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Leyte octobre 1944

Moins connue que les batailles du front Européen, la guerre du Pacifique n'en reste pas moins tout autant meurtrière et décisive dans la fin de la seconde guerre mondiale.
MODERATEUR ; alfa1965

Leyte octobre 1944

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Nimitz  Nouveau message 23 Jan 2007, 16:20

J'avais, il y a peu, décidé de me lancer das la rédaction d'un article sur la bataille du Golfe de Leyte. Mon souci était de rester clair et complet sans pour autant surcharger d'informations inutiles. Je vous soumets donc le fruit de plusieurs semaines de labeur...

Bonne lecture



Alors que la bataille de Midway avait marqué un tournant dans le conflit du Pacifique, la fin de la campagne de Guadalcanal voit s’amorcer le crépuscule de la marine japonaise. A aucun moment après cette période elle ne possèdera l’initiative. Elle se verra réduite à tenter de contrer la terrible machine de guerre américaine qui sera pleinement en action en 1944. Si la bataille des Mariannes, en juin de la même année, voit la fin de l’aéronavale nippone, le baroud d’honneur de la flotte combinée va se livrer lors du débarquement américain dans les Philippines au mois d’octobre.
Par le nombre de navires engagés, elle devient la plus grande bataille navale de l’histoire, rang jusqu’à lors détenu par la bataille de la mer de Jutland, lors du premier conflit mondial.

Le débarquement américain a lieu sur l’île de Leyte, au centre de l’archipel. Les troupes sont protégées par la 7ème flotte de l’amiral Kinkaid et la puissante 3ème flotte de l’amiral Halsey.
Le général Mc Arthur tient ainsi la promesse qu’il avait faite en quittant les Philippines devant l’invasion japonaise en 1942 : « Je reviendrai ! »

Le principal souci des japonais consiste à éloigner les porte-avions américains afin d’éviter toute attaque aérienne sur les escadres nippones. Or, pour des porte-avions, le seul danger ne peut venir que du ciel… L’amiral Ozawa aura donc pour mission d’attirer la 3ème flotte aussi loin que possible pour laisser le champ libre aux escadres d’unités lourdes qui prendront en tenailles les forces américaines restées sans vraie protection au large de Leyte. Pour ce faire, le groupe principal de l’amiral Kurita passera par le détroit de San Bernardino et celles des amiraux Nishimura et Shima se rejoindront pour passer par le détroit de Surigao au sud. Ce plan, élaboré par l’amiral Toyoda, porte le nom de plan Sho-Go (victoire)

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Le rapport de force reste malgré tout sans équivoque, les japonais alignant 4 porte-avions et 7 cuirassés contre 34 porte-avions et 12 cuirassés côté américain.

Dès le 17 octobre, Kurita, basé à Lingga, au sud de Singapour, est averti du plan Sho-Go. Le 18, il appareille pour Brunei sur l’île de Bornéo avec toutes ses forces. Le surlendemain, l’escadre d’Ozawa lève l’ancre de Oita, au sud du Japon, et fait route pour se poster au Nord des Philippines.
Après avoir fait le plein de fuel, Kurita quitte Bornéo le 21, non sans avoir confié à l’amiral Nishimura le soin de passer le détroit de Surigao par la mer de Sulu. Pendant ce temps, l’escadre de Shima quitte les îles Pescadores (à l’ouest de Taiwan) pour passer le détroit en même temps que Nishimura.
Kurita doit quant à lui longer l’île de Palawan et traverser la mer de Sibuyan avant d’atteindre les forces américaines.

Le passage de Palawan

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S’estimant encore loin des forces américaines, Kurita n’a pas choisi une formation de combat : les destroyers qui sont sensés protéger les cuirassés et les croiseurs d’attaques sous-marines, sont pour moitié au centre du groupe.
Malheureusement pour l’amiral japonais, 2 sous-marins américains (Darter et Dace) sont en poste et ne peuvent manquer l’occasion.
A 5h32, le Darter lance toutes ses torpilles (6 tubes avant et 4 tubes arrière) et atteint les deux croiseurs lourds de tête : le Takao et l’Atago. Le premier, gravement endommagé doit faire demi-tour et ne regagnera Brunei qu’avec difficulté. Plus grave est la perte de l’Atago qui coule en quelques minutes. Navire amiral de Kurita, il entraîne avec lui la moitié du service des transmissions.
A 5h54, le Dace procède de la même façon que le Darter et coule le croiseur lourd Maya.
Ainsi, avant même d’avoir pu engager l’ennemi, les forces de Kurita, bien que toujours redoutables, enregistrent un premier revers.

