Alors que la 6. Armee est encerclée à Stalingrad sans espoir d’être secourue par von Manstein, la Stavka poursuit son effort sur le front sud en déclenchant l’opération Ostrogosk Rossoch entre la 2e armée hongroise et le Corpo Alpino, le 13 janvier 1943. Les Hongrois sont mis en déroute et entament un long repli entraînant la 2. Armee vers l’ouest. Le 8 février, l’armée rouge est à Koursk, Kharkov le 14 février alors que Paulus s’est rendu le 1er février.
L’OKW retrouve un peu d’optimisme avec l’exploit de Manstein qui parvient à sauver de l’anéantissement la 17. Armee qui se replie du Caucase alors que l’armée rouge a besoin de souffler. Manstein peut reprendre l’initiative, Kharkov est repris le 14 mars, Bielgorod le 18. Avec l’arrivée du dégel et de la raspoutitsa, les routes deviennent des champs de boue et Manstein doit attendre le printemps pour reprendre l’initiative.
Le plan est reporté à plusieurs reprises et subit diverses variantes. Les équipages de chars on eu trois mois pour se réequiper et se former aux nouveaux Panzer, le Panzerkampfwagen V Panther , le Panzerkampfwagen VI Tiger et char Ferdinand, les nouvelles armes secrètes qui doivent faire basculer le sort du Ostheer. Les meilleurs généraux feront la différence et la Wehrmacht a retrouvé la confiance. Seule ombre au tableau, le FHO, Fremde Heer Ost, les services de renseignements de l’Abwehr à l’est, dirigés par le colonel Gehlen connaît mal le terrain où va se dérouler l’opération Zitadelle.
OSTHEER
Heeresgruppe Mitte
Generalfeldmarschall Günther von Kluge
Generalfeldmarschall Günther von Kluge
9. Armee (Walter Model)
• XX. Armeekorps (Rudolf von Roman)
o 4. Panzer-Division
o 12. Panzer-Division
o 10. Panzergrenadier-Division
o 36. Infanterie-Division
o 45. Infanterie-Division
o 72. Infanterie-Division
o 137. Infanterie-Division
o 251. Infanterie-Division
o Kampfgruppe Esebeck
• XXIII. Armeekorps (Johannes Frießner)
o 78. Sturm-Division
o 216. Infanterie-Division
o 383. Infanterie-Division
o Infanterie-Regiment 87 (36. Infanterie-Division).
• XXXXI. Panzerkorps (Josef Harpe)
o 18. Panzer-Division
o 86. Infanterie-Division
o 292. Infanterie-Division
• XXXXVII. Panzerkorps (Joachim Lemelsen)
o 2. Panzer-Division
o 9. Panzer-Division
o 20. Panzer-Division
o 6. Infanterie-Division
• XXXXVI. Panzerkorps (Hans Zorn)
o 7. Infanterie-Division
o 31. Infanterie-Division
o 102. Infanterie-Division
o 258. Infanterie-Division
o Kampfgruppe Manteufel
Réserves du groupe d'armées
• 5. Panzer-Division
• 8. Panzer-Division
La 9. Armee compte 335 000 hommes, 920 blindés et 3 630 canons.
Heeresgruppe Sud (groupe d'armées Sud)
