Voici une figure majeure et l'un des pères de la guerre des partisans soviétiques et il a été surnommé « le grand-père des Spetsnaz (forces spéciales) tant il a contribué à leurs création:
Source:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ilya_StarinovOn comprend à travers cette biographie que la guerre des partisans et la guérilla est une longue tradition russe qui va de la lutte contre l'armée blanche pendant la guerre civile russe à la guerre d’Espagne ou ce sont perfectionnés les techniques de sabotage.
Ilia Grigorievitch Starinov (en russe : Илья Григорьевич Старинов) (2 août 1900 – 18 novembre 2000) est un militaire soviétique, partisan-saboteur.
Inventeur de différents types de mines, qui furent utilisés en Espagne et en URSS, instructeur de partisans, professeur de techniques spéciales dans différentes écoles de guerre de l'URSS, décoré de multiples médailles et ordres, il a combattu dans 4 conflits majeurs et a été surnommé « le grand-père des Spetsnaz (forces spéciales) ».
Incorporé en 1918 dans l'Armée rouge, Starinov sert dans le 20e régiment de la 3e division de fusiliers combattant les troupes de Kornilov. Fait prisonnier près de Koursk, il s'évade et rejoint les siens, puis est blessé au pied.
Guéri, il est placé dans la 27e compagnie de sapeurs du 9e bataillon d'ingénieurs. Il participe aux combats contre les troupes de Dénikine et Wrangel en Crimée, et atteint Kertch.
Au début des années 1920, Starinov étudie dans une école d'ingénieurs des chemins de fer militaires. Il apprend les techniques de dynamitage, puis se forme aux techniques de la guérilla. Il devient expert dans cette branche, donne des cours dans diverses écoles, à Tiraspol.
En 1933, Starinov fait partie des cadres du GRU, section Transport Militaire. Il suit l'enseignement de Mikhail Svetchnikov1 à l'Académie Militaire Mikhaïl Frounze. En mai 1935 il est sous-directeur de la station Leningrad-Moscou, est présenté aux personnages importants que sont Vorochilov, Boris Chapochnikov, Mikhaïl Toukhatchevski, Vassili Blücher, Vitaly Primakov.
Guerre civile espagnole:
Starinov combattit en Espagne de novembre 1936 à novembre 1937, sous les ordres de Y.K. Berzine (Я.К. Берзин) et de ses lieutenants Rodion Malinovski, Kirill Meretskov et Manfred Stern (general Kleber), dans la région de Teruel, de Saragosse, et aux alentours de Madrid et de Barcelone.
Il devint conseiller (asesor) du « XIV Cuerpo de Ejército Guerrillero » fondé par Vicente Rojo : 2 000 hommes, patronnés par Dolores Ibárruri (La Pasionaria), commandés par Domingo Ungría et basés à Alcalá de Henares, près de Madrid.
Starinov apprend aux partisans à fabriquer, poser et faire sauter des mines, ainsi que les diverses techniques et tactiques de la « guerre de diversion ». Près de Valence (Espagne) et de Jaén, il organise des écoles où sont préparées de nombreuses opérations. Il est accompagné d'une traductrice, A.K. Obroutcheva (А.К. Обручева), qui deviendra sa femme. Rodolfo (le pseudonyme de Starinov en Espagne) est en un an à l'origine de 200 sabotages majeurs, entrainant au bas mot 2 000 morts chez l'ennemi.
On compte entre autres à son crédit (ainsi qu'à celui de de ses camarades espagnols) plusieurs actions spectaculaires :
une adduction d'eau et un pont détruits à Grenade, en pleine Andalousie nationaliste.
un tunnel (qui resta bloqué 5 jours) près de Córdoba
averti qu'un train doit transporter l'état-major de l'aviation de combat italienne, Starinov part en expédition nocturne près de Cordoue avec un collègue ; ils forcent des sentinelles nationalistes à les guider et disposent les charges de façon à entrainer un maximum de pertes chez l'ennemi. Le lendemain, la presse progressiste travaillant dans le camp républicain (dont Ernest Hemingway et son ami Mikhaïl Koltsov, l'envoyé spécial de la Pravda et de Staline) veut absolument rencontrer les saboteurs et interviewer Starinov. Hemingway en particulier lui demande des précisions — il rencontre Starinov plusieurs fois par la suite — sur les tours de main et la personnalité des dynamiteurs ; il utilisera plus tard ces précisions dans son roman For Whom The Bell Tolls (Pour qui sonne le glas, 1940).
en février 1937, Starinov et ses hommes font dérailler un train transportant un régiment de cavalerie marocaine. Les pertes sont très importantes, et Franco, furieux, instaure un système de patrouilles qui inspectent la voie avant le passage des convois importants. Mais Starinov installe ses bombes (avec mise à feu par contact de la roue du train) pendant les minutes séparant le passage de la patrouille de l'arrivée du train.
près d'Alicante un pont sur une rivière (détail surréaliste, les explosifs étaient cachés dans une cuisinière posée sur la voie)
un important dépôt de munitions des nationalistes, près de Madrid : son explosion entraîne de nombreuses pertes humaines ainsi qu'un gros effet psychologique négatif chez l'ennemi.
Par ailleurs Starinov et ses dynamiteurs gardent toujours une longueur d'avance sur les ingénieurs allemands et italiens en ce qui concerne la technique pyrotechnique et le mode de mise à feu de ses engins : ses bombes sont de plus en plus sophistiquées et leur mécanisme reste hermétique aux investigations de l'ennemi.
En novembre 1937, Starinov est rappelé à Moscou. Il passe par l'ambassade d'Union soviétique à Paris, puis s'embarque à Brest, arrive à Leningrad où il est réceptionné par Semen Gendine, un des chefs du GRU. Le NKVD interroge Starinov et ce n'est qu'après l'intervention personnelle de Kliment Vorochilov que Nikolaï Iejov ordonne à ses sbires de laisser Starinov en paix.
En mars 1938, Starinov, promu au grade de colonel, est nommé à la direction d'un polygone d'essais secret de l'Armée rouge.
Guerre Russo-Finlandaise:
Starinov dirige un corps de forces spéciales sur l'isthme de Carélie. Il est blessé à la main droite par un sniper finlandais.
Seconde Guerre mondiale:
Starinov organise la résistance à la progression des troupes allemandes (minage des routes et ponts, obstacles et pièges anti-chars, coups de main de partisans). À Kharkov il fait sauter le quartier-général de la 58e Division (général Georg von Braun) : il avait placé dans la cave à charbon d'une des plus belles maisons de la localité une charge facile à découvrir, et c'est une autre charge, bien mieux dissimulée, qui explosa lorsque les Allemands furent installés.
Vers la fin de la guerre, il est envoyé en Ukraine, en Pologne et en Yougoslavie pour organiser les groupes de résistance locaux qui se lèvent, luttent contre l'armée allemande en déroute, et assurent ensuite la mainmise communiste sur les zones libérées.
Après-guerre:
Starinov reçoit des nominations à des postes honorifiques et de nombreuses décorations.
Modèle d' Hemingway:
Des traits de la personnalité et du savoir-faire de Starinov se retrouvent en Robert Jordan, le héros de Pour qui sonne le glas; c'est au cours de plusieurs conversations avec le chef-dynamiteur soviétique qu'Hemingway a appris les détails techniques qui parsèment son roman et le rendent vraisemblable.