Pour mieux comprendre le déroulement de la bataille, je m’évertue avec l’appui des sources soviétiques (Eremenko, Tchouïkov) et les infos données par Beevor dans son bouquin, de reconstituer une chronologie tres concise de la bataille.
Je le soumet à votre sagacité, pour m’apporter des précisons, des amendements. Toute remarque sera la bienvenue, surtout en ce qui concerne les troupes allemandes pour lesquelles je ne dispose d’aucune source.
Ebauche d’une chronologie de la bataille :
12 septembre : Pliant depuis le Don, en deux mois de très durs combats contre les puissantes troupes de Paulus, la 62e armée est acculées sur sa dernière ligne de replie : la ville même de Stalingrad. La situation est alarmante, les troupes allemandes ayant débouchée sur la Volga à Kouporosnoié et à Latachanka ont isolées dans leurs étaux la 62e armée, enfermée dans Stalingrad.
Lopatine s’étant ouvert à Eremenko que la 62e armée n’est pas en état de défendre Stalingrad, celui-ci le relève de ses fonctions sur le champ et le remplace par Tchouïkov, qui lui, déclare fermement qu’il défendra Stalingrad jusqu'à son sang.
Pour les troupes les consignes sont claires, la prikaze N° 227, intitulée « plus un pas en arrière » sera appliqué à la lettre. La ville ne doit pas tombée, la Volga ne doit pas être franchie, a ordonné Staline.
En signe fort, Tchouïkov installe d’emblée son PC au plus avant, sur le Mamaïev Kourgan, et exige que nul ne doit être en deçà de lui.
Les troupes allemandes n’étant tout au plus qu’à dix kilomètres de la Volga, Hitler ordonne à Paulus de prendre la ville immédiatement.
La 112e SD d’Ermolkine traverse à temps la Volga pour renforcer la position clé de la défense de Stalingrad, celui du Mamaïev Kourgan tenu par les fusiliers du NKVD.
13 septembre : A 6h.45, après une intense préparation d’artillerie, tandis que les 71e, 76e et 295e ID soutenues par une cinquantaine de panzers foncent droit sur le Mamaïev Kourgan et la gare centrale depuis Aviagorodok, la 94e ID encadrée par les 14e et 24e Pz Div se dirigent vers le sud, le silo à grain en ligne de mire. En diversion, un bataillon est lancé sur Orlovka et se fait rapidement haché par la 115e SBr.
Si au nord la diversion tourne au vinaigre, dans l’axe du Mamaïev Kourgan les allemands, efficacement appuyé par son aviation de bombardement, progressent vers leurs objectifs mais à fort prix. Dans l’après midi, après de très durs combats, soumises à de trop fortes pressions la 38e Brigade motorisée et la 6e Brigade blindée abandonnent l’hôpital et l’usine MTS et se replient sur la lisière des bourgs Krasny Oktiabr et Barrikady.
Sur l’axe du silo à grain, la 35e Gv SD et la 10e SBr opposent une résistance farouche et se maintiennent appuyées au bourg de la station Sadovaïa.
En réaction, Tchouïkov ordonne le soir même de contre attaquer pour le lendemain au petit matin, afin de casser l’élan adverse juste avant qu’il s’élance de nouveau à l’attaque.
Il décide également de transférer son PC dans la Tsaritsa, car depuis le Mamaïev Kourgan la direction des troupes est impossible, ses communications sont continuellement coupées par les bombardements.