Le premier volet de la bataille du golfe de Leyte se referme alors que Kurita, après avoir transféré son pavillon sur le Yamato, poursuit sa route vers la mer de Sibuyan.

Dans la mer de Sibuyan

Halsey et sa 3ème flotte sont avertis depuis la nuit qu’une forte escadre approche par l’Ouest. Il envoie donc des avions de reconnaissance pour tenter de repérer les japonais et lancer ses appareils. Dans le même temps, des patrouilles sont effectuées plus au Sud pour surveiller toute approche par le détroit de Surigao.
Peu après 8h, l’escdare de Kurita est repérée et, dans le même temps, les deux cuirassés de Nishimura sont signalés en mer de Sulu.
Halsey ne tergiverse pas et ordonne l’attaque. Le Task Group 38.3, plus proche de Kurita, devrait être le premier à lancer ses appareils mais subit l’assaut aérien de forces japonaises basées dans les îles.Ces derniers n’infligent que peu de dommages mais un bombardier en piqué atteint le porte-avions léger Princeton. A première vue, les dégâts semblent mineurs. Ils vont cependant causer pourtant la perte du navire qui devra être coulé en fin d’après-midi. Malgré tout les avions américains sont sur l’objectif et vont harceler l’escadre de Kurita toute la journée. L’absence de couverture aérienne va cruellement se faire sentir. Vers 15h Kurita fait demi-tour avant de recevoir de Tokyo l’ordre de reprendre sa route. Plusieurs navires, dont le Yamato, subissent des avaries. L'autre géant, le Mushashi, atteint par 19 torpilles et 17 bombes, brûle pendant toute la journée et chavire au coucher du soleil. A la fin de la journée, Kurita n’a perdu qu’un cuirassé et deux croiseurs lourds (trop endommagé le Myoko fait demi-tour) ce qui tient du miracle mais s’explique facilement : les aviateurs américains se sont acharnés sur le Musashi, négligeant les autres bâtiments. Ainsi, à l’aube d’une bataille décisive, l’escadre de Kurita reste une menace réelle.

Le détroit de Surigao

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Après avoir essuyé sans trop de dommages les attaques aériennes de la journée, Nishimura, contrairement au plan initial, décide de forcer l’allure et de ne pas attendre le renfort de Shima qui suit à 40 miles. Il diminue ainsi ses chances de franchir le détroit ou tout au moins de résister aux forces américaines.

Le groupe de bombardement de la 7ème flotte, sous les ordres du vice-amiral Oldendorf a monté un véritable traquenard, utilisant le nombre pour bloquer le détroit :
Dans un premier temps, 49 vedettes lance-torpilles vont signaler l’arrivée des navires ennemis avant de les attaquer. Viennent ensuite les flottilles de destroyers qui, de part et d’autre du détroit attaqueront à la torpille à 10 minutes d’intervalle.
La phase finale du plan voit l’ouverture du feu des cuirassés et des croiseurs placés en deux lignes parallèles interdisant tout passage. Le feu concentré de leur artillerie est largement en mesure de venir à bout des rescapés des attaques précédentes. Par comble d’ironie, 5 des 6 cuirassés d’Oldendorf sont les survivants de Pearl Harbor : premiers à subir les assauts japonais, ils sont à nouveau présents pour achever la marine nippone.

Nishimura pénètre dans le détroit à 2h50 le 25 octobre, ne se doutant en aucun cas de ce qui l’attend. Les vedettes lance-torpilles passent aussitôt à l’attaque mais sont prises sous le feu des navires japonais qui les ont vues. Bien que n’ayant marqué aucun coup au but, elles ont fortement désorganisé la formation nippone. Profitant du désordre qui règne au sein de l’escadre, les destroyers américains lancent une première attaque à 3h et coulent 2 destroyers et atteignent gravement le cuirassé Fuso. Le cuirassé Yamashiro est pour sa part plus légèrement endommagé. Une seconde attaque aura raison du Fuso qui explose et coule en quelques minutes. Nishimura réalise peu de temps après que le Fuso ne suit plus et, le croyant engagé dans la mêlée, réduit sa vitesse à 5 nœuds pour l’attendre. Une nouvelle torpille atteint le Yamashiro, le privant de l’usage de 4 de ses 6 tourelles.

