thucydide a écrit:Loïc Charpentier a écrit:Mais la Heer s'était profondément imprégnée, par nécessité, des organisations et méthode de son ennemi russe. Comme, déjà, dit, elle passait à la loupe, via un service dédié, Fremde Heere Ost (H 3), de l'OKH, les organisations divisionnaires et autres de l'Armée Rouge. La découverte des travaux de ce service avait confirmé mon "pressentiment".
Bonjour Loïc tes sources sur fho proviennent de quel roll?
J'ai souvent été intrigué sur ce que pouvais savoir les différents services de renseignements allemands sur l'Urss.
Bonjour,
Comme je l'avais, déjà, évoqué plus haut, ici ou dans une autre discussion, il existait, au sein du Generalstab des Heeres (l'état-major général de l'armée de terre), divers départements (Abteilungen), ex : Organisations-Abteilung (H 1), Fremde Heeres West (H 2), Fremde Heeres Ost (H 3), etc. Les deux derniers cités avaient, entre autres, la charge de rassembler et traiter le maximum d'informations sur les adversaires, via les remontées des services du renseignement militaire, les documents ennemis capturés, les interrogatoires des prisonniers, etc. Le premier rôle de leur boulot était, évidemment, de fournir les informations les plus "fiables" possibles sur l'organisation ennemie, la structure et la force de leurs unités et, dans un second, repérer certaines organisations spécifiques adverses qui pourraient s'avérer utiles d'exploiter au sein de la Heer.
Personnellement, je ne dispose, pour l'Abteilung Fremde Heeres Ost (H 3), que de deux rolls NARA, clairement identifiés, les T 78 R560 & R561, mais bon nombre de documents émis par ce service se retrouvent, également, ventilés dans les Rolls relatifs aux groupes d'armées (Heeresgruppe), T 311 Rxxx, et aux armées (Armee), T 312 Rxxx.
Quelques exemples du travail du "H 3"
Organisation-type d'une division de fusiliers ("pédestre") russe - c'est le pendant d'une Infanterie-Division allemande - selon le règlement du 10 décembre 1942 (toujours d'actualité à l'été 1943).
Particularité: La représentation est établie selon la symbolique allemande et, comme pour les Kriegsgliederungen de la Heer, la "lecture" se fait de droite à gauche.
Au passage, on constate que les pièces de 76,2 mm Zis-3 (modèle 39 ou 42) (7,6 cm) ne sont en dotation que dans le régiment d'artillerie, l'unité antichar, de même que les bataillons de fusiliers, ne possédant que des pièces de 45 mm. Le pendant du 76,2 mm russe, au sein du régiment d'artillerie divisionnaire allemand, était l'obusier léger de 10,5 cm (le.FH 18,18M,18/40), sauf que ce dernier n'avait pas de rôle antichar "officiel".
On peut noter le souci du détail avec la remarque N° 2, en bas de page, qui signale que selon l'ordre du commandement soviétique, en date du 22 mai 1943, la dotation en pistolets-mitrailleurs est portée de 1450 pièces à 2110. La remarque N°1 précise qu'il est prévu, à dater de juillet 1943, d'intégrer, au sein de l'état-major divisionnaire, un peloton (de commandement d'artillerie), détaché en permanence par l'Arko - chez les Allemands, l'Artillerie-Kommandeur avait l'autorité opérationnelle sur l'ensemble des régiments d'artillerie du corps - , pour assurer la liaison avec ses services.
Sur ce document, le déploiement d'une division de fusiliers en configuration d'attaque, en largeur et profondeur de front. 1 compagnie, 200 m, 1 bataillon, 600 m, 1 régiment, 1600 m, etc.
Le corps blindé soviétique (hiver 1942/43) - son équivalent allemand étant, plus ou moins, la Panzer-Division Type 43 -.
La division d'artillerie soviétique , dont l'artillerie allemande s'inspirera pour constituer la 18. Artillerie-Division, en septembre 1943, à partir de la structure de commandement de l'ex 18. Panzer-Division. La structure s’avérant un peu trop lourde à utiliser (transport, logistique, etc.) -, les allemands adopteront, à l'été 1944, celle de la brigade (Artillerie-Brigade).