Pour les massacres de Manille, celui qui a le plus d'ampleur fut commis en février 1945, lors de la retraite des troupes de
Tomoyuki Yamashita.
Subissant l'assaut des alliés, les forces shōwa, sous le commandement direct du chef d'état-major
Akira Mutō et du vice-amiral
Sanji Iwabuchi, ont cherché à se venger de ce qu'ils ont qualifié comme étant "la traîtrise" des philippins. Ainsi, un peu comme à Nanjing, pendant près de deux semaines, les femmes furent violées, les enfants éventrés et les hommes décapités. Les estimations quant au nombre de victimes s'élèvent à plus de 100 000. En mars, la ville, déjà ensevelie sous les mortiers des troupes de MacArthur, n'était plus qu'un amas de ruines...
Un autre s'est produit en 1942 au St-Paul College. Les troupes shōwa ont rassemblé environ 500 civils dans le bâtiment dont les portes et les fenêtres avaient été condamnés en leur indiquant qu'ils y seraient protégés. Des victuailles avaient été placées au centre de la salle principale et, pendant que lse philippins mangeaient, les explosifs qui amplissaient les lustres ont été allumés, causant la mort d'une bonne part des personnes présentes. Les survivants qui émergeaient de l'édifice ont été achevés à la mitrailleuse...
Si les massacres commis aux Philippines pendant la SGM t'intéressent, je ne peux que te recommander l'ouvrage du vétéran shōwa
Jintaro Ishida,
The Remains of War, par lequel il tente lui aussi de comprendre les motifs de toute cette violence en interrrogeant, 35 ans plus tard, des survivants philippins et des collégues vétérans. Pas de grande thèse, juste des victimes, des bourreaux et un "enquêteur" qui, rongé par les remords, tente de se faire le trait d'union entre les parties.
Le livre est en vente à 0.64 cent (sans les frais de port...!!) sur Amazon :
http://www.amazon.com/Remains-War-Apology-Forgiveness/dp/1592281354/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=books&qid=1201185718&sr=1-1
En voici un extrait révélateur, le témoignage du vétéran
Kenji Oda, à la page 93 :
«Au début, nous ne pouvions même pas tuer un homme; mais nous sommes parvenus à en tuer. Nous hésitions à tuer une femme; mais nous avons réussi à en tuer aussi. Puis, nous avons pu tuer des enfants. Ces soldats qui avaient des enfants au Japon disaient qu'ils ne pourraient tuer d'enfants; mais ils se sont habitués à tuer des enfants pendant qu'ils les tuaient avec réticence. Nous en sommes venu à penser que nous éliminions seulement des insectes. Nos sentiments en sont venu au point où nous écrasions des mouches.»