14 septembre : A 3h30, malgré leur faiblesse numérique, les troupes soviétiques contre-attaquent par unités séparés. Au cœur du dispositif ennemi, à Aviagorodok, la 399e SD monte à l’attaque des positions de la 295e ID, soutenue par des fusiliers d’Ermolkine (112e SD) et ceux de la 9e Brigade motorisée avec les quelques blindés qui lui reste. En même temps, la 38e Brigade motorisée engage le combat avec la 76e ID vers Razgouliaïevka. La 42e SBr tente de reprendre l’hôpital et les fusiliers du NKVD de reprendre les cotes 126.3 et 144.3. L’incroyable culot des soviétiques surprend les allemands, et ils obtiennent quelques succès durant la nuit, mais dès le lever du jour l’intervention de la Luftwaffe porte un coup d’arrêt à toutes ces audacieuses tentatives. A midi, panzers et infanteries peuvent reprendre leur marche en avant en direction du Mamaïev Kourgan et de la gare centrale avec pour objectif de percer jusqu’à la Volga, au port central. En fait se sont les sept meilleures divisons de Paulus qui s’ébranlent sur tout le front de la ville et foncent.
Partout les soviétiques sont submergées, mais ne se débandent pas et taillent des croupières aux allemands qui se ruent tête baissée en avant, trop confiant pensant l’affaire entendue. Aux abords de la ville des mitrailleurs sont même témoin de scènes surréalistes, ils voient sauter des camions des soldats allemands totalement ivres qui s’engagent dans les rues vociférant et jouant même de l’harmonica ! Ils font un carnage sur ces malheureux.
Cependant, la déferlante adverse ne se tarie pas et chaque heure qui passe devient de plus en plus critique pour les soviétiques sur l’axe principal. En fin d’après midi, les fusiliers du NKVD et ceux d’Ermolkhine (112e SD) luttent déjà à mort pour conserver le sommet du Mamaïev Kourgan. Du côté opposé, dans le secteur de la Tsaritsa, les unités de Batrakov (42e SBr) trop faibles pour tenir une ligne continue, ses points de résistance sont contournées et les allemands prennent pied dans les maisons des « spécialistes », à portée de tir du port central qu’ils soumettent au feu nourri de leurs mitrailleuses. D’autres s’insinuant par les ravins, arrivent à 800m du PC de Tchouïkov et pour couronner le tout, le sort de la gare centrale est incertain. En milieu d’après midi, elle a déjà changé de mains trois fois mais demeure entre les mains allemandes. En fin d’après midi une contre attaque énergique des fusiliers du NKVD l’arrachent de nouveau à l’ennemi mais pour combien de temps encore ?
La situation est périlleuse, juste en face se rassemble la 13e Gv SD qui s’apprête à traverser la Volga en renfort et si rien n’est fait, il se peut qu’elle ne puisse même pas traverser.
Pour parer à ce mortel danger, Tchouïkov n’a plus d’autres ressources que d’envoyer la garde et les officiers d’état major avec sa toute dernière réserve, constituée de quelques blindés. Six chars sont envoyés sous le commandement du chef des opérations I.Zaliziouk barrer les rues donnant accès directement au port et trois autres sous le commandement de I. Vaïnroub sont dirigés sur les maisons « des spécialistes » afin qu’ils puissent couvrir de leur feu, le débarquement de la 13e Gv SD. Les dix chars restants on pour mission de contenir les allemands sur la Tsaritsa. Tchouïkov part lui-même sur place réceptionner les soldats de la Garde, si attendus et espérés. Là, Tchouïkov apprend par Khopko, comandant une brigade en position sur le croisement du chemin de fer, près de la gare, que celle-ci est de nouveau perdue et qu’il ne lui reste plus qu’un seul blindé endommagé avec une centaine de tankistes. Il lui ordonne, sur sa tête, de tenir sa position coûte que coûte et d’empêcher les allemands de descendre sur le port… Les allemands ne parviendront pas à franchir cet ultime obstacle.
Au crépuscule, en plein milieu des combats, les 34e et 42e Gv SP de Rodimtsev (13e Gv SD) traversent enfin la Volga sous le couvert de l’artillerie et de l’aviation. Les premières vagues, à peine sautées des bateaux, n’ont pas d’autre solution que de gravir la pente sablonneuse, droit devant elles, sous le feu des mitrailleuses adverses postées à moins de cent mètre et parviennent rapidement à sécuriser en tant soit peu le secteur pour les vagues suivantes.