Bien que ne filant qu’à 5 nœuds, Nishimura se rapproche de la ligne de croiseurs américains qui ouvrent le tir à 3h51, suivis de peu par les cuirassés. En 10 minutes, chaque navire américain va tirer en 60 et 100 salves, prenant le Yamashiro sous un déluge de feu. Réalisant qu’il n’a pas la moindre chance, l’amiral japonais infléchit sa course vers le sud et augmente sa vitesse à 15 nœuds. Cette manœuvre offre son flanc aux torpilles américaines et le navire coule à 4h19. Le croiseur lourd Mogami qui avait entamé un demi-tour, se retrouve sur la route de l’escadre de Shima et entre en collision avec le Nachi. Le sort semble s’acharner sur le Mogami, déjà victime d’une collision lors de la bataille de Midway. Cette fois-ci, les dommages subis vont lui être fatals : attaqué par l’aviation américaine dès les premières lueurs du jour, incapable de se dérober, le navire sera finalement coulé par un destroyer.

Cette bataille restera dans l’histoire comme le dernier engagement au canon et voit une victoire écrasante de la marine américaine.

La bataille de Samar et Cap Engaño

Alors que la force Sud japonaise est anéantie, l’amiral Halsey analyse la situation : plus de problème concernant le détroit se Surigao, le groupe Kurita , aux dires des aviateurs, a subi d’importants dommages :
"1 cuirassé de 63.000 tonnes coulé, un autre a subi de grands dommages, 3 cuirassés brûlent, un autre a chaviré". Par mesure de sécurité, il prévoit la création de la Task-Force 34 (4 cuirassés, 7 croiseurs, 18 destroyers) pour garder l'entrée nord du golfe de Leyte et télégraphie cette idée à Kinkaid. Il protège ainsi le détroit de San Bernardino et les groupes de soutien sans diminuer sa force de frappe.

Reconsidérant par la suite la composition de l’escadre de Kurita (toujours d'après les rapports des attaques), et son but premier étant les porte-avions japonais, il abandonne la création de la TF 34 et met le cap au Nord avec toute sa flotte sans prévenir Kinkaid.

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On est ici en droit de se demander pourquoi Halsey n’a pas signalé à Kinkaid qu’il abandonnait son plan initial. Ce dernier aurait alors pris des mesures en conséquence. Notre but n’est bien évidemment pas d’analyser la conduite de tel ou tel amiral ni même de refaire l’histoire mais la question a fait couler tellement d’encre que nous devions le signaler.

Peu avant 7h, un avion de reconnaissance signale qu’il est pris sous le feu d’une formation japonaise. L’angoisse grandit côté américain quand l’appareil signale que la flotte nippone comprend croiseurs et cuirassés. Il faut en effet savoir que les forces américaines se composent de 6 porte-avions d’escorte, simples navires marchands dotés d’un pont d’envol et de 7 destroyers. C’est un véritable rouleau compresseur qui file sur le Task Unit 77.4.3, appelé Taffy III, et qui va écrire une des pages les plus glorieuses de la seconde guerre mondiale.

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Kinkaid est totalement pris au dépourvu, persuadé que la Task Force 34 garde toujours l’entrée du détroit de San Bernardino. L’amiral Clifton Sprague ordonne à ses navires de se positionner pour lancer leurs appareils alors que le Yamato ouvre le feu à plus de 30.000 mètres, imité par les autres cuirassés. En quelques minutes les salves encadrent de très près les porte-avions américains et Sprague demande à ses destroyers de lâcher un écran de fumée, seule protection possible. Pendant un quart d’heure, une averse va venir en aide à Taffy III, et Kinakid, prévenu de l’attaque demande à Oldendorf, toujours au Sud, de hâter le réapprovisionnement. Lui seul dispose d’unités lourdes à proximité, Halsey filant pleine vapeur vers l’escadre d’Ozawa depuis plusieurs heures.

