On va quitter Varsovie pour une large parenthèse hors du sujet, du temps et de l'espace
Finril56 a écrit:Contrairement à ce que l'on croit les armées qui vivent sur le pays c'est pas forcement la norme. Napoleon, par exemple, met en place des tas de relais logistiques. J'ai pas la carte sous la main mais il est impressionant de voir la préparation qu'il met dans les différents relais pour celà. Cela ne fonctionnera pas à plein ceci dit mais il tente autant que faire ce peut de limiter la maraude (sans pouvoir l'éradiquer pour autant). J'ai pas ma doc sous la main mais il me semble qu'il existe des reglements contre ce phénomène à cette époque.
Ne perds pas ton temps à chercher ta doc. Nous somme d'accord.
Pour autant, les fourrageurs ne disparaissent pas du paysage.
Finril56 a écrit:Dans l'Antiquité c'est encore pire. Les zones de combat n'ont pas les capacités de soutenir des armées de plusieurs dizaines de milliers d'hommes (sauf à ne faire aucune concentration).
Pas faux. Le bagage d'une légion romaine est aussi volumineux que la colonne de combattants elle-même si j'ai bonne mémoire.
Mais entendons nous bien ! Avant le début du XXe siècle, la totalité de l'économie n'est pas mise au service de la guerre (exception peut être de l'Union entre 1961-65 qui préfigure les guerres mondiales de ce point de vue), tant l'approvisionnement des armées gigantesques (je n'ose pas écrire des fronts
) nécessite l'effort national.
nb. quant aux armées de plusieurs dizaines de milliers d'hommes en mouvement au même endroit et en même temps, elles ne me semblent quand même par la norme de l'époque.
Finril56 a écrit:D'ailleurs la maraude existe toujours dans les guerres du XXeme siècle. Mieux valait ne pas être un paysan ukrainien, russe, bielorusse dans le chemin des armées en mouvement.
La maraude est indissociable de la guerre. Quand tu as une arme tu prends tout : la maison, le cheval, le pain, le vain et la maîtresse de maison.
Mais le XXe siècle nécessite avant tout des camions, de la Voie sacrée au Red ball Express, pour fournir tout ce dont l'armée a besoin sans interruption 24h/24h pour alimenter... le front !
Finril56 a écrit:Le front continu....justement non. La guerre de mouvement improprement appelée Blitzkrieg est justement mise au point pour éviter d'avoir à se battre sur un front continu. En 1940 en France c'est l'obsession de l'EM francais pour cette notion qui va faire s'effondrer en partie la barrière de la Meuse (cf Karl Heinz Friesner...le mythe de la guerre éclair).
La guerre de mouvement d'août 1914 induit justement l'apparition du front continu, dès lors que la défense est supérieure à l'attaque par l'apparition d'armes nouvelles. C'est la révolution dans l'art de la guerre. Le
Blitzkrieg est effectivement la réponse par le retour de la guerre de mouvement mais n'oblitère pas le front continu même dans le chef des Allemands qui, dès 1939, s'appuient en défensive sur le front continu du
Westwall. La guerre à l'Est est un front continu, le plus long de l'histoire, avec, aux endroits choisis des percées qui aboutissent au rétablissement de nouveaux front continus tant que lesdites percées ne sont pas décisives. La Normandie est un front continu par absence de réponse décisive au Débarquement suivi d'une percée elle-même suivie par le rétablissement d'un front continu, etc.
Rien de tout cela dans l'histoire des guerres avant 1915 et les états-nations industriels seuls capables de mener ce type de guerre.
Finril56 a écrit:On retrouve aussi cette absence de front continu dans le Pacifique avec la stratégie de saut d'ile en ile là où, justement, le Japon cherche à imposer une defense sur un front continu.
Je ne crois pas à la transposition du front continu sur mer.
Erreur conceptuelle des Japonais qui n'avaient aucune tradition navale mais défié les 2 plus grandes puissances navales de l'histoire.
Finril56 a écrit:Et je ne parle meme pas des conflits asymétrique de la fin du XXe mais que l'on retrouve aussi dans certaines zones durant la Seconde Guerre Mondiale (voire même durant la Premiere avec la révolte arabe ou la guerre de mouvement faite en Afrique par Lettow Vorbeck).
En effet.
Ne parlons pas des guerres asymétriques qui annoncent le déclin des états-nation industriels que j'évoquais plus haut.
Finril56 a écrit:Pour l'URSS la logique militaire est différente. Bizarrement elle se rapproche plus de la vision du Reich d'une serie d'operations en cascade. La différence est que les opérations soviétiques ne visent pas prioritairement les armées adverses mais plutot ces points stratégiques (fleuves où se rétablir, lignes de communications, zones économiques). La destruction des armées vient comme un bonus mais qui n'apportera pas la victoire finale mais plus comme un soulagement pour mener une nouvelle opération.
Ce n'est pas le sujet... ...du hors-sujet