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L’OPÉRATION BARBAROSSA, UNE VOLONTÉ HITLÉRIENNE ??

Nouveau messagePosté: 02 Jan 2019, 13:36
de Prosper Vandenbroucke
Bonjour,
Il semblait évident que l'Allemagne et l'URSS, les deux grandes puissances du continent européen, et ayant deux régimes totalement opposés se feraient un moment ou un autre la guerre, surtout en tenant compte du fait que les deux pays avaient des aspirations territoriales.
L'URSS n'aurait pas attaqué en 41 pour la bonne et simple raison qu'elle n'était pas prête pour une guerre de grande envergure.
L'Allemagne, elle, l'était. L'attaque de l'URSS n'était qu'une conséquence logique de la politique qu'elle avait mené jusque la.
Et, pour Hitler, en 1941 il n'y avait qu'un seul front, l'Angleterre ne représentant pas un danger réel à ses yeux.
Et les aspirations soviétiques dans les Balkans, mais également les aspirations d'un "Lebensraum" n'ont a mon avis fait que convaincre Hitler que c'était le moment d'attaquer.


Re: L’OPÉRATION BARBAROSSA, UNE VOLONTÉ HITLÉRIENNE ??

Nouveau messagePosté: 02 Jan 2019, 21:43
de Prosper Vandenbroucke
Et vous??? Qu'en pensez-vous????

Re: L’OPÉRATION BARBAROSSA, UNE VOLONTÉ HITLÉRIENNE ??

Nouveau messagePosté: 03 Jan 2019, 13:26
de Prosper Vandenbroucke
Je sais que l'opération Barbarossa est un sujet qui revient régulièrement. Vous n'avez pas un avis à émettre ????

Re: L’OPÉRATION BARBAROSSA, UNE VOLONTÉ HITLÉRIENNE ??

Nouveau messagePosté: 03 Jan 2019, 14:57
de pierma
Je pense que la perspective de l'entrée en guerre des USA, déjà semi-belligérants dans l'Atlantique, a poussé Hitler à vouloir régler son compte au plus vite avec l'URSS.

Re: L’OPÉRATION BARBAROSSA, UNE VOLONTÉ HITLÉRIENNE ??

Nouveau messagePosté: 03 Jan 2019, 15:31
de Loïc Charpentier
Bonjour, Prosper,

Les documents militaires allemands - sur lesquels je travaille essentiellement - ne s'épanchent pas sur les raisons politiques qui auraient amené AH à attaquer l'Union Soviétique.

Les russes, historiquement, s'intéressaient, en priorité, aux territoires orientaux de leur empire, mais tout en gardant un œil sur leur frontière occidentale. Jusqu'en 1917-1918, la Finlande, les Pays Baltes et la Pologne étaient sous la férule russe. A l'automne 1939, la Russie avait réoccupé une partie de la Pologne.

Il est compliqué de savoir quelles étaient, exactement, les intentions russes - disons, soviétiques ou staliniennes - en 1941. Sur le seul plan militaire, le renforcement général de l'Armée Rouge est patent, mais il peut, aussi, trouvé son explication, un, dans une conséquence des "purges", exigeant une réorganisation, deux, dans la relative "déculottée" subie en Finlande, durant l'hiver 39-40., trois, dans la menace allemande - il ne fallait pas être grand-clerc pour constater, de visu, la volonté expansionniste "tous azimuts" du III. Reich -.

Historiquement, les Allemands ont, eux-aussi, toujours, louché vers l'Est, soit directement, soit indirectement, comme l'appel à l'aide du royaume de Pologne chrétien "catholique" à l'ordre guerrier et religieux des Chevaliers Teutoniques, pour venir protéger ses frontières, qui aboutira à la bataille de Grünwald, en 1410 et à la fin de la présence "allemande" dans les territoires polonais . C'est là, que cette bataille, érigée, depuis lors, en symbole de la "Libération" de la Pologne et des Pays Baltes du "joug de l'occupant teutonique" vire, quelque peu, à la "farce" tragique.

L'expansion du courant de la pensée communiste dans les Balkans, n'était pas militaire mais fondée sur l'endoctrinement intensif des "masses populaires", dans l'attente du "Grand Jour" ( la Révolution communiste). Le seul pays où l'URSS était intervenue militairement, avant 1940, était l'Espagne, où elle avait monnayé très chère son aide aux Républicains. De surcroit, la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie étaient, déjà, soigneusement encadrées, contrôlées par le III. Reich et Dodolf, qui se méfiait comme la peste de la "pétaudière" balkanique, voulait, impérativement, gérer le "problème" par la voie diplomatique - pour éviter, également, que la Turquie ne fronce les sourcils -. Ce sont, dans l'ordre, en 1940, la gaffe mussolinienne en Albanie, en Grèce, puis l'arrivée du Corps Expéditionnaire britannique, dans cette dernière, qui le "contraindront" à avoir recours à la force militaire et, au passage, à devoir retarder le déclenchement de Barbarossa (en sus de la météo !).

Quant aux éventuelles possibles intentions "agressives" de l'URSS, en 1941 ou 1942, l'attaque allemande les glissera, définitivement, sous le tapis et Staline aura, dès lors, beau jeu de jouer les "âmes pures".

Re: L’OPÉRATION BARBAROSSA, UNE VOLONTÉ HITLÉRIENNE ??