Sprague demande alors à ses destroyers d’attaquer à la torpille. Jamais au cours de la guerre une action n'aura montré autant de bravoure.

Le Hoel reçoit 20 obus de gros calibre mais sa seconde attaque a touché le croiseur lourd Kumano qui prend feu et ne participera pas à la suite de l'engagement.

Le Johnston est atteint par 3 obus de 355mm et plusieurs de 152mm. Le cuirassé Kongo, attaqué à la torpille parvient à esquiver et écrase le Hoel sous un déluge de feu.

Le Samuel B. Roberts reçoit une salve qui crée une déchirure de 10 m dans sa coque.

Le Johnston, touché le premier, restera à flots pendant 2 heures, encerclé par les navires japonais qui le criblent d'obus.... et répondant à leur tir!

Le Hoel lance ses dernières torpilles (il sombrera peu après) contre le croiseur lourd Haguro. Le Heermann l’imite, rate sa cible, vise alors les cuirassés mais sans les atteindre et parvient miraculeusement à éviter leur tir.

Le White Plains, le Kitkun Bay, le Fanshaw Bay offrent un spectacle de désolation alors que le Gambier Bay coule lentement en proie des flammes.

Kinkaid envoie un premier message à Halsey, lui signalant la présence de cuirassés japonais.

Les destroyers ne se sont pas sacrifiés en vain : tant bien que mal, les porte-avions peuvent lancer leurs appareils et attaquer la formation japonaise désorganisée.

Les frappes aériennes vont jouer un rôle considérable dans le déroulement de la bataille : 3 croiseurs lourds japonais, atteints par des bombes et des torpilles vont couler, diminuant d’autant la puissance de feu de Kurita. Ce dernier a perdu son service de transmissions lors du passage de Palawan, comme nous l’avons vu précédemment. La farouche opposition américaine le fait douter et, plus le temps passe, plus il craint un retour des cuirassés de la 3ème flotte et finit par faire demi-tour.

En effet, durant la bataille, Kinkaid ne cesse d’envoyer à Halsey des messages de plus en plus alarmants et de plus en plus détaillés.

Nimitz, courroucé par l’attitude de Halsey, lancera sur les ondes un message connu du monde entier :
« Où sont les cuirassés rapides de la 3ème flotte ? »

La mort dans l’âme , Halsey ordonne à ses cuirassés de faire demi-tour mais il est bien trop tard. Si Kurita a perdu une occasion unique d’écraser la flotte américaine, il peut toutefois passer le détroit de San Bernardino sans être inquiété. Quant aux puissants cuirassés rapides, ils auront fait 300 miles aller et autant au retour pour rien. Conçus pour porter à la flotte japonaise les coups les plus durs, ils n’ont pas tiré le moindre coup de canon. Cet épisode reste connu sous le nom de « Charge du taureau », Halsey se prénommant William (Bill) et surnommé Bull (taureau) pour son impétuosité.

Il ne faut toutefois pas omettre qu’Halsey voulait se débarrasser de la menace latente des porte-avions japonais. En ce sens, l’engagement de Cap Engaño va anéantir les vestiges de la flotte combinée. Ozawa se bat à 4 contre 11, cas d’autant plus désespéré que ses appareils ont été lancés la veille pour compléter l’attaque contre les navires américains. Il présente donc des coques vides à la force de frappe aérienne de l’ennemi, parmi lesquelles le dernier survivant de Pearl Harbor, le porte-avions Zuikaku. Quatre vagues d’assaut vont sans cesse harceler la flotte nippone, n’ayant à subir que le tir nourri de la défense anti-aérienne. Certes, tous les porte-avions japonais sont envoyés par le fond mais Ozawa a rempli sa mission, laissant la voie libre à Kurita et ses unités lourdes. Lorsque les cuirassés rapides vont faire demi-tour pour tenter d’intercepter la force japonaise, les porte-avions de la 3ème flotte vont poursuivre leur pilonnage avant qu’un groupe de croiseurs ne soit détaché pour poursuivre les navires endommagés.

