François Delpla a écrit:tietie007 a écrit:j'attends toujours une argumentation de votre part pour étayer vos théories ... je ne peux que constater que je n'ai rien vu venir. Il n'y a aucune raillerie dans mes propos, uniquement de la surprise de lire des assertions purement spéculatives.
J'ai donné mon point de vue qui s'est appuyé sur une référence précise, notamment les Opérations Nationales entreprises par le NKVD, dès l'été 1937 contre, entre autres, la minorité polonaise. Aussi, Katyn ne s'inscrit pas dans une logique conjoncturelle, liée à la situation internationale, mais dans une logique structurelle commencée quelques années plus tôt.
mais enfin ma conjoncture n'exclut pas votre structure !
vous ne raillez pas, je veux bien, mais votre accusation de spéculation pure quand je vous renvoie à un chapitre pourvu de dizaines de notes, qu'est-ce ? de la méchanceté brute ? je vous rappellerai simplement que nous sommes sur un forum d'histoire, et qu'expliquer une décision de 1940 par un texte de 1937, c'est un peu flottant.
Continuons donc à chercher sans nous étiqueter, voulez-vous ?
C'est à vous de prouver que la persécution des Polonais se développe en vase clos, sans influence aucune de la guerre mondiale. Et notamment de la croisade "anti-germano-soviétique" qui déferle depuis trois mois dans le reste du monde -Italie comprise- et pourrait se transformer à tout moment, tant la drôle de guerre est peu sérieuse, en croisade antisoviétique tout court, du moins le parano Staline a quelques chances de le craindre.
N'oublions pas, de ce point de vue, la mission de Sumner Welles : l'homme de confiance de Roosevelt pour les relations internationales vient en Europe recoller les pots cassés et visite cinq capitales, Londres, Berlin, Paris, Rome et le Vatican, alors que les Etats-Unis ont pris une position assez en flèche dans l'affaire finlandaise.
Pas de quoi, vraiment, se faire du mouron à Moscou ? Eh bien vous prêtez à Staline plus de sang-froid que moi.
Vous venez de répondre à ma place ... La mission Sumner Welles ne passe aucunement par Moscou et, de toute façon, à cette époque, Roosevelt et son administration sont très bien disposés envers Staline, après un petit passage de désamour, juste après le pacte germano-soviétique, c'est ce que je suis en train de lire dans La bataille de Moscou, d'Andrew Nagorski, Editions de Fallois 2008. Roosevelt avait une assez bonne opinion de l'URSS, alimentée par des conseillers philosoviétiques comme Joseph Davies, qui fut ambassadeur à Moscou, à la fin des années 30 et surtout, par la suite avec Harry Hopkins.
Donc je ne pense pas que Staline ce soit fait du mouron après le tour européen de Sumner Welles. D'ailleurs, même après la chute de la France, le Petit Père des Peuples ne prit guère les gants pour annexer les pays baltes, alors que la Lituanie était dans la sphère d'influence allemande, selon les accords secrets du pacte germano-soviétique, et surtout pour annexer la Bessarabie, à une Roumanie qui était vitale pour l'approvisionnement en pétrole du Reich.
Le fait que la France soit battue et que le Reich soit un peu irrité par cette politique d'annexion n'a même pas du lui traverser l'esprit, comme le souligne l'attitude belliqueuse d'un Molotov face à Hitler, à Berlin, en novembre 1940.
Donc je suis convaincu que Katyn n'est qu'une opération de "routine", s'inscrivant dans les Opérations Nationales commencées 3 ans plus tôt, sur les marges occidentales de l'URSS.
Mais je ne suis en rien dogmatique, et si vous pouvez étayer votre démonstration sur votre thèse, je suis preneur. Au fait, j'ai bien lu votre article.