Franchir un cours d'eau de quelques dizaines de mètres de large est une chose, un fleuve de la dimension de la Volga, une autre.
Le Don était, déjà, un "beau morceau", mais la Volga était d'une toute autre ampleur.
En plus, quand tu jettes un coup d'oeil à l'extrait de carte de l'OKH que j'ai publié, les Allemands ne seront jamais capables de s'atteindre la rive droite de la Volga, y compris de manière définitive à Stalingrad. La meilleur preuve est qu'ils ne parviendront pas à interrompre, au-delà de quelques heures, l'envoi de renforts soviétique depuis la rive gauche.
Le génie allemand, en dehors de ses compétences avait, aussi, ses limites. Une fois qu'on avait sérié les difficultés de franchissement - largeur du fleuve, défenses de la rive opposée, etc. - , il y avait, aussi, les limites de la logistique.
Dans l'hypothèse où la Heer aurait pu atteindre les berges de la Volga, en aval de Stalingrad, la mise en place d'un pont capable d'assurer le franchissement de la troupe et des matériels nécessaires (infanterie, artillerie, blindés), pour tenir, au moins, une tête de pont solide sur l'autre rive, exigeait d'acheminer des moyens techniques très importants... or, dans le coin, il n'y avait ni voie ferrée, ni de route digne de ce nom. Au mois d'août précédent, l'offensive dans le Caucase avait été interrompue parce que, entre autres, faute de voies ferrées, les camions chargés du ravitaillement en carburant bouffaient l'essence qu'ils transportaient pour, seulement, effectuer le parcours de liaison!