Les fusiliers du 42e Gv SP sont immédiatement envoyés renforcer les troupes du NKVD qui luttent âprement pour la gare, avec pour mission de la reprendre et de la tenir. Ce qu’ils parviennent à faire en surprenant les allemands par leur soudaine et impétueuse attaque de nuit. Quant aux fusiliers du 34e Gv SP, ils s’emparent au corps à corps du moulin N°4 et prennent position jusqu’aux abords du ravin Kroutoï. L’alarme a été chaude pour les soviétiques !
15 septembre : Au matin, alors que les fusiliers de Rodimtsev ont eu à peine le temps de prendre position, les 71e, 76e et 295e ID reprennent leurs attaques dans le centre de la ville en vue de déboucher sur le port central et de prendre le Mamaïev Kourgan. Parallèlement, les fusiliers du 34e Gv SP (13e Gv SD) appuyés par quelques chars, passent à l’assaut des maisons des spécialistes, en vue d’en chasser ses occupants incommodants. L’attaque échoue mais elle interdit à l’ennemi toute progression supplémentaire.
A la gare, furieux, les allemands l’écrasent sous les bombes et ne cessent d’attaquer pour la reprendre. Durant la journée la gare passe quatre fois de mains en mains, mais à la nuit tombée l’ennemi est refoulé de l’autre coté de la voie ferrée.
Dans le faubourg Minine de violents combats ont lieu, durement engagés par les 14e et 24e ID, les fusiliers de la 35e Gv SD se replient sur la Tsaritsa. De même les fusiliers du NKVD et de la 42e SBr, mis à mal, sont refoulés sur Lessopossadotchnaïa. Quant au Mamaïev Kourgan, les combats sont si acharnés et inextricables que nul ne sait qui tient le sommet.
Pendant la nuit, le 39e SP de Rodimtsev débarque dans Stalingrad et il est dirigé immédiatement vers le Mamaïev Kourgan pour sa reconquête.
16 septembre : A peine débarqué les fusiliers du 39e Gv SP de Rodimtsev (13e Gv SD) appuient la contre attaque des fusiliers du 416e SP d’Ermolkine (112e SD) pour le Mamaïev Kourgan, sur un morceau duquel s’accroche toujours les fusiliers du NKVD. Ensemble, ils montent à l’assaut du sommet et engagent un terrible corps à corps sur les pentes. Sans faiblir ils gravissent mètre par mètre, et quand le soldat de la Garde Kentia arrache le drapeau à croix gammée hissée par les soldats de la 295e ID, le sommet était nettoyé de toute présence ennemie.
En direction du port central, Paulus augmente la pression en injectant des troupes fraîches qui attaquent sans discontinuer. Dans le secteur de la gare, les fusiliers de Rodimtsev (13e Gv SD) défendent chaque maison, chaque rue avec un acharnement sans égal. Ils bloquent aussi les soldats allemands qui tentent de déboucher par les maisons des spécialistes. En ces dernières 24h le 13e Gv SD a perdue 3000 hommes, mais elle a sécurisée tout le centre ville.
Pendant la nuit, Tchouïkov perçoit de nouvelles unités : une brigade blindé dotée de chars légers et la 92e brigade de fusiliers marins. La première est dirigée vers le Mamaïev Kourgan, la seconde dans le secteur du silo à grain.
17 septembre : Tout en soutenant de durs combats dans le centre de la ville et pour le Mamaïev Kourgan, pour lequel la 295e ID lance attaque sur attaque ; les soviétiques doivent faire front à une offensive massive, quatre divisions dont deux blindés, sur son aile gauche.
Les restes durement étrillés de la 35e Gv SD qui n’a pas cessée de combattre depuis le Don, opposent une résistance pugnace, mais en fin de journée la situation est toutefois critique pour les défenseurs du silo à grain, il ne reste plus qu’une trentaine de fusiliers valides à l’intérieur. Dépêchée en renfort, une section de 18 fusiliers marins de la 92e MPBr, sous le commandement du lieutenant de vaisseau Khozianov, parvient à pénétrer sans le silo à demi encerclé à faveur de la nuit.
