tietie007 a écrit:Puissant renfort pour contrer les japonais en 39 ? Pas vraiment. 600 chars BT et T-26 ont ne peut pas dire que ce soit le top quand on sait que l'URSS devait avoir, à l'époque plus de 15 000 chars de tous types, en 1939. En 1941, les estimations situent la barre à environ 20 000 chars dont 90% sont de vieux modèles.
Précisément. Des modèles périmés, dispersés en Biélorussie, Ukraine, Moscovie, dans le Caucase. Les tankistes ont perdu leurs officiers, liquidés au cours des purges. Et leurs engins sont mal adaptés au sable mongol.
Il y a pire. L'Armée rouge a beau aligner des milliers de chars, elle ne peut guère en acheminer en Sibérie, faute de réseau ferré suffisant (le fameux Transsibérien constitue la ligne principale).
C'est très simple : si les Soviétiques l'emportent au Khalkin Gol, c'est 1) parce qu'ils sont bien commandés (Joukov), qui saura doper leurs compétences opérationnelles, 2) parce qu'ils possèdent sur place la supériorité numérique, 3) parce qu'ils alignent dans ce même contexte un important matériel, 4) parce que l'armée japonaise est insuffisamment coordonnée et mécanisée. Mais face à une offensive globalisée de l'armée du Kwantung, de Vladivostock à la Mongolie, c'eût été une autre paire de manches. A condition de pouvoir transférer rapidement de nombreuses divisions d'Europe, il eût été difficile de repousser énergiquement l'envahisseur. Ce dernier, toutefois, n'aurait sans doute pas remporté de victoire décisive. Et, au final, aucune des deux puissances ne pouvait se permettre une guerre : Staline redoutait par trop Hitler, et le Japon devait tenir compte de l'Amérique et de la Grande-Bretagne, sans parler du front chinois.
Si les japonais avaient attaqué, ils ne seraient pas allés bien loin. L'immensité du territoire russe étant la meilleure défense pour les soviétiques. Les nippons auraient peut-être envahi les marches de la Mongolie, le littoral sibérien, mais ils auraient été bien incapables de faire mieux, vu l'hostilité du terrain, les conditions climatiques très dures, l'absence de voies de communication et la faiblesse de la motorisation de l'armée japonaise.
Mais le problème n'est pas là. D'une manière ou d'une autre, l'invasion de la Sibérie aurait considérablement facilité l'avance de l'armée allemande. Et c'est devant Moscou que s'est joué le sort de la Russie.
Les soviétiques auraient même pu laisser vide la Sibérie, se concentrant uniquement contre les allemands.
Douteux. Staline aurait pu imposer une résistance effective, sur place. Sinon, pourquoi maintenir jusqu'à l'automne plusieurs divisions en Sibérie ?
De plus, l'intérêt d'envahir la Russie était quasiment nul pour les japonais. L'immense territoire n'étant pas exploitable !
Si, grâce au goulag. La Sibérie était riche en or et en énergies diverses, et certaines exploitations plus ou moins esclavagistes avaient été mises sur pied.
Cela dit, quitte à raisonner en termes économiques, il valait mieux pour le Japon s'en prendre à l'Asie du Sud-Est. Et au regard de l'embargo pétrolier, il devenait indispensable de s'en emparer... à moins de sortir de l'impasse par des voies diplomatiques, mais les militaires n'y croyaient pas, et ne voulaient guère même en entendre parler. L'Empereur, lui, hésitait.