80e anniversaire. Koursk. Le choc des titans.

[alfa1965]

Dans Hitler parle à ses généraux, les procès verbaux se terminent le 20 mai 1943 et reprennent le 25 juillet, date de la réunion du Grand conseil du fascisme. Il manque la période qui nous intéresse de Koursk à Husky.

[dynamo]

Dans Hitler parle à ses généraux, les procès verbaux se terminent le 20 mai 1943 et reprennent le 25 juillet, date de la réunion du Grand conseil du fascisme. Il manque la période qui nous intéresse de Koursk à Husky.

Disjonctage général ?

[alfa1965]

Je crois que les procès verbaux ont été détruits à la demande d’Hitler au moment de la prise de Berlin seuls quelques uns ont échappé aux flammes.

[alfa1965]

Les feuillets remplis par les sténographes qui assistaient aux réunions militaires dans le QG d’Hitler prirent la route de Berschtesgaden le 21 avril 1945 à bord d’un Junkers. Ils ont été consignés au Generalmajor Walter Scherffqui reçut l’odre de les brûler. Seuls quelques feuillets nous sont parvenus.

[dynamo]

Les feuillets remplis par les sténographes qui assistaient aux réunions militaires dans le QG d’Hitler prirent la route de Berschtesgaden le 21 avril 1945 à bord d’un Junkers. Ils ont été consignés au Generalmajor Walter Scherffqui reçut l’odre de les brûler. Seuls quelques feuillets nous sont parvenus.

quel drame !
ce Generalmajor est une catastrophe historique.
Du coup, nous sommes obligés d'avaler les mémoires pro domo des généraux survivants.

[Dog Red]

Effectivement. Les mémoires des GUDERIAN et MANSTEIN en tête ont chargé leur patron au maximum sur Koursk. Se dédouanant au passage (surtout MANSTEIN en l'occurence). Les absents ont toujours tort.

Mais par les KTB des groupes d'armées Centre et Sud et des armées impliquées il est possible de reconstituer les processus décisionnels. Le journal de GOEBBELS donnant une idée de l'état d'esprit de son Führer tout au long du processus.
C'est ce qu'a fait un historien comme TÖPPELS ces dernières années.
Peut-être, sans doute, d'autres avant lui.

Le 5 juillet 1943 , environ 350 Stuka y participèrent répartis comme ceci :
sur le flanc nord, les Ju 87 de la St.G 1 et le III./St.G 3 ;
au sud autour de Kharkov, les six groupes des St.G 2 et 77.
À 04 heures du matin, les Stab et III./St.G 1 s'élancèrent en premier pour bombarder la gare de Koursk. Le II./St.G 1 qui suivit subira en revanche de lourdes pertes sous l’action de la chasse soviétique toujours plus nombreux, notamment des Lavoschtkin La-5 et  Yakovlev Yak-9.




Seuls les Ju 87D sont engagés en priorité contre les  pièces antichars jugées plus redoutables encore que les chars soviétiques. Le Ju 87G rentre alors en jeu ainsi que les Fw 190 D et les Bf 109 G qui s’en prennent aux batteries de DCA et l'infanterie ennemie, tandis que les Ju 87 G s'attaquent aux chars.
Ces Junkers équipés de deux canons de 37 mm permirent de détruire un grand nombre de blindés. Volant du matin au soir, appelés partout où c'était nécessaire, les pilotes de Stuka accumulèrent quantité de missions même pour ceux arrivés tardivement au front. Mais les pertes allèrent naturellement en augmentant, et n'épargneront pas non plus les vétérans. Plus encore que la chasse, la DCA se montra bien plus mortelle pour les Ju 87 pourtant capables d'encaisser durement les tirs.