La bataille du Golfe de Leyte, qui marque le dernier vrai sursaut de la marine japonaise se solde par une victoire indiscutable bien que les américains aient frôlé la catastrophe au large de Samar. Elle introduit également une nouvelle ère, le porte-avions d’escorte St Lô, qui avait échappé aux obus de l’escadre de Kurita, est coulé par un avion en milieu de matinée : l’épopée kamikaze vient de commencer…
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Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 23 Jan 2007, 19:37

Bonsoir et merci Jean,
Comme d'habitude l'analyse est très complète; Hilarion doit savoir ce qu'il lui reste à faire :)
Amicalement
Prosper ;)
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Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de Imperator  Nouveau message 23 Jan 2007, 20:14

Merci à toi pour cette analyse de la bataille de Leyte :D

On peut tout de meme constater qu'avant la bataille, la marine japonaise reste redoutable, son principal point faible restant toute fois le manque de porte-avions par rapport aux américains.


 

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Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de hilarion  Nouveau message 23 Jan 2007, 20:25

Prosper Vandenbroucke a écrit:Comme d'habitude l'analyse est très complète; Hilarion doit savoir ce qu'il lui reste à faire :)

C'est fait mon général ;)


 

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Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de romualdtaillon  Nouveau message 23 Jan 2007, 20:45

Je crois effectivement que tu as atteint un bon équilibre entre la précision et la clarté, ce genre de compte-rendu technique courant toujours le risque d'être hermétique.

En parallèle, j'aimerais ajouter, que d'importants combats se déroulaient également au sol suite à la décision imposé par l'état-major de livrer un "bataille décisive" à Leyte. Le général Yamashita a ainsi été forcé de liver combat dans un endroit qu'il n'avait pas choisi, sans mesures de repli adéquates.

Après la guerre, Hirohito confia que "contrairement à la volonté de l'Armée et de la Marine, j'ai autorisé le déploiement d'une force massive à Leyte dans l'optique que si les américains venaient à flancher, nous trouverions matière à négocier une armistice."

Selon des estimations japonaises, le nombre soldats et marins morts lors des batailles de Leyte s'élève à 15 000 pour les E-U et 80 000 pour les japonais...

À l'issue des affrontements, l'état-major autorisa le 3 novembre le lancement des premières bombes-ballons.


 

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Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de Nimitz  Nouveau message 24 Jan 2007, 07:50

Imperator a écrit:Merci à toi pour cette analyse de la bataille de Leyte :D


Mais de rien :roll:

On peut tout de meme constater qu'avant la bataille, la marine japonaise reste redoutable, son principal point faible restant toute fois le manque de porte-avions par rapport aux américains.


Là, je ne peux être d'accord. Depuis la bataille de la mer de Philippines, la flotte japonaise, et plus particulièrement l'aéronavae, ne représente plus la moindre menace.
Les appareils ont été abattus lors du célèbre "tir au dindons des Mariannes" et la formation des pilotes laisse depuis longtemps à désirer (le nombre d'élèves qui s'écrasaient au décollage était plus que conséquenr.)
Le Japon paie ainsi cash son manque de lucidité : les américains ont misé sur une formation approprié et l'apparition de nouveaux appareisl (Hellcat, Corsair, P-38) alors que du côté japonais ont s'est contenté de "combler dans l'urgence"...

Voilà voili
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Nouveau message Post Numéro: 7  Nouveau message de Imperator  Nouveau message 24 Jan 2007, 13:02

Je pense avoir mal exprimé ma pensée. Je suis d'accord avec toi sur le fait que non seulement les appareils japonais sont bien moins meilleur que les appareils américains Hellcat et Corsair et que les pilotes japonais manquent d'entrainement et d'expérience.
Je voulais simplement dire qu'au vu des effectifs utilisés par la marine japonaise durant la bataille de Leyte, c'est à dire 4 porte-avions, 7 cuirassés dont les 2 géants Yamato et Musachi, 11 croiseurs lourds, 2 croisseurs léger, 19 destroyers et 17 sous-marins en plus de l'aéronavale et de l'aviation japonaise alignant 1500 avions. On ne peut pas que dire la marine japonaise était alors inexistante et pouvait donc constitué un danger pour les américains, bien que modéré du fait de l'avantage des américains à tous les niveaux, aussi bien du nombre, que du matériel ou des techniques utilisés.


 

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Nouveau message Post Numéro: 8  Nouveau message de Nimitz  Nouveau message 24 Jan 2007, 15:03

On peut encore et encore débattre!!!