Nouveau messagePosté: 03 Jan 2019, 16:31
de JARDIN DAVID
J'avais rédigé un joli message qui vient de s'effacer bêtement ... Quelques bribes surnagent dans ma mémoire :
- nécessité d'un Lebensraum à l'Est d'après AH. Donc prévoir de récupérer a minima la Biélorussie, les Pays Baltes, l'Ukraine, la Crimée (qui est russe). Pour le pétrole : soit Bakou soit l'Irak.
[- complément JD : pourtant des alternatives existent, mais ne correspondent pas vraiment à la volonté d'AH d'éviter la persistance d'une autre puissance continentale : soit un Lebensraum balkano-méditerranéen (concurrence avec l'Italie, peu d'autonomie alimentaire ...) soit un Ersatz de Lebensraum en restaurant les frontières historiques du Saint Empire à l'Ouest. C'est l'objet du mémo STUCKART : Wallonie, Hauts de France, Champagne, Bourgogne, Franche Comté ... Pas du tout un rêve mais un risque de polariser les haines anglo-saxonnes.]
- AH sait attendre le moment opportun. Les purges staliniennes indiquaient une fenêtre favorable jusqu'en 1941 ...
Le plan aurait pu réussir s'il avait été présenté comme une opération de libération des peuples slaves opprimés. La ruse hitlérienne a montré ici ses limites ...
JD

Re: L’OPÉRATION BARBAROSSA, UNE VOLONTÉ HITLÉRIENNE ??

Nouveau messagePosté: 03 Jan 2019, 17:58
de Prosper Vandenbroucke
Merci pour ces réflexions très intéressantes.
Je reste cependant convaincu que le "Lebensraum" , aspiration d'AH , reste quand même un facteur non négligeable, bien que AH ne négligeait pas la politique d’agression.
Dès 1924 et ses écrits dans "Mein Kampf" AH abordait la conquête de "l’espace vital" avec la conquête de l'URSS
Le "beau Léon", par après, aspirait également à cela. Il suffit de songer à sa soit disante "Grande Bourgogne" à laquelle il serait à la tête. Le "Duce", avec ses vues sur l'Afrique du Nord, n'était pas en reste
Mais là je dévie vers le H.S.

Re: L’OPÉRATION BARBAROSSA, UNE VOLONTÉ HITLÉRIENNE ??

Nouveau messagePosté: 03 Jan 2019, 18:17
de alias marduk
Bonjour,

Pour ma part je fais aussi de l'idéologie le facteur prépondérant mais avec deux nuance :
- la date n'était pas fixée ce qui explique les nombreuses incohérences du projet identifiées en juin/juillet /août 1940 ( avec notamment 3 plans de productions différents qui se chevauchent )
- le projet est pensé , outre l'idéologie, dans le cadre d'une guerre de longue durée contre les puissances anglo-saxonnes

En ce qui concerne Staline, il est acté que son EM lui a présenté en mai 1941 un plan d'attaque de l'Allemagne : l'interprétation de ce plan reste à ce jour discuté entre ceux qui pensent ( par exemple Lopez ) qu'il s'agit d'une initiative individuelle des militaires, ceux qui pensent qu'il s'agit d'un projet de pure routine des mêmes militaires ( c'était le cas de Glantz il y a 20 ans mais sa position a un peu évoluée ) et ceux qui pensent ( par exemple Ziemke ) qu'il s'agit d'un projet qui avait l'aval de Staline

Pour ma part j'ai été plus convaincu par les arguments présentés Ziemke ( et d'autres ) que par ceux de Lopez ou Glantz

Re: L’OPÉRATION BARBAROSSA, UNE VOLONTÉ HITLÉRIENNE ??

Nouveau messagePosté: 03 Jan 2019, 20:33
de Dog Red
pierma a écrit:Je pense que la perspective de l'entrée en guerre des USA, déjà semi-belligérants dans l'Atlantique, a poussé Hitler à vouloir régler son compte au plus vite avec l'URSS.


Tant que Londres refuse de négocier à l'Ouest, l'intervention US en Europe est inévitable.
Brusquer une victoire à l'Est en 41-42 lèverait la menace :
1. soit en poussant Londres à négocier la paix ;
2. dans le cas contraire, offrant au Reich l'assise continentale nécessaire pour résister à une menace occidentale.

De mémoire, HITLER était convaincu de l'entrée en guerre des USA en 42-43.

Re: L’OPÉRATION BARBAROSSA, UNE VOLONTÉ HITLÉRIENNE ??

Nouveau messagePosté: 03 Jan 2019, 21:46
de dynamo
Les soviétiques savent à quoi s'en tenir depuis la revendication d'un espace vital à l'Est dans "mein Kampf",

Staline sait que la moitié de la Pologne n'est pas suffisante et qu'il va bien falloir discuter de l'Ukraine et de la Biélorussie. Le pacte Ribbentrop-Molotov n'est qu'un cache sexe devant déboucher sur une négociation territoriale ou sur un conflit armé.

l'accélération du choix du conflit armé est pris par Hitler lors de l'été 40, après la victoire sur la France. Churchill résiste et refuse de négocier, pire, les anglais répondent effrontément aux propositions formulées par le führer, et n'hésitent pas à couler à Mers el Kébir la flotte de leur allié de la veille.
La seule alternative pour Hitler est d'attaquer l'URSS, tant que la Wehrmacht est forte afin de faire plier les soviétiques par une campagne rapide et brutale. Le continent, ainsi verrouillé et conquis doit isoler la Grande-Bretagne et l'amener à la table des négociations.
C'est raté !, la bataille de Moscou sonne le glas des espérances nazies…

L'Allemagne se bât sur 2 fronts, les US interviendront dans le conflit et le fameux renversement d'alliances tant espéré n'arrivera pas.