bréhéret. Collection Troupes de choc. Presses de la Cité.1990.
La crise franco-japonaise de 1940. Le Monde diplomatique. Georges Catroux. Juin 1956.
Les parias de la victoire. Indochine-Chine 1945. René Charbonneau, José Maigre. Éditions France-Empire. Paris. 1980.
5ᵉ Étranger. Historique du régiment du Tonkin. Tome 1. Commandement de la Légion. Lavauzelle. 2000.
A la barre de l'Indochine, Histoire de mon Gouvernement Général (1940-1945). Amiral Decoux. Librairie Plon. Paris. 1949.
Mourir à Langson. Georges Fleury. Grasset.1985.
9 mars 1945, Hanoï au soleil de sang. La fin de l'Indochine française. Georges Gautier. SPL. Paris. 1978
Guerre secrète en Indochine. Henri Jacquin. Olivier Orban. 1977.
Les Maréchaux de la Légion. Pierre Sergent. Fayard. 1977.

Re: Le coup de force japonais du 9 mars 1945

Nouveau messagePosté: 21 Fév 2018, 22:28
de alfa1965
A Langson, il y avait dans la citadelle le détachement fixe de la Légion commandé par le lieutenant Duronsoy composé d'un peloton d'antiques chars Renault FT 17 et d'un peloton de quatre chenillettes Renault. La citadelle est défendu par le capitaine Vernières qui monte une contre-attaque le matin du 10 mars qui n'aboutit pas.
Duronsoy sera capturé après la reddition de la citadelle et fusillé après avoir chanté la Marseillaise. Trois hommes échappent au massacre, le lieutenant Chomette, le caporal chef Saladini et le caporal légionnaire Tsakiropoulos. Ce dernier aura la malheureuse idée de se cacher chez une tonkinoise et sera décapité en même temps que le résident général Auphelle et le colonel Robert.

Re: Le coup de force japonais du 9 mars 1945

Nouveau messagePosté: 21 Fév 2018, 23:37
de alfa1965
Il y a à la tête de l'Indochine, à partir d'octobre 1944 une dyarchie, Decoux qui a les pleins pleins pouvoirs grâce à une loi de Vichy promulguée le 18 février 1943 et le général Mordant, ex génésuper, atteint par la limite d'age et nommé par de Gaulle Délégué général du Comité d'Action pour la libération de l'Indochine à l'insu de l'amiral Decoux. Mordant, chef de la résistance lui manquera justement du mordant. La résistance se montre trop ostentatoire, recevant des parachutages d'armes ou des hommes de la force 136 comme Maloubier (voir Gaurs). Son activité poussera les Japonais à déclencher l'opération Mei.
La résistance signalera des objectifs à la 14th USAAF du général Chennault comme les convois. Le Lamotte Picquet en fera également les frais. http://www.croiseur-lamotte-picquet.fr/
A noter que les pilotes US ne seront jamais remis aux autorités japonaises et qu'un groupe de six aviateurs sera exfiltré lors de la retraite de la colonne Alessandri.

ALEX

Re: Le coup de force japonais du 9 mars 1945

Nouveau messagePosté: 22 Fév 2018, 00:17
de alfa1965
Les USA, peu favorables à la colonie étaient en conflit d'intérêt avec la Grande-Bretagne qui partageait avec la France les mêmes intérêts coloniaux.

Re: Le coup de force japonais du 9 mars 1945

Nouveau messagePosté: 22 Fév 2018, 14:28
de alberto
Un site intéressant pour comprendre l'Histoire : https://indomemoires.hypotheses.org/tag/histoire-coloniale

Re: Le coup de force japonais du 9 mars 1945

Nouveau messagePosté: 22 Fév 2018, 14:38
de alberto
alfa1965 a écrit:Les USA, peu favorables à la colonie étaient en conflit d'intérêt avec la Grande-Bretagne qui partageait avec la France les mêmes intérêts coloniaux.


Oui, l'intérêt des français était celui de développer et d'exploiter les richesses de l'Indochine ( merci Michelin, notamment ! ) , tandis que celui les américains se plaçait dans la perspective de la guerre froide et du "containment" de la puissance communiste en extrême Orient...