Certes, sur le papier (comme on dit) cela reste impressionnant.

Mais :

1/ que sont les cuirassés et croiseurs sont protection aérienne?
2/ 4 porte-avions vides (80 appareils en tout) contre 16 porte-avions (je ne compte pas les porte-avions d'escorte) aux ponts d'envols bondés d'avions....

Si Halsey avait laissé en place sa Task Force 34, Kurita pouvait aller se rhabiller....

Enfin, avec un peu de chance, Oldendorf aurait sans doute pu remonter le long de la côte Ouest de Samar et "choper" Kurita à sa sortie du détroit de San Bernardino...

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Nouveau message Post Numéro: 9  Nouveau message de romualdtaillon  Nouveau message 24 Jan 2007, 15:27

Nimitz a écrit:
Imperator a écrit:Merci à toi pour cette analyse de la bataille de Leyte :D


Mais de rien :roll:

On peut tout de meme constater qu'avant la bataille, la marine japonaise reste redoutable, son principal point faible restant toute fois le manque de porte-avions par rapport aux américains.


Là, je ne peux être d'accord. Depuis la bataille de la mer de Philippines, la flotte japonaise, et plus particulièrement l'aéronavae, ne représente plus la moindre menace.
Les appareils ont été abattus lors du célèbre "tir au dindons des Mariannes" et la formation des pilotes laisse depuis longtemps à désirer (le nombre d'élèves qui s'écrasaient au décollage était plus que conséquenr.)Le Japon paie ainsi cash son manque de lucidité : les américains ont misé sur une formation approprié et l'apparition de nouveaux appareisl (Hellcat, Corsair, P-38) alors que du côté japonais ont s'est contenté de "combler dans l'urgence"...

Voilà voili


Concernant ces deux affirmations, je crois qu'il est important de rappeller ici le mode de formation des pilotes japonais, aux antipodes de celui des américains.

Ainsi, tant la marine que l'armée shôwa avaient misé sur une formation par "élimination" qui après un rigoureux processus de sélection, ne conservait que les hommes d'élite. Résultat : dès que ces pilotes sont abattus, il n'y a plus personne pour prendre la relève mis à part des recrues.

Quant à la question de l'effort de guerre, il faut se souvenir que la marine était pratiquement seule à assurer la défense du Pacifique. Selon Abe et Yamada, en date de septembre 43, l'armée n'avait déployé que 5 des ses 70 divisions, soit 200 000 hommes, dans le Pacifique, le reste étant cantonné sur le continent et le nombre d'hommes n'a jamais été augmenté par la suite.

Tant au niveau du déploiement des troupes que du choix des appareils, les décisions de l'état-major et du gouvernement étaient toutes orientées vers la guerre en Chine, la guerre du Pacifique n'étant qu'un moyen de gagner du temps le temps de consolider l'empire sur le continent.


 

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Nouveau message Post Numéro: 10  Nouveau message de Imperator  Nouveau message 24 Jan 2007, 17:00

Nimitz a écrit:On peut encore et encore débattre!!!

Certes, sur le papier (comme on dit) cela reste impressionnant.

Mais :

1/ que sont les cuirassés et croiseurs sont protection aérienne?
2/ 4 porte-avions vides (80 appareils en tout) contre 16 porte-avions (je ne compte pas les porte-avions d'escorte) aux ponts d'envols bondés d'avions....

Si Halsey avait laissé en place sa Task Force 34, Kurita pouvait aller se rhabiller....

Enfin, avec un peu de chance, Oldendorf aurait sans doute pu remonter le long de la côte Ouest de Samar et "choper" Kurita à sa sortie du détroit de San Bernardino...

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Tout à fait d'accord avec toi Nimitz.

Je crois en effet que les 4 porte-avions japonais n'avais qu'une vingtaine d'avions chacun suite à la bataille des Mariannes... De plus, les 4 porte-avions japonais étaient:
- Le Chitose et le Chiyoda: anciens porte-hydravions tranformés en porte-avions légers.
- Le Zuiho qui était un porte-avions léger d'un déplacement de 13.950t
- Le Zuikaku de la classe des porte-avions lourds Shokaku.
Bien entendu, les 4 navires furent coulés pendant la bataille.


 

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