Le texte que tu cites évoque les tentatives allemandes pour essayer d'exploiter les quelques gisements de pétrole, qui existaient, alors, en Tchétchénie ; mais il ne s'agissait, là, que "d'opérations ponctuelles" qui avaient été menées "en aval" des véritables origines du "problème". Car ledit problème de carburant trouvait, lui, son origine, "en amont".
L'essentiel des ressources en carburants du
Reich provenait, alors, des gisement de pétrole roumains; donc, situés au nord des Balkans, et à l'ouest de la Mer Noire! A l'été 1942, il valait mieux oublier l'acheminement par voie maritime, à la fois trop hasardeux et, alors que les soviétiques tenaient toujours une grande partie du rivage oriental de ladite Mer Noire. Donc, la seule solution de transport se résumait aux voies ferrées, en territoire conquis russe, que, au passage, les allemands avaient, à grands frais et au préalable, converties à l'écartement "européen"!
Sauf que Rostov, à très peu de choses près, constituait, alors, la limite du réseau ferré aménagé! L'unique voie ferrée russe, qui permettait d'accéder au sud du Caucase, un, avait été, sciemment, très lourdement endommagée, fin juillet, au départ de l'offensive, afin de couper l'Armée Rouge de "ses voies" de ravitaillement; deux, il fallait impérativement et préalablement la réparer et la mettre à l'écartement compatible, pour pouvoir, à nouveau, l'exploiter!
Comme, entre juillet et septembre 1942, ces travaux et aménagements nécessaires n'étaient pas envisageables, l'unique voie d'approvisionnement des troupes allemandes, qui progressaient dans le Caucase, se résumait au réseau routier, facilement réparable, et aux colonnes de camions de transport! Sauf que, dans l'immensité du territoire russe, la progression des formations allemandes, dans le Caucase, avaient entrainé un nécessaire allongement des distances "aller-retour (!)" des convois de poids lourds, sans parler de la complication, à la fois, géographique et logistique, de devoir franchir la chaine de montagnes caucasiennes, par le biais d'un nombre très réduit de passes (accessibles) carrossables - l'Armée Rouge bloquant, sciemment, l'accès à la voie occidentale, qui, elle, longeait la rive orientale de la Mer Noire!
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De surcroit, dès la toute fin de juillet 1942 (29 juillet), la
Heeresgruppe A avait été "dépouillée" d'une partie conséquente de ses forces, désormais rameutée pour aller renforcer, selon les directives "dodolfiennes", l'offensive menée vers "Stalingrad". On avait, alors bien essayé de ravitailler, par voie aérienne, les troupes allemandes enfoncées dans le Caucase (au-delà, des montagnes!), sauf que la
Luftwaffe étant, déjà, engagée pour "ravitailler", très difficilement, les unités progressant vers la Volga, ses largages, dans le Caucase, s'étaient résumés à "
un cautère, sur une jambe de bois"! Pendant le même temps, vu les distances à parcourir, les colonnes de camions de ravitaillement, dans le Caucase, avaient été contraintes de devoir "taper" dans les stocks de carburants qu'elles transportaient, pour parvenir à rallier le point de déchargement fixé!
Dans le cadre des opérations défensives & offensives menée par la
Heer, en 1942, il convient de ne jamais oublier que les combats de 1941 lui avaient coûté plus de 800 000 hommes, soit quasiment "près de 30%" de ses effectifs engagés en juin précédent, perte dont elle ne s'était jamais sérieusement remise, y perdant, notamment, une bonne part de ses combattants aguerris, censés, au sein des unités, selon l'usage, compléter par leur expérience du combat, les compétences des nouvelles recrues - çà ne s'était pas arrangé, les années suivantes! -.
En parallèle, jusqu'à fin 1942-début 1943, la gouvernance du
Reich avait tenté de maintenir une pseudo-climat national, qui n'était pas censé devoir recourir à une réelle situation de guerre économique, industrielle et militaire. Je peux, surement, me tromper, mais il me semble que c'était Albert Speer, qui ayant succédé à Todt, début 1942, avait argumenté pour basculer en économie de guerre, aidé en cela par l'évolution des évènements. Cela dit, à l'été 1942, la production industrielle militaire allemande n'était pas à la hauteur des ambitions de ses dirigeants, la fourniture de véhicules neufs (VL, PL, blindés, etc.) étant, globalement, infoutue de faire mieux que tenter de compenser les pertes!
