Post Numéro: 2 de romualdtaillon 27 Aoû 2007, 16:10
Excellente analyse. Elle rejoint celle d'auteurs comme Fujiwara, Dower, Bix et Van Wolferen.
Dower écrivait d'ailleurs :
«In retrospect, apart from the military officer corps, the purge of alleged militarists and ultranationalists that was conducted under the Occupation had relatively small impact on the long-term composition of men of influence in the public and private sectors. The purge initially brought new blood into the political parties, but this was offset by the return of huge numbers of formaly purged conservative politicians to national as well as local politics in the early 1950s. In the bureaucracy, the purge was negligible from the outset (...) In the economic sector, the purge similarly was only mildly disruptive, affecting less than sixteen hundred individuals spread among some four hundred companies. Everywhere one looks, the corridors of power in postwar Japan are crowded with men whose talents had already been recognized during the war years, and who found the same talents highly prized in the "new" Japan.» (J. W. Dower, ''Japan in War & Peace'', New press, 1993, p.11)
À cet effet, le sujet n'a pas été abordé sur ce forum, mais il importe de ne pas négliger le travail mené par d'une part Hirohito, ses premiers ministres Shidehara et Yoshida et ses chambellans Fujita et Kinoshita, et d'autre part MacArthur et le SCAP, pour faire en sorte qu'il y ait continuité de la Kokutai.
De fait, en dépit de la révision de la constitution, l'occupation ne présente officiellement pas de rupture majeure dans l'ère Shôwa.
De l'extérieur, on a l'impression que par la suite le PLD, mené par les anciens du régime, a tout fait pour maintenir à flot les valeurs d'un régime de plus en plus obsolète sans jamais proposer de solution de rechange. La politique apparait toujours dirigée vers une reconstruction de l'harmonie perdue (wa); mais dans les faits, purement illusoire.
Bref, on dirait une nation incapable de confronter son passé, où les dirigeants se vautrent avec un plaisir coupable dans un mythe d'âge d'or révolu, pendant que la population écartelée, en quête d'une identité sociale, se réfugie selon l'âge dans les mondes virtuels, la consommation et le travail. (Je schématise bien sûr...)