Murdock a écrit:
Moi je dirais, en soulignant la défaite assez traumatisante pour l'armée japonaise contre les soviétiques en 1939 (le Japon perdit environ 60000 hommes dans ce conflit de 4 mois), la principale erreur japonaise a été de se tromper d'adversaire.
Au lieu d'attaquer à Pearl Harbor, en attaquant en décembre 1941 les russes, le japon aurait pu faire, à priori, main basse sur la sibérie et ses richesses, les russes subissent l'assaut allemand à l'époque.
Je pense qu'à ce moment là les russes n'aurait pas pu tenir sur deux fronts (d'ailleurs cela me fait penser, est ce que Hitler a choisi d'attaquer les russes en espèrant que les japonais suivraient, ayant attaqué en 1939 le même adversaire ?).
Bref, l'expérience de 1939 obligea les japonais à changer leurs objectifs et leur armée n'était pas entièrement adaptée sur le long terme à mon avis pour emporter la décision dans le Pacifique, notamment en raison des points que souligne Romuald.
Ce choix de l'ennemi constitue la toile de fond de la lutte qui a opposé les deux camps de l'armée à partir de 1936. Une partie de l'état-major, et notamment la marine, rêvait de renouveler les grands exploits de la guerre contre la Russie tsariste, alors que l'autre groupe favorisait plutôt l'expansion au sud, vers la Chine et dans le pacifique. En 1937, lors des incidents de juillet avec la Chine, c'est justement le choix qui a été présenté à Hirohito.
Ici je rejoins Epicure et son argument "d'archaïsme". Ironiquement, la décision d'envahir la Chine a permis à l'armée d'augmenter considérablement ses effectifs. On est passé de 17 divisions pour 250 000 soldats en 1937 à 51 divisions et 2,1 millions de soldats en 1941. Toutefois, les batailles remportées contre des soldats chinois mal équipés qui en sont venu à pratiquer la guérilla ont conforté l'armée shôwa quant à l'adéquation de sa technologie. En 39, la tentative d'invasion de la Sibérie a toutefois ramené les pendules à l'heure. L'armement de l'armée du Kwantung n'était pas de taille contre une armée déterminée et bien équipée. La tentative désespérée d'emploi d'armes bactériologique a été le seul recours possible des forces shôwa.
Ces dernières se sont alors tournées vers le sud et là encore, leurs impressionnantes victoires à Singapour, en Indochine et aux Philippines ont pris par surprise des armées mal motivées (anglais, français) ou en déséquilibre (américains). A partir du moment où les anglo-saxons ont investi à fond dans l'approvisionnement et l'équipement, il ne restait plus au japonais que leur fanatisme car la fameuse "arme secrète" de Shiro Ishii s'est fait attendre toute la guerre.