Daniel,
N'as-tu pas perçu l'allégorie poétique, dans l'allusion aux champs de tournesols ?
En plus, le rouge du sang ressort bien sur leurs grands pétales jaunes et "les légions grises de la Wehrmacht" y sont, harmonieusement, assorties
et bien sûr que serais un tel sujet, sans avoir le journal de l'OKW à ses côtés.
Ben, a vrai dire, il n'y a pas grand-chose, à ce sujet, dans le KTB de l'OKW, où étaient, essentiellement, mentionnés les faits militaires quotidiens de l'ensemble des trois armes (Heer-Kriegsmarine-Luftwaffe). Les opérations "vers" le Caucase n'y sont traitées qu'à dater du déclenchement de Fall Blau et se résument à une relation purement militaire.
Historiquement :
1er épisode
Le Caucase et son pétrole sont évoqués, dès juillet 1940. Mais, si on oublie les délires, genre "en 6 mois de campagne, nous trinquerons au bord de l'Indus!", qui n'étaient pas à l'ordre du jour! -, les allemands, pragmatiques, craignaient, surtout, la capacité de l'armée britannique, à occuper le Caucase, depuis l'Iran, en 4 à 6 semaines. A part çà, il s'était, aussi, dit qu'il serait bien d'aller caresser dans le sens du poil, les mouvements indépendantistes arabes, au Moyen-Orient, pour enquiquiner le Brit.
Mais tout est conditionné par l'opération Barbarossa, dont il est, déjà, question mais qui n'est pas encore officialisée.
2ème épisode
Tout début octobre 1941. Même si les opérations en Russie ont pris du retard, tout laisse à penser que la prise de Moscou est proche.
Du coup, on concocte un projet pour aller s'emparer des champs de pétrole caucasiens et poursuivre la progression jusqu'aux frontières irakiennes et iraniennes. L'ensemble de l'opération, est planifiée en 6 phases successives, qui se dérouleront entre novembre 1941 et septembre 1942... On connait la suite, d'autant que les concepteurs l'avaient, prudemment, conditionné à l'évolution des opérations militaires en Russie! Entre nous, ils auraient mieux fait de prévoir des productions de tenues d'hiver, afin que le pioupiou ne se gèle pas les roubignolles durant l'hiver, sachant que les premières neiges, particulièrement, précoces, en 1941, commenceront à tomber avant la fin de la première décade d'octobre! ... juste au moment, où on avait (enfin) décidé de reprendre la route vers Moscou!
4ème épisode
Le 7 novembre, Hitler indique à Brauchitsch que, pour ce qui concerne les pétroles du Caucase, on en recausera l'an prochain!
5ème épisode
Après avoir flippé tout l'hiver, en priant le Bon Dieu, que le Russe ne leur botte pas les fesses, en février 42, on recommence à rêver. Entre la fin de l'hiver et l'arrivée de de cette cochonnerie de Raspoutitsa printanière, on va, d'abord, déblayer, le plus possible, les russes du terrain, nettoyer la Crimée et la presqu'ile de Kerch, qui menacent l'aile sud, et, ensuite, on pourra se faire plaisir avec les pétroles du Caucase.
Entre l'offensive russe, au sud, en mai, Sébastopol qui s'entête à tenir jusqu'en juin, Ivan qui, de l'autre côté de la presqu'ile de Kerch, refuse de dégager le terrain, avant la mi-août, mais pour mieux se repositionner sur la rive occidentale de la Mer Noire, l'absence totale de voie ferrée, qui fait bouffer aux camions, lors des trajets, l'essence destinée aux troupes qui progressent vers les montagnes du Caucase, l'envie subite de s'emparer de la cité symbolique de Stalingrad... là, aussi, on connait la suite... la 1. Gebirgs a, tout juste, le temps de planter un joli drapeau sur l'Elbruz et, après, on n'avance plus d'un centimètre, vers le sud! Fin août, les plus chanceux devinent les faubourgs de Grosny dans leurs jumelles, mais n'y mettront, jamais, les pieds!
Fin du "rêve caucasien" et de la visite de Babylone - ils n'ont pas perdu grand-chose, il n'y a rien, ou presque, à voir! -.