Forum Le Monde en Guerre

Bonjour,
Je m’intéresse particulièrement à la biographie de Hans Hermann Junge, majordome d'Hitler. Je sais qu'il est parti sur le front de l'est un mois après son mariage avec Traudl Humps mais je n'arrive pas à retrouver dans quelle unité et à quelles batailles il a pu participer. On le retrouve ensuite dans la 12e Panzerdivision SS Hitlerjugend, en Normandie où il est mort et enterré. D'autre part, on trouve qu'il a été décoré le 11/06/1942 de la Croix de La Liberté, décoration Finlandaise, mais dans quelle circonstance? Dans quelle unité?
Si quelqu'un peut m'aider, merci.
Marc

SS-Mann 1./LSSAH, en janvier 1934
SS-Oscha. Stab, SS-PGR 2, en septembre 1943
SS-Ostuf. Führer-Begl.Kdo, en octobre 1943
SS-Ostuf. 6./SS-PzRgt 12 en août 1944
Finn. Fr.Kr. 4. Kl.: en juin 1942
Matric SS: 150.359

Junge, Hans-Hermann
11. 2.14 à Wilster/Holst.
†18. 8.44 à Dreux

En 1942, Hitler s'est rendu en Finlande sous prétexte de souhaiter un bon anniversaire à Mannerheim. Ce dernier ne voulait pas rencontrer Hitler dans son QG de peur que cela ressemble à une visite officielle. Les deux hommes se sont donc rencontrés à Imatra, dans le sud de la Finlande. La conversation a eu lieu à bord du train privé de Mannerheim.
Hans Hermann Junge a cette date était officier d'ordonnance et deuxième majordome (derrière Linge)

Merci, Georges.
Hans Hermann Junge a été décoré de la Croix de la Liberté de 4e classe (11/06/1942), ce serait à la même époque de la visite d'Hitler en Finlande, mais les circonstances restent mystérieuses ?

la distribution de décorations lors de visites officielles étaient monnaie courante pour honorer un visiteur de marque et les membres de la délégation.
L'ordre de la Croix de la Liberté a été crée par le Maréchal Mannerheim en mars 1918. il était décerné en temps de guerre (mais pas forcément à titre militaire) . La 4ème classe était le grade le moins élevé de cet ordre de chevalerie. Il faudrait savoir combien de personnes ont reçu une distinction à l'occasion de cette visite.

Ma petite pierre.

Dans les Propos intimes et politiques, Junge est, sauf oubli et mis à part les chauffeurs, le seul de l'entourage rapproché à être loué, et il l'est dans des termes dithyrambiques, après un éloge de Kempka, dont Hitler refuse les demandes d'envoi au front :

Junge3 aussi m’a prié de le libérer pour le front. Je n’y ferais pas
d’objection si je pensais qu’il veut me quitter. Pour son avenir, ce
serait meilleur. De tous les serviteurs il est le plus doué. Je n’en
savais rien jusqu’à Felsennest4. Quand nous sortions la nuit à cause
des avions, j’allais et venais en bavardant avec lui. Il a une culture
incroyable. Un jour je lui donnerai un secteur à superviser. Linge5
est un bon gars, mais pas aussi intelligent et il oublie beaucoup.
Bussmann est nettement inférieur. Krause6 s’adonnait maladivement
à raconter des fables. Il n’était pas à sa place. Il mentait sans
nécessité. Je n’accable pas les gens. Il n’y a personne qui n’oublie
pas une fois quelque chose ! « Tâchez d’y penser la prochaine fois »,
aurais-je dit s’il avait laissé quelque chose en plan, mais : la fausseté,
ça je ne supporte pas !

Notes :

3. Hans Hermann Junge (1914-13 août 1944), membre du
Begleitkommando (commando d’escorte) de Hitler depuis 1936, va
recevoir de Hitler une faveur exceptionnelle en étant poussé par lui à
épouser (le 19 juin 1943) la dernière recrue de son secrétariat, Traudl
Humps, qui portera son nom jusqu’à sa mort en 2002 (peu après avoir
témoigné dans le film d’Oliver Hirschbiegel Der Untergang). Lui-même
avait fini par convaincre Hitler de le laisser partir pour le front et il
trouva la mort en Normandie en août 1944.
4. Le QG de Hitler au début de la campagne de France.
5. Heinz Linge (1913-1980), engagé en 1936 et formé par Krause,
lui a succédé comme serviteur principal, jusqu’à la fin de la guerre.
Prisonnier en URSS après la prise du bunker de la chancellerie, il a
coopéré à un livre, qui dressait un portait du dictateur à l’usage exclusif
de Staline et a été récemment publié sous le titre Das Buch Hitler.
Cf. H enrik Eberle, Matthias Uhl (éd.), Das Buch Hitler. Geheimdossier
des NKWD für Josef W. Stalin, zusammengestellt aufgrund der
Verhörprotokolle des persönlichen Adjutanten Hitlers, Otto Günsche, und
des Kammerdieners Heinz Linge, Moskau 1948/49, Bergisch Gladbach,
Lübbe, 2005, trad. fr. Le dossier Hitler, Paris, Cité, 2006.
6. Karl Wilhelm Krause (1911-2001), valet et garde du corps de
Hitler de 1934 à la mi-septembre 1939, a témoigné lui-même sur les
causes de son renvoi : pendant la campagne de Pologne, il avait oublié
de se munir de l’eau minérale que consommait Hitler et avait dissimulé
sa faute en la remplaçant par une eau locale, jusqu’à ce que
Hitler découvre la supercherie. Ce n’est pas ce qu’on appelle mentir
sans raison ! Cf. C harles Hamilton, Leaders & Personalities of the Third
Reich, vol. 1, San Jose (CA), James Bender Publishing, 1984.

Bonsoir,
Toujours autant de plaisir à vous lire.
Cordialement
Patrick

le service personnel d'Hitler devait être tellement "usant" que Junge a préféré aller mourir en Normandie.
C'est comme ça que je traduis sa fuite de l'entourage du Führer.

Pour la date de son déces les avis divergent, j'ai lu le 18 août 1944, le 13 août 1944, le 10 juin 1944, le 13 juin 1944 et le 13 juin 1944 Dès lors quid. Tout le monde est d'accord pour dire qu'il trouva la mort à Dreux!!!!!
Je serais plus enclin de prendre en considération les dates se situant au mois d'août car une partie de la 12. SS Panzer-Division Hitlerjugend à laquelle, Junge fut affecté à été transféré dans le secteur de Dreux au mois de juillet me semble-t-il??
Bien amicalement
Prosper