Le PC de Tchouïkov creusé dans le flanc de la rive de la Tsaritsa est directement menacé par la progression ennemie, ses mitrailleuses lourdes battent sa porte d’entrée. L’état-major n’a pas d’autre choix que de reprendre sa pérégrination pour se déplacer une nouvelle fois. Comme il n’y a pas d’emplacement préparé à l’avance, l’état major s’installe comme il peut en plein air dans le secteur du port de Krasny Oktiabr pendant que les sapeurs creusent un nouveau PC de toute urgence sous les réservoirs à pétrole et un bassin à mazout, supposés vide.
18 septembre : Dès le lever du jour, l’aviation adverse par ses bombardements s’évertue à réduire les points d’appui soviétiques, tout particulièrement sur la gare centrale et le Mamaïev Kourgan. Mais comme peu après, les troupes soviétiques au nord de la ville contre attaquent pour tenter de rétablir la jonction avec les défenseurs, l’aviation tout entière se déplace dans ce secteur, laissant le ciel au dessus de Stalingrad totalement déserté. Les défenseurs profitant de l’aubaine, attaquent vigoureusement pour améliorer leurs positions. Les fusiliers du NKVD reprennent la côte 135.4, tandis que les fusiliers de Gorokhov (124e SBr) s’emparent du point 30,5. Les fusiliers de la 38e Brigade motorisée confortent leur retranchement dans le verger au sud-ouest de Krasny Oktiabr.
Dans le secteur du Mamaïev Kourgan les fusiliers d’Ermolkine (112e SD) et de Rodimtsev (13e Gv SD) progressent encore de 150m en bousculant la 295e ID, qui, décimée par ses contres attaques successives infructueuses, ne peut même plus maintenir ses positions.
Dans le secteur de la gare, les fusiliers de Rodimtsev malgré leur faiblesse numérique tiennent la dragée haute à l’ennemi qui n’arrive toujours pas à percer dans son secteur, cependant le bâtiment de la gare, après avoir passé de mains en mains une quinzaine de fois en cinq jours de lutte acharnée, tombe définitivement aux mains de l’adversaire.
Les défenseurs du silo à grain cernés de toute part et tirés à bout portant par des panzers, rejettent une proposition de reddition et continuent d’opposer une résistance farouche, infligeant des pertes à l’ennemi qui tente de pénétrer dans le silo.
Tchouïkov manquant cruellement d’effectif pour tenir ses lignes, Eremenko lui affecte la 95e SD de Gorichny. Durand la nuit deux de ses régiments traversent la Volga par le passage « Skoudra », le passage du port central, cible de tous les tirs de jour comme de nuit, est devenue trop dangereux.
19 septembre : A midi les troupes soviétiques puissamment soutenus par son aviation, entreprennent des contre attaques dans tous les secteurs sensibles. En dépit de leur effort, ils arrivent seulement à reprendre la côte 126.3. Dès 17h le retour en force de la Luftwaffe, oblige les soviétiques à cesser leurs opérations offensives.
De leur côté, les allemands tentent furieusement de percer vers le port central et de reprendre le Mamaïev Kourgan. Dans ce secteur les attaques soviétiques des 112e et 95e SD s’entrechoquent violemment sur les assauts allemands.
A la fin de la journée les troupes soviétiques se sont tout de même établies le long du chemin de fer et les ravins Dolgui et Kroutoï, sécurisant ainsi les approches immédiat du Mamaïev Kourgan.
Dans le silo à grain, la situation des défenseurs empire, cernés de toute part et matraqués par les panzers, les céréales ont fini par prendre feu, asphyxiant les défenseurs et les assoiffant terriblement.