Mi-juillet, les Allemands n'avancent plus et la St.G 2 passa sur le flanc nord où la situation de la Wehrmacht n'est guère brillante. Le II./St.G 1 retourna brièvement à Leningrad avant de revenir défendre le front de Smolensk.
À Koursk, les Ju 87 participèrent à une énorme contre-offensive aérienne et sauvèrent deux armées allemandes de l'encerclement, réduisant l'attaque de la 11e armée soviétique à seulement 33 chars. À l'issue de la bataille, la Luftwaffe n'alignait plus qu'un total de 184 Stuka, une bataille qui saigna les Stukagruppen plus que tout autre, avec notamment la perte de sept porteurs de la Croix de Chevalier . Le III./St. G 3 fut alors transféré en Crimée, une zone délaissée par le I./St.G 3 deux mois plus tôt. La St.G 1 opéra encore sur le front central en septembre avant de reculer jusqu'en Biélorussie le mois suivant. Pendant ce temps-là, la St.G 2 couvrait deux Panzerarmee jusqu'au Dniepr, évitant l'encerclement des forces au sol de Kharkov jusqu'à la Mer d'Azov. La dernière semaine de septembre, ses appareils se trouvaient à Dnipropetrovsk sur la rive est du fleuve, mais les attaques incessantes rendirent cette position intenable, forçant l'escadre à reculer toujours un peu plus en Ukraine. La St.G 77 couvrait également les forces terrestres pour tenir le Dniepr, le I./St.G 77 à Poltava sur le flanc gauche, les deux autres groupes le long de la Mer d'Azov, notamment à travers la ville de Marioupol.


***

Super, on voit le fana d'avions.

Cependant, la part de la destruction des blindés soviétiques par la Luftwaffe à Koursk, comme ailleurs en URSS fut assez faible.
5% environ selon Loïc, qui ne cite pas ses sources mais ne se trouve pas loin de la réalité.

Ainsi la la 1ère division aérienne allemande fait état d'un total de 74 chars soviétiques détruits au 11 juillet.
Ces revendications concernent la 2ème armée blindée soviétique qui a perdu 214 chars au combat au cours de cette période dont 138 à titre définitif. Mais seulement 9 détruits par l'aviation *(même pas à titre définitif d'ailleurs, disons que ce n'est pas précisé par la source.)**


*Bataille aérienne n°45
** Un T-34 touché par du 37mm, même d'aviation est très peu "perdu" à titre définitif.

Un petit plus concernant H U Rudel

Au total, Rudel a réalisé plus de deux mille sorties ]sur presque tous types de Ju 87 et environ 400 à bord du Fw 190, soit un total de 2 530 missions de combat, représentant toujours un record mondial.[b]

]Il a détruit près de 2 000 cibles au sol (dont 519 chars), mais on compte également parmi ses victoires un cuirassé, deux croiseurs et un destroyer ainsi que 9 victoires aériennes homologuées.

Il a été abattu 32 fois (derrière les lignes ennemies), mais est toujours parvenu à s'échapper en dépit de la récompense de 100 000 roubles que Staline en personne avait offerte pour sa capture.

impressionnant non surtout que le Ju 87 était une cible de premier choix pour les VVS !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hans-Ulri ... 9corations

Bonjour et bonne fête à tous

C'est sympa de faire un aparté sur Rudel, moi je rajouterai celui sur sa monture.

Le Ju-87G a été capturé en moult exemplaires par l'armée rouge, essayé en vol puis testé contre diverses cibles permettant de fournir le rapport suivant fourni par le NII-VVS-KA (centre de recherches scientifiques des forces aériennes de l'armée rouge).

Aux essais:
-Le Ju-87G-1 (en fait version du D-3 avec 2 BK-37) ne piquait plus en dehors des protos ayant encore les freins, et les attaques s'effectuaient (par les pilotes d' essais soviétiques et les aviateurs allemands selon les observations) avec un angle de 10-12° au plus...la mise en piqué et la visée étaient rendues difficiles en raison de la dégradation de la stabilité de route de l'avion, en raison de l'interférence aérodynamique (volume des canons) et de la dispersion des masses (le canon avec affût et sans magasin, ni munitions pesait à lui seul 473 kg)...

