Post Numéro: 5 de Loïc Charpentier 03 Jan 2019, 15:31
Bonjour, Prosper,
Les documents militaires allemands - sur lesquels je travaille essentiellement - ne s'épanchent pas sur les raisons politiques qui auraient amené AH à attaquer l'Union Soviétique.
Les russes, historiquement, s'intéressaient, en priorité, aux territoires orientaux de leur empire, mais tout en gardant un œil sur leur frontière occidentale. Jusqu'en 1917-1918, la Finlande, les Pays Baltes et la Pologne étaient sous la férule russe. A l'automne 1939, la Russie avait réoccupé une partie de la Pologne.
Il est compliqué de savoir quelles étaient, exactement, les intentions russes - disons, soviétiques ou staliniennes - en 1941. Sur le seul plan militaire, le renforcement général de l'Armée Rouge est patent, mais il peut, aussi, trouvé son explication, un, dans une conséquence des "purges", exigeant une réorganisation, deux, dans la relative "déculottée" subie en Finlande, durant l'hiver 39-40., trois, dans la menace allemande - il ne fallait pas être grand-clerc pour constater, de visu, la volonté expansionniste "tous azimuts" du III. Reich -.
Historiquement, les Allemands ont, eux-aussi, toujours, louché vers l'Est, soit directement, soit indirectement, comme l'appel à l'aide du royaume de Pologne chrétien "catholique" à l'ordre guerrier et religieux des Chevaliers Teutoniques, pour venir protéger ses frontières, qui aboutira à la bataille de Grünwald, en 1410 et à la fin de la présence "allemande" dans les territoires polonais . C'est là, que cette bataille, érigée, depuis lors, en symbole de la "Libération" de la Pologne et des Pays Baltes du "joug de l'occupant teutonique" vire, quelque peu, à la "farce" tragique.
L'expansion du courant de la pensée communiste dans les Balkans, n'était pas militaire mais fondée sur l'endoctrinement intensif des "masses populaires", dans l'attente du "Grand Jour" ( la Révolution communiste). Le seul pays où l'URSS était intervenue militairement, avant 1940, était l'Espagne, où elle avait monnayé très chère son aide aux Républicains. De surcroit, la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie étaient, déjà, soigneusement encadrées, contrôlées par le III. Reich et Dodolf, qui se méfiait comme la peste de la "pétaudière" balkanique, voulait, impérativement, gérer le "problème" par la voie diplomatique - pour éviter, également, que la Turquie ne fronce les sourcils -. Ce sont, dans l'ordre, en 1940, la gaffe mussolinienne en Albanie, en Grèce, puis l'arrivée du Corps Expéditionnaire britannique, dans cette dernière, qui le "contraindront" à avoir recours à la force militaire et, au passage, à devoir retarder le déclenchement de Barbarossa (en sus de la météo !).
Quant aux éventuelles possibles intentions "agressives" de l'URSS, en 1941 ou 1942, l'attaque allemande les glissera, définitivement, sous le tapis et Staline aura, dès lors, beau jeu de jouer les "âmes pures".