Pour contrecarrer le pilonnage de ses voies de passages sur la Volga qui affecte dramatiquement la capacité de ravitaillement de la 62e Armée, les soviétiques mobilisent tout types d’embarcations et subdivisent ses voies de passages pour chacune de leurs divisions.
Tchouïkov perçoit en renfort les fusiliers sibériens de Batiouk (284e SD).
20 septembre : Dans le centre, les fusiliers de Rodimtsev s’accrochent avec rage et contiennent tant bien que mal la progression en force ennemie en direction du port central et de la Tsaritsa. Sur le Mamaïev Kourgan, la 95e et 112e SD entreprennent des combats de fixation pour soulager la pression sur leurs camarades et continuent de grignoter du terrain à la 295e ID.
Dans le secteur de Dar-Gora, les fusiliers du NKVD aux coudes à coudes avec les fusiliers marins des 42e SBr et 92e MPBr, soutiennent des combats intenses. Cependant une percée est opérée par les allemands et ils débouchent sur la Volga. L’artillerie soviétique déclenche immédiatement un feu d’enfer sur la position et la contre attaque des fusiliers de la 42e SBr qui suit, les en déloge. Mais dans le Silo à grain, rien ne va plus, les défenseurs luttent maintenant au-dedans même du bâtiment dans des conditions effroyables. À la nuit tombée, complètement à bout de munition et fou de soif, les derniers défenseurs valides décident d’évacuer le bâtiment et parviennent à s’échapper en se glissant entre les lignes ennemies.
21 septembre : Deux sections de mitrailleurs allemands, parviennent en se faufilant par la rue Moskovskaïa, à mettre le port central sous le feu nourri de leurs mitrailleuses. Pris sous deux feu croisés, les soviétiques ne peuvent plus utiliser le bac.
Dans le secteur de la gare, toute une partie du 42e Gv SP de Rodimtsev (13e Gv SD) encerclé et isolé par les panzers qui les prennent sous leur tir directs, vendent chèrement leur peau dans leur dernier réduit du magasin Univermag. Ils sont éliminés après un terrible corps à corps dans le bâtiment. Dans le secteur du Mamaiev Kourgan, la situation est plus heureuse pour les soviétiques, la 95e SD poursuivant ses assauts à ses abords, parvient à faire jonction avec les blindés retranchés à l’issue nord du ravin Dolgui.
Dans le secteur de Dar-Gora, les allemands retentent une nouvelle percée, mais ils buttent sur une section extrêmement résolue de 17 fusiliers marins de Batrakov (42e SBr). Cers derniers leur brûlent huit panzers tout en infligeant des pertes sévères à l’infanterie, sans céder un pouce de terrain.
22 septembre : Les combats dans le centre de la ville atteignent leur paroxysme. La 76e ID soutenue par une centaine de panzers, entreprends une série d’attaques violentes sur les postions des 34e et les restes du 42e Gv SP. Dans la seule matinée, les fusiliers de Rodimtsev repoussent 12 attaques successives, accompagnée à chaque fois de puissant bombardement. Mais dans l’après midi une quinzaine de panzers accompagnée par deux cent landsers, éperonne le flanc droit du 34e Gv SP sur le ravin Dolgui, tandis qu’un autre groupement débouche sur la Place-du-9-janvier sur son flanc gauche. Rodimtsev, fait immédiatement donné sa réserve qui refoule d’un élan les allemand de la Place. Si le danger est temporairement écarté de ce côté-ci, il est de nouveau menacé de l’autre. Par les rues Kievskaïa et Kourskaïa, les allemands se répandent dans le quartier des maisons « des spécialistes ».
La 95e SD de Gorichny, elle aussi durement attaquée sur le ravin Dolgui, est rejetée, et prend une position défensive sur les pentes sud-ouest du Mamaïev Kourgan.
Plus au sud, les allemands progressant en force par la rue Kimskaïa, s’enfoncent en coin et isolent les 42e SBr et 92 MPBr de la 13e Gv SD.