Generalfeldmarschall Erich von Manstein
Generalfeldmarschall Erich von Manstein
4. Panzer-Armee (Hermann Hoth).
• LII. Armeekorps (Eugen Ott)
o 57. Infanterie-Division
o 255. Infanterie-Division
o 332. Infanterie-Division
• XXXXVIII. Panzerkorps (Otto von Knobelsdorff)
o 3. Panzer-Division (en réserve)
o 11. Panzer-Division
o Panzergrenadier-Division Großdeutschland
o 167. Infanterie-Division
o SS Panzer Abteilung 502
o Sturmgeschütz Abteilung 911
o Panzer Regiment 39
• II. SS Panzer Korps (Paul Hausser)
o 1. SS Panzergrenadier Leibstandarte Adolf Hitler
o 2. SS Panzergrenadier Das Reich
o 3. SS Panzergrenadier Totenkopf
o 608 Pionner bataillon
Armee-Abteilung Kempf
• III. Panzerkorps (Hermann Breith)
o 6. Panzer-Division
o 168. Infanterie-Division
o 19. Panzer-Division
o 7. Panzer-Division
• XI. Armeekorps (Erhard Raus)
o 106. Infanterie-Division
o 320. Infanterie-Division
o Sturmgeschütz Abteilung 905
• XLII. Armeekorps (Franz Mattenklott)
o 39. Infanterie-Division
o 161. Infanterie-Division
o 282. Infanterie-Division
Luftwaffe
Luftflotte 4 (Wolfram von Richthofen)
• VIII. Fliegerkorps
Luftflotte 6 (Robert von Greim)
• 1. Flieger-Division
ARMÉE ROUGE
FRONT DU CENTRE
général d'armée Constantin Rokossovski
- 2e armée blindée (lieutenant-général Alexey Grigoryevich Rodin)
13e armée (lieutenant-général Nikolaï Poukhov)
48e armée (lieutenant-général Prokofy Logvinovich Romanenko)
60e armée (lieutenant-général Ivan Tcherniakhovski)
65e armée (lieutenant-général Pavel Batov)
70e armée (lieutenant-général Ivan Galanin)
FRONT DE VORONEJ
Général Nikolaï Vatoutine
- 6e armée de la Garde
- 7e armée de la Garde
- 40e armée (lieutenant-général Kirill Moskalenko)
- 1re armée blindée (colonel-général de la Garde Mikhaïl Katoukov)
FRONT DE LA STEPPE
Général Ivan Koniev
- 4e armée de la Garde (lieutenant-général Grigori Koulik)
- 5e armée de la Garde (lieutenant-général Alekseï Jadov)
- 27e armée (Sergiei Trofimenko)
- 47e armée (DimitriKozlov)
Ordre de bataille simplifié et non exhaustif.
Côté allemand : 2 700 Panzer et canons d’assaut, 900 000 hommes et 2 600 avions.
Côté soviétique : 4500 blindés, 1 500 000 hommes et 3 600 avions.
Selon les sources.
Le plan allemand est académique, deux attaques au nord et au sud du saillant de Koursk. Au nord, Model et sa 9. Armee avec le XXXXVII Panzerkorps du général Lemelsen est chargé de percer vers Ponyri avec le 505 schwere Bataillon avec ses Tigres .
La mâchoire sud est l’affaire de Manstein qui peut compter sur la surpuissante 4. Panzer-Armee du général Hoth. Il dispose du II SS Panzer Korps du SS-Gruppenführer Paul Hausser (avec la 1. SS-Panzerdivision Leibstandarte Adolf Hitler, la 2. SS-Panzergrenadierdivision Das Reich et la 3. SS-Panzergrenadierdivision Totenkopf) et du XXXXVIII Panzerkorps avec les 3. et 11. Panzer-Division et la Panzergrenadier-Division Großdeutschland. Les objectifs sont ambitieux mais pour Manstein à la portée de ses Panzer-Divisionen.
Les Soviétiques de leur côté sont au courant des préparatifs de l’attaque allemande et mettent à profit les trois mois de répit pour mettre en œuvre un système défensif très élaboré, avec positions antichars, champs de mines et points fortifiés. Les Soviétiques sont aussi experts de la maskirovka, l’art de dissimuler et de tromper l’adversaire.
5 JUILLET, ZITADELLE
Pince nord.
