Post Numéro: 1 de Dog Red 19 Avr 2017, 12:42
Parmi les "lubies" du Petit Père des peuples, la déportation massive desdits peuples n'est pas des moindres.
Dans son ouvrage "La Guerre germano-soviétique" déjà cité, Nicolas BERNARD aborde la question sous forme de chiffres intéressants à partager.
Chronologiquement, les Polonais puis les Baltes seront les premiers à être déportés, soit plusieurs centaines de milliers entre 1939 et 1941.
Peu après le déclanchement de Barbarossa, le 28 août 1941 est décrétée la déportation des minorités allemandes (1.427.000 personnes en 1939 dont 370.000 pour la "République autonome des Allemands de la Volga") dont 446.480 sont déportés en Sibérie par 230 convois du 3 au 20 septembre 1941. Tous seront "intégrés" à l'effort de guerre dont 300.000 au travail forcé.
Après Stalingrad, la libération des vastes territoires occupés va générer d'autres déportations (principalement dans le Caucase et en Crimée) :
- les Karatchaï (69.267 hommes, femmes et enfants) en novembre 1943 partent pour l'Asie centrale (Kazakhstan) et leur région autonome rattachée à la Géorgie et "colonisée" ;
- les Kalmouks (Don) sont déportés en Sibérie et Asie centrale du 27 au 30 décembre 1943 ;
- les Ingouches et les Tchétchènes (1/2 million de personnes) du 23 au 28 février 1944 ;
- les Balkars (Caucase) le 8 mars 1944 ;
- les Tatars de Crimée (au nombre de 180.014) sont déportés essentiellement en Ouzbékistan (17-18 mai 1944) ;
- à la fin du mois de juin ce sont les minorités grecque, bulgare et arménienne qui quittent le Caucase ;
- fin 1944 les Turcs meshkètes, Kurdes et Khemchines sont déportés de Géorgie.
A la même époque, les minorités dont question combattant dans l'Armée rouge sont retirées du front. 157.000 officiers, sous-officiers et soldats auraient ainsi été déportés.
De 900.000 à 1,1 millions de personnes auraient été déportées de 1943 à 1944 dans des conditions de transport infernales à destination des "Zones des peuplements spéciaux" où rien n'est en place pour "accueillir les réfugiés"...
Les régions "vidées" sont alors débarrassés de leur culture ancestrales : patrimoine dynamité ou incendié, manuscrits historiques brûlés, trésors culturels dilapidés et pillés. Les terres sont "colonisées" par d'autres déportés...
Hommage à l'Ardenne de Philippe JARBINET