-23 septembre : La division de Batiouk est enfin toute entière sur la rive droite, Tchouïkov lui fixe pour mission de reprendre le port central et de barrer solidement la Tsaritsa.
Alors que les troupes de Paulus entreprennent de remonter le long de la Volga à partir des deux rives de la Tsaritsa, les troupes de Batiouk (284e SD) et de Rodimtsev (13e Gv SD) montent à l’assaut de leur objectif. Les deux forces s’entrechoquent dans des combats sans concessions. Le port redevient l’enjeu de combats acharnés.
24 septembre : Sur la rive nord de la Tsaritsa la progression des deux troupes ennemis se sont auto annulées, aucune n’est parvenue à battre l’autre, les allemands essoufflés marquent le pas. Du côté de la rive sud, les troupes allemandes progressent difficilement et sont finalement stoppées sur le ravin Kouporosnaïa, par la résistance coriace des fusiliers de la 42e SBr, 92e MPBr et du 272e SP du NKVD.
Si du côté soviétique, c’est le soulagement d’avoir contenu et stoppé l’offensive allemande, côté allemand, c’est la crise. Hitler exaspéré d’apprendre qu’en dépit des lourdes pertes consenties la prise de Stalingrad est une nouvelle fois mise en échec, en rétorsion, il relève Halder de ses fonctions. Aiguillonné, Paulus ordonne à ses troupes de ce concentrer au devant du Mamaïev Kourgane et des usines en vue d’une nouvelle offensive.
25 septembre : Les observateurs soviétiques repèrent les mouvements de regroupement des troupes allemandes. Et bien renseignée par leurs équipes d’éclaireurs infiltrées dans le dispositif ennemi qui transmettent leur information par radio, l’artillerie ouvre un feu nourri sur leurs points de concentrations. Dans cette action s’y distinguent les atypiques T-60 d’Erokhine, sur lesquels les ouvriers des usines ont montés et adaptés des rampes de Katiouchas. Le commandement allemand est atterré, il sait que ses plans sont éventés et que leurs troupes ne disposeront pas d’un effet de surprise.
Dans la ville les combats de rue ne faiblissent pas d’intensité. Dans le centre, les troupes de Rodimtsev (13e Gv SD) renforcées par 2000 hommes, continuent à tenir la dragée haute à l’ennemi. Les combats font rage pour le contrôle de la place rouge et du port. Un groupe de fusiliers du NKVD encerclés dans un jardin près de la gare se bat âprement.
Au sud de la Tsaritsa, les 42e SBr et 92e MPBr, saignées à blanc sont relevées et rapatriées sur la rive gauche pour se recompléter. Elles seront très vite de retour.
Parallèlement, anticipant l’offensive, Tchouïkov ordonne à ses troupes de procéder à la mise en défense de leur secteur. Les sapeurs minent abondamment les voies de passages.
-26 septembre : Dans le centre de la ville, un retour offensif des allemands s’empare définitivement du port central. Ils contrôlent maintenant toute la rive de la Volga sur un front de 6 klm, entre le ravin Kouporosnaïa et le port central avec pour colonne vertébrale la Tsaritsa. En face, les soviétiques pour parer à l’éventualité d’une traversée allemande, n’ont pas d’autres moyens que de mettre en rideau, leurs troupes misent au recomplètement sur la rive gauche.
Alors que l’offensive allemande s’annonce imminente, les premières unités de Smekhotvorov (193e SD) traversent à point nommées la Volga pour renforcer les blindés du 23e TK en position sur le ravin Dolgui. Tchouikov conscient qu’un attentisme passif serait fatal, décide, malgré la faiblesse numérique de ces unités déjà fortement sollicitées de partout, d’attaquer immédiatement afin d’entamer les forces vives des troupes ennemies avant qu’elles ne soient au plein de leur capacité. A 19h45, débarrassés des bombardiers allemands qui ne peuvent opérer de nuit, les groupes d’assaut de la 112e SD appuyés par des blindés passent à l’attaque.