...selon les données (théoriques) allemandes le canon avait une cadence de 70 c/min. Néanmoins, aux essais du NII VVS KA, en raison des "bugs" de l'automatisme (de rechargement), sa cadence effective au combat n'était que de 1 tir toutes les 2 secondes (hors problèmes de grippages, assez nombreux)...ce qui limitait le feu à deux obus max lors de l'attaque, tandis que le puissant recul du canon entraînait une réaction de piqué et de pivot sur l'axe de vol dont les oscillations ne pouvaient se lisser qu'au 3e obus.
En fait, seul le premier coup pouvait bénéficier de visée.


Néanmoins, toujours selon les données du NII VVS KA la Vo de l'obus sous-calibré du BK-37 atteignant 1170m/s cumulés avec la vitesse de l'aéronef lors du tir aérien pouvait (théoriquement) à une distance de 400 m percer le blindage soviétique jusqu'à 52 mm à 0° à moins de 400m. L'obus antichar classique de ladite arme ne perçait que 40mm de blindage à 0° à mons de 400m. Semblait-il le Ju-87G-1 était donc l'arme idéale de destruction des T-34 soviétiques.
La réalité était quelque peu différente: l'analyse des blindages du T-34 et des capacités du BK-37 montrent: sous angle de piqué de 5-10° l'obus sous calibré ne pouvait percer la tourelle de 52mm du T-34-76 qu'à moins de 180m. Et les cotés à 40 mm qu'à moins de 400m. Néanmoins le temps de feu réel ne pouvait dépasser alors respectivement 1,3 et 4,4 s (attaque à 15-20m de haut, fin du feu à moins de 90 m de la cible.. CAD, un seul obus pouvait toucher au mieux la tour, 2 la caisse.
En cas de perçage effectif, on était loin de la destruction de l'engin ...(en raison de faible effet post-percement du noyau sous calibré (env 11-13mm je crois)

Le T-34-85 ayant une blindage renforcé (composition et épaisseur 45mm caisse et 75 mm tourelle) n'était vulnérable de coté à aucune distance de tir... (mais) était vulnérable qu'en cas d'attaque arrière (52mm) à moins de 400m. Le blindage du toit ne se perçait qu'à des angles > 30° à moins de 300m. A 10°, l'obus ne faisait que des ricochets sur le toit ou la plaque moteur. Etc, etc, etc ...


EN CONCLUSION: L'attaque d'un T-34 par le coté par les Stuka armés de BK-37, à noyau Wolfram ne pouvait aboutir en des conditions type (10° début feu à 3-400 m) qu'au mieux à une probabilité de 0,02-0,03. Ce qui veut dire que pour toucher (et percer) à coup sûr un T-34, il fallait l'usage de pas moins de 30 à 50 Stuka G. Mais il s'agit la de conditions optimales de polygone; char immobile, aucune opposition, air calme.
Dans la réalité, cette probabilité était bien plus faible

EN COMPLEMENT

Peut-être, les soviétiques sont ils tombés sur des canons défectueux lors de leurs essais. Ils ne piquaient sans doute pas assez soutenu pour tirer le char par le haut. Oui mais là, les amis, l'avion dépourvu de freins de piqués et alourdi par ses canons, accélérait sans doute comme une bête, n'était pas forcément stable sur sa trajectoire, était obligé d'arrêter le tir bien plus tôt pour éviter de télescoper le char visé ou le champ tout autour... sans doute à quelques centaines de mètres pour lui permettre de redresser

A chacun de faire (les bonnes) conclusions qui s'imposent...

Surtout qu'un obus de 37 mm, une fois transformé en particules de la taille de grains de sable brûlants par le choc contre le blindage (et vous, vous pensiez quoi?) , ne fait pas de gros dégâts à l'intérieur, une fois qu'il à "traversé". Surtout le APBC, à coeur en tungstène (wolfram)

[coyote]

Bonjour et merci Mosca de toutes ces précisions.
Je m'abstiendrai toutefois de parler de munitions et/ou des chars car là je n'ai aucune compétence sur le sujet mais je ne doute pas que les membres qui eux, sont compétents ne manqueront pas de réagir