Il existe une "thèse", mais elle vaut ce qu'on veut bien lui attribuer!
Dès le tournant du XXème siècle et avant même la Der des Ders - en gros, quand les américains, dans la cadre et la suite du conflit hispano-américain de 1898, avaient "viré" les Espagnols des Iles Philippines -, une sérieuse rivalité économique et militaire s'était installée dans le Pacifique, entre les "prépondérances" américaines et japonaises. Le Japon et sa marine de guerre n'avaient jamais digéré les clauses du Traité Naval de Washington de 1922, dont les tractations s'étaient déroulées - c'est désormais avéré! -, dans un contexte d'écoutes - notamment, l'interceptions des échanges diplomatiques des différents "participants - soigneusement mises en place et organisées par les services de renseignements (et d'état) américains, avec, plus ou moins, la bénédiction britannique. La marine française s'était, alors, faite enfumer avec "élégance", mais les japonais également!
Je ne vais pas revenir sur le contexte des années 1930, mais les relations américano-japonaises étaient, pour le moins, exécrables et n'avaient pas cessé de s'envenimer! Bref, on en arrive fin novembre-début décembre 1941. Côté américain, on savait parfaitement qu'on avait poussé intentionnellement à bout les nippons. L'ambassadeur japonais, le 6 décembre 1941 avait obtenu, dans la soirée, une audience officielle, à la Maison Blanche. Tout le monde, y compris Roosevelt, connaissait ou se doutait de la teneur du contenu du message officiel qu'il était, alors, censé délivrer la déclaration officielle de guerre du Japon à l'encontre des Etats-Unis. Il s'est avéré qu'on avait, alors, sciemment, laissé l'ambassadeur japonais faire durant de longues heures, le pied de grue dans l'antichambre du Bureau Ovale.
Là, entre en jeu, le décalage horaire de 6 heures qui existe entre Pearl Harbor - à la façon américaine, Pearl Harbour, à l'anglaise!
- et Washington; car, après avoir aimablement et très longtemps fait, intentionnellement, glander l'ambassadeur japonais dans le "couloir", quand la gouvernance américaine avait officiellement pris connaissance de la déclaration de guerre, à une ou deux heures du matin (heure de Washington), elle n'avait plus eu le temps matériel pour mettre ses forces militaires en alerte de guerre et, à quelques minutes près, l'aéronavale japonaise était déjà entrée en action!
A partir de là, les Américains ont largement argumenté sur la supposée "traitrise nipponne", sauf qu'en recevant l'ambassadeur japonais à l'heure "fixée", même si le délai était court, elle aurait été en mesure, à tout le moins, de communiquer et mettre ses forces navales et terrestres en situation de guerre déclarée, car, à dater de la remise diplomatique officielle et dans les formes d'une déclaration de guerre, il n'existe pas de délai d'application!
Sur le même sujet, il existe, aussi, une théorie selon laquelle les Américains auraient volontairement retardé la réception de l'ambassadeur japonais, afin, ainsi, de s'attribuer le rôle de "l'agressé"; mais je n'y crois guère, vu les pertes matérielles et humaines lors de l'attaque aérienne de Pearl Harbor, qui avaient été beaucoup trop lourdes pour justifier une telle attitude plus ou moins "cynique" ou "perverse".