Sur le Mamaïev Kourgan la situation est critique pour les soviétiques, la 95e SD a été peu à peu refoulée jusqu’au sommet, sur lequel cependant elle s’accroche. Sur les versant sud et sud-ouest les allemands ne sont plus qu’à une centaine de mètres à peine du sommet.
-27 septembre : Si durant la nuit les fusiliers d’Ermolkine (102e SD) combattent vaillamment avec succès, dès le lever du jour la Luftwaffe arrivée à la rescousse les cloue au sol. A 10h30, les 100e et 389e ID renforcées par la 24e Pz Div se mettent en branle. En même temps, la Luftwaffe continue ses bombardements massifs toute la journée, sur toute la profondeur, jusqu’à la Volga. Sous ses coups, les réservoirs de pétrole explosent et s’enflamment. Ils brûleront sur plusieurs jours durant, aggravant l’aspect sinistre de la ville. Le sommet du Mamaïev Kourgan est si massivement pilonné que les retranchements des soviétiques sont rasés, les fusiliers de Gorichny (95e SD) se font littéralement hachés et enterrés vivant. En fin de journée l’aviation ennemie a si massivement bombardée, qu’elle a épuisée son stock de bombes et se met à lâcher sur la tête des soviétiques tout ce qu’elle peut bazarder, socs de charrue et autres ferrailles diverses !
Dans le secteur de la gare depuis cinq jour et cinq nuits, les survivants du 42e SP de Rodimtsev (13e Gv SD) menés par le starchiy leitenant Dragane, opposent une résistance phénoménale dans une maison de deux étages à l’angle des rues Krasnopiterskaïa et Konsomolskaïa. A l’issu du combat, seul lui et cinq de ses hommes parviendront en s’en extraire et à rejoindre leur ligne.
Sur la place rouge, trois hommes menés par le serzhant Pavlov s’emparent d’une grosse bâtisse de quatre étages qui domine toute une place stratégique. Personne ne sait alors que cette bâtisse clé restera entre les mains soviétiques pour tout le restant de la bataille, en dépit des assauts répétés des allemands pour la reconquérir.
A la fin de la journée, les allemands sont parvenus à progresser de 2 à 3 klm, ils ne se trouvent plus qu’à 2,5 klm de la Cité Barrikady et ont atteint les faubourgs de l’usine Krasny Oktiabr. Ils occupent également le sommet du Mamaïev Kourgan, mais ce qui reste encore des fusiliers de la 95e SD, s’agrippe sur ses pentes nord-est.
S’attendant à une lutte décisive le lendemain, Tchouïkov demande à tous les officiers et politrouks de se porter en première ligne et dispose les troupes de barrages du NKVD en second échelon, afin que la troupe ait bien à l’esprit qu’aucune reculade n’est à l’ordre du jour.
-28 septembre : Au matin, les allemands cherchant à transformer leur succès de la veille, panzers et infanteries s’élancent de nouveau puissamment à l’attaque. Arrivé aux lisières des faubourgs de Krasny Oktiabr et de Barrikady, les 36 T-34 et 20 T-60 du 23e TK appuyées par les 416e et 524e SP d’Ermolkhine (112e SD) qui y sont retranchés, infligent des pertes considérables à l’attaquant qui perd une trentaine de panzers et l’effectif d’un régiment entier sans pouvoir les en déloger. Ailleurs, les vagues successives des assauts allemands fragmentées dans le pierrier du réseau défensif urbain, qui tient bon, sont réduites une à une et les troupes soviétiques finissent par enrayer toute progression. Ils contre attaquent même sur le Mamaïev Kourgan, où les sibériens de la 284e SD dépêchés d’urgence soutenir ce qui reste de la 95e SD reprennent le point trigonométrique, sans pouvoir toutefois s’établir aux réservoirs, ceux-ci étant sous un pilonnage constant.
