Post Numéro: 3 de François Delpla 20 Fév 2017, 10:39
* "Le Hitler" ou "dodolf", basta !
* Le raisonnement sur le début d'octobre me semble excellent.
* Je recommande tout particulièrement sur cette question la lecture des Propos intimes et politiques, où l'on voit à l'oeuvre, comme jamais, l'enchevêtrement des deux croyances principales qui sous-tendent les actions de Hitler : la foi en la Providence et le constat d'une hiérarchie des races qui place les Aryens, càd avant tout, en cette époque, les Anglais et les Allemands, au principe de tout.
Il persiste à placer l'essentiel de ses forces, et de ses efforts offensifs, sur le tableau soviétique, en dépit des menaces anglo-saxonnes qui s'accumulent, à la fois pour sécuriser l'"espace vital" qu'il germanise au pas de course, pour jouer sur l'anticommunisme des Occidentaux et pour acquérir de nouvelles ressources pétrolières car la panne sèche menace. Ses espoirs reposent tout à la fois sur deux éventualités : l'effondrement de la combativité britannique (=> renversement de Churchill, refroidissement des relations anglo-américaines et paix de compromis) et une heureuse évolution du front de l'Est.
Au niveau logique, c'est sans doute dès le début de septembre qu'il perd le moral, s'agissant de Bakou : il envoie Jodl le 7 chez Leeb, le dévoué chef de la section "opérations" de l'OKW lui rapporte que le blocage ne vient pas de Leeb, il prend la mouche et se fâche avec l'ensemble de la Generalität, les "propos" s'arrêtent brusquement pour ne jamais reprendre en continu...
Mais il ne renonce à tout espoir qu'un mois plus tard, la Providence n'ayant pas fait de miracles et l'effort pour priver les Soviétiques de carburant prenant le dessus. Reste Stalingrad, où il peut à la fois continuer à espérer contre toute logique, faire mine d'essayer encore d'ouvrir une route vers les centres vitaux soviétiques et faire une démonstration de sacrifice anticommuniste pouvant donner à réfléchir aux bourgeoisies anglo-saxonnes.