Post Numéro: 24 de Loïc Charpentier 01 Aoû 2020, 10:26
Ces chiffres sont ceux des inventaires mensuels de la seule Heer (Armée de Terre, Waffen-SS et Feldivisionen (L) inclus), établis par les unités, transmis selon la voie hiérarchique et cumulés par un service de l'OKW (Org.Abteilung). L'établissement de ces inventaires avait été interrompu le 30 novembre 1944 et les pertes, pour la période du 1er décembre 1944 au 1er mai 1945, avait été obtenus par approximation, selon une moyenne "pondérée" des pertes précédentes (1er septembre 1939-30 novembre 1944), dont avaient résulté des chiffres assez "bizarres", comme 250 000 morts et 1 000 000 de disparus, pour la seule période du 1er janvier au 1er mai 1945 (ref. H.Qu. - 10 mai 1945 - OKW/WFST/Org. Abt. (Heer).
Le tableau mis en ligne provient des annexes du troisième tome de "Das Heer 1933-1945 - Entwicklung des organisatorischen Aufbaues" rédigé par le General-Lieutnant Burkhart Müller-Hillebrand, ouvrages qui avaient été publiés entre 1954 et 1969 (selon le tome !). Toutes les données numériques qui figurent dans ces ouvrages correspondent pile-poil à celles existantes dans les archives allemandes conservées par l'US NARA.
En ce qui concerne les chiffres de pertes humaines allemandes, plusieurs études (sérieuses) menées à partir des années 70, avaient très sérieusement revu à la hausse les chiffres "officiels" (3, 367 millions de morts & disparus - chiffres du 10 mai 1945), notamment après la "Chute du Mur" et l'accès aux archives soviétiques; les chiffres les plus récents (années 2000) tablent, désormais, sur 5 318 000 morts et disparus (selon l'historien allemand, Rüdiger Overmans) !
Hormis l'approximation très sous-évaluée pour la période du " 1er décembre 1944-1er mai 1945", vu la méthode de calcul utilisée, il n'y avait pas de volonté réelle de maquiller les chiffres, de la part des services allemands. Il est probable que les états de pertes établis par les unités devaient, déjà, eux-mêmes, être entachés d'erreurs. Après la capitulation, les quelques rares services de la Wehrmacht qui avaient été autorisés à poursuivre leur activités jusqu'en juillet 1945, notamment pour alimenter en chiffres et bilans les Alliés "occidentaux", n'avaient eu ni les moyens, ni le temps matériel pour "affiner" le bilan humain.