Pendant toute la journée, la Luftwaffe, fait tout ce qui est possible pour soutenir les troupes au sols et s’acharne tout particulièrement sur les bateaux de transports, cherchant à paralysé le ravitaillement de la 62e Armée. Pressés de toutes part, les soviétiques font appel à leur aviation, qui malgré sa faiblesse s’engage à fond contre un ennemi autrement plus puissant qu’elle. Le ciel se remplit également de la fureur des combats.
En fin de soirée, l’incroyable a été réalisée, au prix de mille héroïsmes, partout l’offensive allemande a été contenue, les allemands n’ont put entamer les lignes soviétiques nulle part. Cependant, rien n’est acquis, le lendemain s’annonce tout aussi terrible. En conséquence, Tchouïkov mobilise toutes les énergies et ordonne de mettre à profit la nuit pour fortifier et miner abondamment la nouvelle ligne de défense. Les milices ouvrières ont en charge la mise en défense de leurs propres usines.
-29 Septembre : Alors que Paulus donne directive à ses troupes de continuer leur progression en direction des usines, il sort un atout de sa botte pour surprendre et déstabiliser les soviétiques. Il fait pivoter en direction d’Orlovka, les unités de la 16e Pz Div et de la 60e ID (mot) en tenaille avec celles des 100e et 389e ID. Son objectif est de trancher le saillant qui menace potentiellement ses troupes sur Latachanka et d’y capturer les troupes soviétiques en position dans ce secteur. En fait seul 2500 hommes y sont retranchés.
Les maigres unités de la 115e SBr d’Andrioussenko qui se trouvent sur les axes d’attaques, se sacrifient sur place avec une telle rage qu’en fin de journée, les panzers ne peuvent atteindre complètement leur objectif.
Sur l’axe d’attaque principal entre les cités Krasny Oktiabr et cité Barricady, la 112e SD saignée à blanc par les combats de la veille, ne peut cette fois-ci contenir les coups de boutoirs de l’adversaire et se fait refouler, mais continue la lutte en se retranchant dans l’usine Silikatny. Quant à la 193e SD, elle combat fort courageusement mais elle non plus ne peut empêcher la percée ennemie dans son secteur. Sur le Mamaïev Kourgan, attaques et contre attaques se succèdent sans emporter la décision pour l’un des deux camps.
A la fin de la journée, le 23e TK qui défend la cité Barricady n’est plus que l’ombre de lui-même, il ne lui reste plus que 150 combattants avec 17 chars, la plupart son endommagés mais sont encore utilisables en appui feu fixe. Ce qui reste de l’unité est dissoute au profit des unités voisines et l’état major est renvoyé de l’autre côté de la Volga pour reformer l’unité.
-30 septembre : Après une préparation d’aviation et d’artillerie de deux heures, les allemands reprennent leur attaque sur Orlovka dans lequel se sont retranchés les restes de la 115e SBr. Au grand dam des troupes allemandes, les fusiliers d’Andrioussenko (115e SBr) se maintiennent dans la partie nord et sud de la cité opposant une résistance aussi féroce que désespérée.
Parallèlement les soviétiques repèrent le transfert de la 14e Pz Div et de la 94e ID au voisinage de la cité Krasny Oktiabr, devinant une nouvelle attaque imminente en direction des usines Traktorny et Barricady. Tchouïkov fait de nouveau renforcer toute la ligne de front, les soviétiques se retranchent fort habilement dans le ravin Vichniovaïa et celui de la Mokraïa Métcheka.
Dans la nuit, c’est au tour à la 39e Gv SD de Gouriev de traverser la Volga. Durement éprouvée par les combats sur le Don, la division ne compte plus que 3800 hommes, mais leur ardeur combative est très haute, ce sont des desantniki sibériens dont la quasi-totalité sont membre du Komsomol. Elle reçoit pour mission de se mettre en second échelon derrière les unités de la 193e SD de Smékhotvorov, le long de la voie ferrée à l’ouest de l’usine Barricady et de transformer l’usine en puissant point d’appui.