Chiens minés
Posté: 31 Mar 2006, 15:15
Mikoyan a écrit:Tyrex a écrit:à Stalingrad les sovietiques envoyerent des chiens avec une mine sur le dos se fairent sauter sous les blindés.
Tu es certain que ce moyen à été utiliser à Stalingrad, c'est-à-dire dans la ville elle même ?
Tu peux citer ta source, ça m’intéresse. Je connaissais mais je n’ai pas lu dans les récits soviétiques à Stalingrad. D’ailleurs c’est à quel moment exactement que ce type de lutte antichar a été testé sur le front ? Un lien web sur ce sujet ?
Bonjour
Je ne connais évidemment pas la source de Tyrex mais moi aussi j'ai déjà entendu parler de cette "arme" paraît-il "efficace" dans Kaputt de Curzio Malaparte. Je te renvoie à mes critiques de "Kaputt" et de "La peau" dans la section livres de ce forum.
Bon, je me suis tout d'abord dit qu'il me serait impossible de retrouver le passage exact où Malaparte évoque cela mais, comme je suis d'une absolue bonté (si, si :wink: ) je me suis malgré tout levée de ma chaise pour aller chercher le livre et, ce faisant, je me suis souvenue que les 6 parties du livres portaient chacune comme titre le nom d'un animal.
La 3e partie de Kaputt s'intitule "les chiens" et le chapître 9 "les chiens rouges" : c'est donc là que je vais chercher, à la page 245 de mon édition Folio. Ca a l'air de se passer en Ukraine. Tiens, ça me donne l'occasion de retrouver à la page 247 une "anecdote" dont j'avais déjà parlé dans un autre fil (mais lequel ?) et que Malaparte relate comme les "leçons en plein air" les premiers exercices de lecture dans la cour des Kolkhozes. et, après l'exécution des hommes sachant lire, le récit se termine ainsi au bas de la page 253 :
- so ! me dit le Sonderführer en passant près de moi, il faut nettoyer la Russie de toute cette marmaille lettrée. Les paysans et les ouvriers qui savent trop bien lire et écrire son dangereux. Ils sont tous communistes.
- Natürlich, répondis-je, mais en Allemagne tous les ouvriers et tous les paysans savent très bien lire et très bien écrire.
- Le peuple allemand est un peuple de haute culture.
- Naturellement, répondis-je, le peuple allemand est un peuple de haute culture.
- Nicht wahr ? dit en riant le Sonderführer, et il se dirigea vers les bureaux de l'Etat-Major.
Je restais seul au milieu de la cour, devant les prisonniers qui ne savaient pas bien lire, et je tremblais de tout mon corps.
Mais revenons aux chiens... Il semble que le passage concerné commence page 258 par cette phrase "un beau jour, les Allemands commencèrent à faire la chasse aux chiens."
pages 261 et suivantes :
[...] tout à coup d'un bois situé là-bas au fond, on vit surgir quelques points noirs, puis d'autres et d'autres encore, qui remuaient rapidement, disparaissaient dans les broussailles, reparaissaient plus près, et se précipitaient à toute vitesse à la rencontre des Panzer allemands. Die Hunde ! Die Hunde ! Les chiens ! Les chiens ! criaient d'une voix terrifiée les soldats autour de nous. (...)
Tout à coup le bruit sourd d'une explosion nous arriva, puis une autre et d'autres encore, et on vit deux, trois, cinq Panzer sauter en l'air, des plaques d'acier luire au milieu des hauts geysers de terre.
- Ah les chiens ! dit le général von Schobert en se passant la main sur le visage. C'étaient les chiens antichars dressés par les Russes à aller chercher leur repas sous les ventres des chars armés. Amenés en ligne au moment d'une attaque imminente, laissés à jeun un jour ou deux, aussitôt que les Panzer allemands débouchaient des bois ou se déployaient en éventail dans la plaine ; Pachol ! Pachol ! leur criaient les soldats russes en lâchant toute la meute affamée. Allez ! Allez ! et les chiens portant sur leur dos une musette remplie d'un violent explosif, l'antenne d'acier du contact dressée sur l'échine comme une petite antenne de radio, couraient avidemment et de toutes leurs forces vers les chars pour aller chercher leur repas sous le ventre des Panzer allemands ; ils se fourraient sous les chars armés, et les chars sautaient (...)
Nouvelle occasion pour moi de vous conseiller on ne peut plus vivement la lecture passionnante de Curzio Malaparte.
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Cécile