A 4h30, Model débute son offensive après une intense préparation d’artillerie. Pour nettoyer les champs de mines, une nouvelle Wunderwaffe faitsonapparition, le Mittlerer Ladungsträger Springer - Sd.Kfz. 303 mieux connu sous l’appellation Goliath. L’appui aérien est apporté par la I. Flieger-Division. L’offensive terrestre est lancée par le XIII Korps de la 9. Armee à la jonction entre les 13e et 48e armées soviétiques. C'est la 78. Sturm-Division qui parvient à percer la première ligne défensive mais les Soviétiques parviennent à contenir les Allemands en menant d’efficaces contre-attaques.
L’effort principal est porté par les XXXXI. et XXXXVII Panzerkorps avec les Ferdinand et les Tiger pour percer sur Ponyri.
Il faut l’intervention des Sturmoviks pour retarder l'avancée des chars allemands. Les combats de l’infanterie tournent au corps à corps. Au prix de lourdes pertes, les deux Panzerkorps ont réalisé une percée de 10 km en profondeur et 20 km en largeur. Le dispositif russe a tenu sous les coups de boutoir allemands. Le lendemain 6 juillet, le XXXXI Panzerkorps s'empare de la gare de Ponyri. Le 7, les 9. et 18. Panzer-Divisionen foncent sur Ponyri où se déroulent de terribles combats, la localité change plusieurs fois de mains. Mais, malgré ses Tiger et Ferdinand , la 9. Armee peine devant Ponyri et les hauteurs de’Olkhovatka. Model engage ses réserves mais malgré une progression de 15 km doit reconnaître l’échec de la percée.
La 9. Armee amorce son recul à partir du 14 juillet.
Goliath (source Wikipedia)
1 : Structure du véhicule 2 : Chenilles 3 : Galets de retour 4 : Roue de route 5 : Barbotin 6 : protection de transmission 7 : Galet tendeur de chenille 8 : Plaque de blindage 9 : Anneau de remorquage 10 : Point de fixation pour le transport 11 : Moteur deux-temps de 703 cm3 12 : Deux embrayages 13 : Ventilateur de refroidissement du moteur 14 : Réservoir de carburant (6 litres) 15 : Câble de commande (3 brins) 16 : Enrouleur du câble de commande (650 m) 17 : Guide du câble de commande et protection 18 : Piles électriques 19 : Emplacement de la charge explosive
La mâchoire sud.
A 4h30, après une intense préparation d’artillerie, l’assaut est lancé par les deux corps les plus puissants de la 4. Armee, le XXXXVIII Panzerkorps et le II SS Panzerkorps. La première ligne défensive tombe mais la Großdeutschland est à la peine avec ses Panther.
Le II SS Panzerkorps s’enfonce dans la première ligne en direction de Bykovka mais les champs de mines retardent la progression des SS. Le front se fige mais le SS Panzer Korps avec l’appui aérien de la Luftwaffe parvient à percer la deuxième ligne soviétique et entame sa progression sur Prokhorovka, clef de la bataille. La Stavka prélève trois armées du Front de la Steppe pour empêcher les Allemands de franchir la 3e ligne défensive. Le III Panzerkorps doit avancer vers Prokhorovka pour enfermer avec le II SS Panzerkorps la 5e armée blindée de la Garde. Le 12 juillet se joue l’issue de la bataille. Malgré l’appui des Stukas de Rudel qui détruit ce jour là douze blindés. Le duel engagé entre le II SS Panzerkorps et la 5ème armée blindée tourne à l'avantage des Allemands. Les Soviétiques perdent 270 chars, les Allemands 17 chars et une cinquantaine de véhiculesendommagésmaisrécupérables. On est loin des chiffres annoncés par certains historiens.
Le 13 juillet, Hitler convoque von Manstein à Rastenburg. Suite à l’invasion de la Sicile par les Alliés, il’ordonne la suspension de Zitadelle malgré les protestations de Manstein. En outre, le déclenchement de l’opération Koutouzov dans le saillant d’Orel nécessite le retrait de la 9. Armee pour soulager la 2. Armee.