En juin 1941, au déclenchement de l'opération
Barbarossa, une partie très importante du parc de véhicules de transport de la
Wehrmacht était constituée de véhicules de prises belges, français, hollandais, y compris un certain nombre d'exemplaires britanniques (!), résultats de ses conquêtes en mai-juin 1940 et, entre temps, de la relance, plus ou moins avérée, de leurs fabrications locales. Tous ces véhicules, y compris la première génération de leurs pendants allemands, bien que réputés, plus ou moins "tous chemins" n'avaient pas été conçus pour se "cogner" le trafic sur le réseau de pistes en terre russes - sans parler les raspoutitsa saisonnières, qui les transformaient en fondrières! -, ni le long périple, auquel ils avaient été contraints. N'empêche qu'ils avaient, globalement et, fort étonnamment, souvent "réussi" à amener leur chargement à bon port, le secteur de Stalingrad ou les premières lignes de l'avancée dans le Caucase! Sauf que, mécaniquement "rincés", beaucoup d'entre eux avaient fini par rendre l'âme après leur ultime parcours, faute d'entretiens réguliers et de pièces de rechange disponibles!
Après l'arrêt "hivernal" de la progression allemande du second semestre 1941, l'échec général de l'offensive dans le Caucase, même, après le changement "d'objectif militaire principal", décrété fin juillet 1942, avait été, essentiellement, le résultat"direct" des carences logistiques existantes.
En se contentant d'observer les chiffres, l'industrie militaire allemande n'était parvenue à atteindre sa cadence "optimale" de "guerre totale", qu'au début de l'été 1944, mais sa production était, alors, trop tardive et, fort heureusement, totalement insuffisante, face aux outils industriels alliés et soviétiques, même si le conflit avait, néanmoins, lui-même, perduré près d'une année supplémentaire! En parallèle, l'approvisionnement en carburants n'avait cessé de se compliquer. Avant même la fin du printemps 1944, la distribution et la répartition des carburants, entre la
Heer, la
Luftwaffe, la
Kriegsmarine était, déjà, très compliquée, mais, à dater de septembre 1944, sauf dans le cadre très ponctuel de
Wacht am Rhein, en décembre 1944, les attributions de carburant avaient été déclarées prioritaires, pour la Luftwaffe et la flotte de U-boate, au sein de la Kriegsmarine!. Sur le front de Normandie, à l'été 1944, les Panzerounets "explosaient", souvent, à l'impact d'un pélot antichar, en raison des vapeurs d'essence qui s'échappaient de leurs réservoirs à "moitié vide" - ce n'est pas l'essence, elle-même, qui s'enflamme et détone en encaissant un pélot, mais bien ces saloperies de vapeurs qui "règnent" dans des réservoirs insuffisamment remplis.
Début de HS (!)Vous pouvez, toujours, essayer d'incendier un bac ou, même, un fût rempli d'essence, avec une allumette ou tout autre moyen incendiaire, çà ne marche qu'en enflammant les gaz qui s'en échappent! Vous pouvez, même, passer deux-trois jours - cas vécu personnellement - à nettoyer des pièces d'hélico, dans un bac rempli d'essence, au taux (particulièrement volatile) de 110-145 octanes, confondu, à tort, avec le contenu d'un fût de trichlore, ... tout en fumant une clope, au-dessus - Aah, la belle époque "sans contrainte" du "tabagisme", y compris dans le domaine militaire des années 60!
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En réalité, environnés et soumis, au quotidien, aux multiples odeurs d'essence, de kérosène, de trichlore, plus de celles du
white spirit, lui, conçu, spécialement, pour ce type de nettoyages et, demeurant, dès lors, beaucoup moins "sensible", de par sa composition, à ce genre de réaction "intempestive", notre indispensable et pourtant nécessaire odorat "habitué", nous avait fait défaut!
Nous avions, alors, été trois, tous, pourtant très largement expérimentés, à remplir puis utiliser un grand bac de nettoyage, d'une contenance de 50/60 litres, avec un carburant d'aviation a très haute teneur en octanes (!), et, totalement, pris à contre (et, aussi, sauvés!) par l'immensité d'un hangar, ouvert d'un côté, à tous les vents, et une vingtaine de mètres de hauteur sous toit (une vraie cathédrale!) . Le fût "coupable" de 200 litres (!), dont les marquages, usés par un très long stockage extérieur sur parc, avaient largement disparu, avait, lui-même, été stocké, à tort, dans le parc des produits de nettoyage, White Spirit et Trichloréthylène! Il nous avait, alors, fallu, l'odorat d'un camarade, lui, moins exposé aux effluves multiples qui nous environnaient, pour finir par nous alerter sur le contenu réel du bac!
Fin de HS(!)...