copié collé de ouest france:
"Les cérémonies anniversaires du 9 mai 1945, qui viennent d'avoir lieu à Moscou, complètent les commémorations du 6 juin 1944 célébrées l'année dernière en Normandie. Le chancelier Schröder et le président Chirac se donnèrent l'accolade de la pleine réconciliation sur le parvis du Mémorial de Caen.
Ce n'est pas ce qui s'est passé à Moscou. Les ressentiments restaient présents, visibles ou non. C'est que la fin de la guerre avait été, pour certains pays, le début d'une tyrannie nouvelle. L'hypocrisie du système perdura pendant un demi-siècle. L'Occident fit mine de croire que l'Union soviétique avait séduit par son système ceux qu'elle appelait les pays frères. Mais, en réalité, la fraternité n'existait que de nom. Ainsi, les pays Baltes étaient considérés comme faisant partie intégrale de l'Union soviétique et se voyaient russifiés avec la dernière rigueur. Les Soviétiques déportèrent leur population par centaines de milliers et accélérèrent, en même temps, la venue dans ces territoires de ressortissants Russes ; ce qui pose, aujourd'hui, de délicats problèmes. On comprend dès lors le refus des dirigeants Baltes d'aller à Moscou fêter une prétendue libération qui n'était que le premier jour d'une occupation honnie.
La Présidente de la Lettonie s'est tout de même rendue à Moscou dans le but d'obtenir des excuses des dirigeants Russes, mais en pure perte. Ceux-ci ne voulant probablement pas prendre le risque de se voir reprocher les mêmes exactions dans les ex-républiques soviétiques encore sous l'influence aujourd'hui de Moscou, comme l'Ouzbékistan. Cependant, certains dirigeants baltes pensent que l'Union européenne devrait désormais inviter la Russie à la rejoindre. Ce serait, pour eux, une sécurité face au grand voisin qui serait alors contraint de se démocratiser pour de bon et d'appliquer les règles régissant les relations entre les pays de l'Union européenne. Certes, il ne faut pas rejeter la Russie mais, de là à l'accueillir en l'Europe, il y a un pas qu'il nous paraît impossible de franchir car l'Union serait totalement déséquilibrée par une telle adhésion. Le chemin ne peut être que celui de la coopération avec ce grand pays et le resserrement des liens entre les pays récemment entrés en Europe et leurs prédécesseurs. La Constitution actuelle est la vraie réponse à cette attente."