professeur fromage a écrit:Conserver un Etat militariste et revanchard, ça a été fait en 1918 avec l'Allemagne (on a juste viré l'empereur). Certes mettre fin rapidement à la guerre en 1918 se justifiait pleinement au vu des pertes humains, mais si on avait envahie l’Allemagne comme le souhaitait certains généraux comme Mangin on aurait peut-être pu leur faire comprendre leur défaite et les dégoûter de recommencer.
Je vais faire un peu de hors sujet...
Dans le cas de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie, il y avait eu un accord d'armistice (le 11 novembre 1918), qui était sensé ouvrir des négociations de paix entre les belligérants, sauf que, au final, le Traité de Versailles et ses clauses particulièrement léonines avaient, de fait, dépecer les deux Empires, sachant que, notamment, côté allemand, les politiciens de la République de Weimar, instaurée depuis 1919, avaient totalement baissé culotte devant le "Diktat" mais, aussi, sous la pression des communistes, qui ne se sentaient plus de limites depuis la victoire quasi-assurée des Rouges sur les Blancs, en Russie- d'où un logique ressentiment national & populaire, y compris des militaires, qui amènera, par exemple, un peu plus tard ( 1923!), l'éclosion du mouvement national-socialiste.
L'esprit de revanche que tu évoques était tout autant existant dans la population française, après la déculottée de la guerre "franco-prussienne" et la demande (par la IIIème République) d'un armistice, le 28 janvier 1871. Mais, après sa ratification et l'engagement, par la France, du payement de lourds dommages de guerre - qu'elle avait, d'ailleurs, entièrement effectué avant la date limite convenue! - , les troupes allemandes s'étaient retirées et il ne restait plus que le différent à propos de l'Alsace-Moselle... mais, çà , c'est une autre histoire, sur laquelle, néanmoins, n'avaient cessé de "surfer", à la fois, les plus bellicistes de nos compatriotes et nos gouvernants, dans le cadre de la mise sur pied, sur la base d'un service militaire obligatoire de 3 ans, d'une puissante Armée (essentiellement terrestre), avec, à terme, une force 800 000 hommes, effectif atteint dès la fin de la décennie 1890!
En août 1914, le pioupiou français n'avait pas embarqué, par hasard, dans les trains en direction des zones de combat, avec, selon l'expression consacrée "
la fleur au fusil", et convaincu d'être à Berlin "
en 3 semaines!", car c'était, aussi, le résultat de 40 ans de "bourrage de crâne", initié dès les bancs de l'école communale et que, le plus souvent, les journaux de l'époque - il suffit d'y jeter un coup d'oeil! - avaient, durant le même temps, sciemment relayé.
Si je te lis bien, l'Allemagne "
d'après 1918" était "
un État militariste et revanchard", alors que la France, après sa cuisante défaite de 1871, en 1914, elle, n'était que... amour & fraternité, avec, en 1914, une armée de près d'un million d'homme (avant appel des conscrits et réservistes), destinée, exclusivement, à récolter les pâquerettes et tresser des couronnes de fleurs!
Le déclenchement de la Première Guerre Mondiale avait, surtout, été le résultat direct des traités internationaux d'assistance militaire, ratifiés durant les décennies précédentes. Le "processus" avait débuté avec l’assassinat de l'Archiduc autrichien et de son épouse, à Sarajevo, le 28 juin 1914, puis la Serbie refusant de satisfaire à l'ultimatum autrichien - sachant que les Balkans était, déjà, une poudrière et une zone de conflit ouvert, depuis plusieurs années! - etc..
On est très loin de la confrontation "directe" qui existait, en zone "Pacifique", au moins depuis les années 1920 et, notamment, à dater des Accords Navals de Washington, en 1922, entre les Etats-Unis et le Japon.